Poweo remporte deux projets de centrales biomasse

Poweo développera à l’horizon 2010 deux projets de chaudières couplées à des turbines à vapeur d’une puissance électrique de 16 MWe, l’une sur le site du Groupe OTOR (Doubs) approvisionnée à partir de rémanents forestiers, l’autre sur le site de la société Novacarb (Meurthe et Moselle) alimentée par de la paille, des plaquettes forestières et du miscanthus.

Ces deux projets sélectionnés dans le cadre de l’appel d’offres « biomasse 2 » lancé par les pouvoirs publics en décembre 2006, représentent une puissance totale de 32 MWe pour un investissement de près de 90 millions d’euros. Ils doivent permettre d’apporter une contribution significative à l’atteinte des objectifs français en matière de production d’énergie renouvelable (1000 MW à partir de biomasse en 2010).

Outre la création d’une trentaine d’emplois sur site, l’implantation de ces deux centrales évitera le rejet de près de 165 000 tonnes de CO2 par an en permettant le remplacement des énergies actuellement utilisées (fioul lourd dans le Doubs, charbon en Meurthe et Moselle) pas des sources d’origines renouvelables.

En termes d’efficacité énergétique, les unités de cogénération permettraient de répondre intégralement ou en partie aux besoins en vapeur des sites industriels mais également de produire 250 millions de kWh d’électricité, l’équivalent de la consommation énergétique de plus de 100 000 foyers, qui seraient réinjectés sur le réseau de distribution d’électricité.

Les 350 000 tonnes de biomasse nécessaires annuellement seront collectées dans leurs régions respectives favorisant ainsi la création de nombreux emplois indirects supplémentaires tout en veillant à ne pas remettre en cause les filières de valorisation déjà existantes.

Cet approvisionnement traditionnel sera complété par la mise en place de solutions innovantes comme le développement de la culture du miscanthus en Lorraine, une plante à fort potentiel énergétique, ou des taillis à très courte rotation (TTCR) de type saules ou robiniers en Franche-Comté. Ces taillis peuvent être implantés sur des terrains de fertilité médiocre et sont peu exigeants ; les propriétés épuratrices du saule permettent même de l’utiliser comme biofiltre passif sur des zones de captage.

A terme, Poweo s’est donné pour objectif d’atteindre 25% de sa production en énergies renouvelables. L’opérateur dispose déjà d’une capacité de production en fonctionnement de 53 MW et prévoit déjà dans les prochains mois la construction de deux parcs éoliens de 12 MW chacun.

            

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Michel beaune

Les personnes mal informées, souvent singulièrement des journalistes, confondent parfois 2 problématiques: – l’effet de serre, du au CO2 mais aussi au méthane et à d’autres gaz plus rares. – l’épuisement des ressources énergétiques et la nécessité d’utiliser plus les énergies renouvelables. Si la production d’énergie par la biomasse tend à répondre, en partie, à la 2ème problématique, elle ne répond que très partiellement à la 1ère. En effet, et sauf erreur de ma part, la biomasse dégage beaucoup de méthane, gaz certes plus vite éliminé naturellement par la nature, mais gaz à effet de serre tout de même. Dans le même ordre d’idée, la confusion est totale quand, à propos des biocarburants, on parle de carburants “verts”, comme si brûler du bioéthanol ou du diester ne produisait pas de CO2! Je suis intéressé par des avis complémentaires voire divergents sur cette question.

Dan1

L’exploitation (à but énergétique) de la biomasse ne dégage pas forcément beaucoup de méthane si précisément on utilise ce gaz pour produire de l’énergie (chaleur ou électricité). Tout dépend de la façon dont la biomasse est utilisée (méthanisation des déchets agricoles, combustion du bois…). En revanche, cela va produire du CO2 suite à la combustion (et autres polluant, particules…) et aussi du CO2 déjà contenu en proportion variable dans le gaz de méthanisation par exemple. Il est évident que le bilan global doit être regardé de près et qu’il n’est pas forcément positif. Cependant, les gaz et particulièrement le méthane sont très intéressants pour produire directement de la chaleur grâce à leur excellent rendement associé à une combustion relativement propre liée à la simplicité des réactions chimiques. S’agissant de la contribution respective des gaz au pouvoir de réchauffement global (PRG), le mieux est d’aller consulter le rapport du CITEPA : En conclusion, le méthane est essentiellement émis (3/4) par l’agriculture et contribue à environ 12 % au PRG. S’il est brûlé pour produire du chauffage, cela donne du CO2 mais c’est un moindre mal. S’agissant de la compensation lors de la repousse du CO2 dégagé par la combustion des biocarburants ou du bois, il est vrai que l’équation n’est pas forcément équilibré en temps réel. Si on brûle pour se chauffer, en quelques années, beaucoup d’arbres qui ont mis un siècle à pousser, on déséquilibre tout de suite le bilan carbone en espérant qu’il se rééquilibrera dans 50 ans (quand on aura trop chaud !). D’ailleurs, il suffit de regarder les photos de la France de la fin du 19ième siècle pour s’apercevoir que l’exploitation de la biomasse avait déjà des limites. Depuis, l’avénement du pétrole et l’exode rural ont largement permis l’expansion de la forêt… en France.

Cyrille dubreui

Photographe professionnel dans l’industrie: http://www.cyrilledubreuil.com

pasnaif

Il ne faut pas perdre de vue le point principal qui est que l’énergie de ce méthane issue de la végétation provient de l’énergie solaire et pas du sous sol (charbon ou pétrole): Le carbone de CH4 se retrouve dans le CO² et on a alors brûlé un carbone qui était encore il y a peu dans le CO² atmosphérique. C’est pour celà qu’on le dit “vert” car il n’y a pas d’introduction de carbone en provenance du sous-sol mais un efficace recyclage.D’autre part, et il faut le noter, une biomasse laissée à pourrir et se dégrader naturellement dégage pas mal de méthane (140 fois plus “effet de serre” que CO²) et surtout du CO². En la brûlant, on réduit fortement les émissions de méthane si nocif.A partir de ces bases-là, considérer que de brûler des arbres mettant 50ans (20 en réalité) à se dégrader ne déséquilibre pas le cycle mais l’améliore car autrement les arbres morts se dégradent et émettent bien davantage de méthane que la combustion avec ses traces de ce gaz. De toutes façons nous sommes gagnants sur tous les tableaux, à condition de faire rouler tracteurs et camions de collecte avec du méthane issu de la biomasse, pas avec du pétrole.Dernier détail: La forêt française s’est agrandie durant les derniers 100ans par suite de reboisement et d’abandon d’anciennes terres pauvres cultivées.