Quelques précisions sur le réacteur nucléaire ATMEA1

Conçu et développé conjointement par Mitsubishi Heavy Industries et Areva NP, au sein de leur société commune ATMEA, le modèle de réacteur nucléaire ATMEA1 appartient à la génération III+ et possède selon ses fabricants des caractéristiques semblables à l’EPR.

Ce réacteur de 1.100 MWe est destiné à des marchés spécifiques, en particulier les pays dont le réseau ne permet pas la connexion de réacteurs plus puissants, comme le réacteur EPR. Le 31 janvier 2011, l’Autorité de Sureté Nucléaire française a publié un avis positif sur les options de sûreté du projet ATMEA.

Voici les principales caractéristiques mises en avant par le consortium :

Sûreté

► niveau de sûreté inégalé

– résistance aux chutes d’avions
– résistance à des secousses sismiques de 0,3 g
– redondance triple des dispositifs de sûreté suppléé d’un système de sauvegarde
– gestion des accidents graves avec intégrité à long terme de l’enceinte du réacteur grâce à un compartiment spécial isolant le cœur en fusion

► systèmes de sûreté actifs et passifs

– Le réacteur ATMEA1 associe des systèmes passifs et actifs pour augmenter la sûreté et assurer un meilleur contrôle des processus.

Compétitivité

► production électrique maximisée

– grâce à des composants fiables, des technologies éprouvées
– grâce à des arrêts de tranche plus courts, conduisant à un taux de disponibilité élevé.

► protection de l’environnement

– réduction de la consommation de combustible par kWh et de la production de déchets à longue durée de vie, grâce à un rendement thermique élevé.

► L’innovation au service de la performance
Deux innovations utilisées dans le réacteur EPR™ et reprises pour le modèle ATMEA1 contribuent aux performances du réacteur :

– des générateurs de vapeur à économiseur axial, qui fournissent une pression de vapeur élevée et augmentent de façon sensible le rendement thermique du réacteur. Ces composants ont été développés et éprouvés dans les réacteurs de type N4.

– un réflecteur de neutrons, entourant le cœur : il réduit la consommation de combustible en limitant la fuite de neutrons ; il augmente la durée de vie de la cuve en limitant son irradiation et sa fragilisation.
Durée de vie : 60 ans

Flexibilité

►Un choix varié de combustibles. Le réacteur ATMEA1 peut fonctionner avec de l’uranium enrichi

– jusqu’à 5 %, de l’uranium retraité ou du MOX (en proportion variable selon les besoins du client, pouvant aller jusqu’à 100 %).

►Exploitation flexible et plus économique

– diminution de la consommation de combustible par rapport aux réacteurs à eau sous pression en opération
– cycles d’exploitation de 12 à 24 mois
– suivi de charge
– maintenance en opération

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13 Commentaires
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Samivel51

Mis a part une puissance plus faible, quelles sont les differences avec l’EPR?

rouget

Samivel51, EPR et Atmea, à part la puissance, sont très semblables. Un EPR dans les pays qui veulent s’équiper en nucléaire est trop puissant pour des réseaux trop peu étendus. C’est pour cette raison que Framatome exportait des réacteurs de 900 MWe à l’époque. Mais plus gros veut dire réduction des coût par effet d’échelle. Sauf dans le cas de petits réacteurs qui nécessitent (sur le papier) peu de maintenance durant leur durée de vie. Ainsi les trois catégories sont largement complémentaires et ce qui est nécessaire derrière c’est bien la maîtrise de l’outil qui demande toute une chaîne lente à mettre en place dans des pays dépourvus de tout cela.

