Quand la cimenterie Cementa (Suède) fait appel aux cendres volantes

Située sur l’île de Gotland, en Suède, la cimenterie Cementa figure parmi les moins énergivores, car pour atteindre son objectif « zéro émission de CO2 », elle a fait appel aux cendres volantes.

L’industrie du ciment est une grande émettrice de gaz carbonique. C’est la raison pour laquelle la cimenterie Cementa AB s’est donné pour objectif un « bilan carbone zéro »* d’ici à 2030. L’une des voies pour y parvenir est de lancer de nouveaux types de ciment en remplaçant les scories par des cendres volantes.

Grâce à des tuyaux longs de 120 m, les cendres volantes sont acheminées vers deux silos de l’usine Cementa de Slite, sur l’île de Gotland. D’autres tuyaux se chargent ensuite de les transporter jusqu’à la production. C’est l’entreprise Bulkteknik qui a installé le dispositif de manutention des cendres volantes.

Aucun autre système de transport de matières pulvérulentes consomme aussi peu d’énergie que les tuyaux Scirocco. En effet, les tuyaux qui acheminent les cendres volantes requièrent moins d’électricité qu’une ampoule de 8 watts. La matière transportée se comporte comme de l’eau et s’écoule sous l’effet de son propre poids. La poudre transportée est mélangée à l’air, de telle sorte que chaque particule est entourée d’une bulle d’air, ce qui élimine en grande partie les frottements. « Une fois le remplissage terminé, la force de la pesanteur fait le reste », affirme Carl Samuelson, responsable grands comptes tuyaux chez Trelleborg Industrial Solutions.

Au besoin, les tuyaux peuvent être incurvés dans les coins et autour des poteaux, et cela sans occasionner de coûts supplémentaires, contrairement aux systèmes de transport classiques. De plus, comme il n’y a pas de pièces mobiles et que le faible frottement minimise l’usure, le besoin d’entretien est très réduit. « Les tuyaux sont extrêmement flexibles et faciles à installer par rapport à d’autres systèmes qui nécessitent parfois des plans de construction d’une très grande précision, poursuit Karl Borg. Avec le Scirocco II, il suffit de le sectionner. »

L’installation à Slite est la plus grande et la plus longue jamais réalisée par Bulkteknik pour Trelleborg. « Nous nous sommes préparés minutieusement et nous avons réalisé des essais sur les tuyaux pendant des mois car nous n’en avions jamais installé d’aussi longs. Tout s’est déroulé à la perfection et l’installation a été mise en service début avril 2013. Nous avions déjà vendu à d’autres clients des solutions comprenant des tuyaux Scirocco. »

Bulkteknik a construit une nouvelle installation pour recevoir, stocker et introduire des cendres volantes à l’usine Cementa de Slite, sur l’île de Gotland, en Suède. Cette cimenterie, qui fait partie de HeidelbergCement, est l’une des moins énergivores d’Europe.

Le tuyau Scirocco II de Trelleborg Industrial Solutions constitue une alternative aux systèmes conventionnels pour transporter des poudres fines et sèches destinés aux systèmes de traitement industriels. Le flexible exploite le principe de fluidisation selon lequel une poudre passe d’un état statique solide à un état dynamique fluidique lorsqu’il est traversé par un gaz, généralement de l’air comprimé sec. Le Scirocco II consomme très peu d’énergie. Il est utilisable avec pratiquement toutes les poudres fines fluidisables telles que le ciment, l’aluminium corroyé, le sulfate de fer, le minerai de titane, le gypse, la micro-silice, les grains de quartz, l’amidon, le phosphate, les poudres à fritter, les poudres à lessiver, l’oxyde de plomb, les cendres volantes ou encore le calcaire pulvérisé.

* En mettant dans la balance une quantité mesurée de carbone émis et une quantité équivalente de carbone séquestré ou compensé, ou en achetant suffisamment de crédits carbone pour combler la différence.

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C’est le système de transport qui est innovant (le tuyau). Absolument pas le ciment. Cela fait des décenies que d’abord pour en augmenter la qualité (résistance aux sels marins, diminution de la porosité, accroissement des qualités mécaniques) on substitue des minéraux pouzzolaniques (c’est à dire réactifs), tels que les cendres volantes (ou volcaniques), du laitier de métallurgie, des fines de silice, et plus récemment, du métakaolin. Ces minéraux comprennent de la silice réactive, de l’alumine, et une proportion plus faible d’oxyde de fer. Ils piègent la chaux libre qui reste dans du clincker (ex dans du ciment portland), et qui est la source de la faiblesse du ciment portland face aux éléments naturels ou polluants. Les cendres volantes ont en plus un rôle dans la diminution de température lors de la réaction hydraulique, ce qui n’est pas le problème ici (en Baltique, il fait plutôt froid). En bord de mer, bien sûr qu’on emploie ce type de ciment, de façpn prioritaire, et donc CIMENTA-Heidelberg doit vendre essentellement ce type de ciment depuis longtemps. Par exemple, en Belgique et aux Pays-Bas, TOUTES les cimenteries pas trop éloignées de la mer, produisent essentiellement ce type de ciment. D’autre part, plus la proportion de minéraux additionnels est importante (cela peut aller, fines calcaires comprises, jusque 50 % de la matière, récemment ), moins la proportion de clincker traditionnel (qui, lors de sa combustion produit le CO² de façon inhérente) est importante. Et donc, sans rien faire d’autre, le produit acheté devient plus écolo. C’est donc bien le tuyau qui est l’innovation, pas le ciment.