Nicias

Semblables jusqu’à quel point ? Si Areva a fait une filiale 50/50 avec Mitsubishi c’est probablement avant tout en raison d’un investissement élevé difficile à faire avec une trésorerie tendue. Je doute que Mitsubishi se contente d’un simple apport financier. Ils doivent bien réaliser quelquechose dans cet Atméa, et pas seulement sous licence d’Areva. J’ai cherché et n’ai pas trouvé de doc technique. En première aproximation, je pense que la doc de l’EPR devrait convenir.

zelectron

rien n’est prévu pour faciliter le démantellement (à 50 ans?)

moise44

La différence principale est a mon avis, l’absence d’un quatrieme Générateuir de vapeur, tout simplement. Peut etre un peu plus sécurisé que l’EPR au départ de la conception. Je ne savais pas que nous n’étions pas capable de fabriquer des cuves en Europe ! Vous parlez de monopole, pouvez vous nous filer un lien avec des chiffres sur ce sujet ? Tiens tant qu’on y est, pourquoi pas avoir une grille avec les principaux fournisseurs de certains composants des centrales ? Au moins pour les grosses pièces.

Nicias

Il me semble avoir lu que en effet Mitsubishi fabriquait les cuves de l”EPR, mais pas seulement lui. J’ai un vague souvenir d’un fabriquant russe peut être ? Faut toujours entretenir la concurrence, quitte à y perdre. Si non Mitsubishi est aussi spécialiste des générateurs de vapeur. On est capable de fabriquer des cuves en Europe, tout comme des tee-shirts ou probablement des cuves pour sous-marin !

Bachoubouzouc

Vous allez un peu vite en besogne : le Japon est (était) le seul à avoir l’outil de production oui, mais pas le seul à avoir le savoir faire. En effet, la fabrication d’une cuve est technologiquement assez classique (votre article est d’ailleurs très intéressant), mais c’est une pièce de très grande taille, aussi elle nécessite un outil de production de dimension conséquente. Autrefois, beaucoup de pays étaient dotés d’un tel outil de production, ainsi les cuves du parc nucléaire français ont toutes été fabriquées par Framatome, au Creusot. Puis le parc a été achevé et le carnet de commande s’est tarri. Le Japon a été pendant longtemps le seul pays au monde a garder cet outil de production. Mais depuis (et comme votre article de 2008 l’indique), les constructeurs se débrouillent pour reprendre cette production : “Rivals are working to break the Japan Steel stranglehold” “Areva, the world’s biggest reactor builder, is considering modifying its newest design to be able to make the central reactor-vessel part from a 350-ton ingot instead of more than 500 tons as required today, said Pascal Van Dorsselaer, manager of an Areva plant in France’s Burgundy wine region.” Ainsi :

Dan1

Il est bien connu ce monopole japonais…. comme disait Marcel :

Gaoly

Il faut distinguer 2 étapes dans la fabrication d’une cuve : la forge, puis l’usinage. La question du monopole Japonais ne se pose que pour la forge et dans le cas de la plus grosse des cuves, celle de l’EPR : seul Japan Steel Work a la capacité de forger des lingots de 500T pour une telle cuve. Pour la forge des autres cuves et pour l’usinage de toutes les cuves, il n’y a pas de monopole, tout au plus une surcharge des usines Areva et autres. Le monopole de JSW pourrait ne pas durer avec la mise en service de forges chinoises et indiennes.

Swordfish

Les cuves de réacteurs fabriquées par Japan Steel Works sont faites d’une seule pièce forgée alors que les cuves de nos réacteurs sont un assemblage de plusieurs pièces forgées, fond + corps, assemblées ensuite par de multiples passes de soudage, chacune subissant un contrôle radiographique.

Devoirdereserve

…comblée : Areva vient de commander une nouvelle presse 9000t pour l’usine de Châlon, ainsi qu’un pont. Il semble qu’Areva, comme MHI aient décidé d’augmenter leurs capacités pour faire face à l’augmentation de la demande… Incroyable, non ?

Dan1

Une petite vidéo du Creusot : Et si il reste de l’industrie lourde en France. Mais bon, on pourrait aussi arrêter cette ignoble activité !

Dan1

Il faut aller en bas de page d’accueil, cliquer sur lire la vidéo puis remonter en haut de bage et recliquer sur lire vidéo quand elle s’affiche.