Rapport Gallois : Quid de la compétitivité énergétique pour l’industrie

Le rapport Gallois qui propose 22 mesures pour créer un "choc de compétitivité" semble avoir la faveur des industries énergie-intensives concernant le chapitre touchant à la politique énergétique française.

En effet, pour ces industries en situation de concurrence mondiale dont la maîtrise des coûts énergétiques demeure un facteur essentiel de compétitivité, leurs usines sont liées à de nombreux emplois : "les seuls électro-intensifs représentent 50.000 emplois directs et 100 à 120.000 emplois indirects" souligne l’Union des industries utilisatrices d’énergie (UNIDEN). "Situées en amont de filières fortement intégrées, ces usines (acier, aluminium, autre métallurgie, chlore…) sont vitales pour le maintien de nombreux autres emplois industriels et de services aux industries."

Or, selon l’UNIDEN, la compétitivité énergétique de la France est en recul par rapport à certaines régions du monde ainsi qu’à d’autres Etats membres de l’Union européenne. Cette dernière profite donc de la publication de ce rapport pour mettre en avant 2 atouts que posséderaient la France.

Electricité : "refaire du nucléaire un atout industriel"

"Il est souvent admis que le prix de l’électricité est un atout français, historiquement lié au choix nucléaire. Cet atout est remis en question par les incertitudes sur l’avenir de la filière et par l’absence de visibilité sur l’évolution des conditions d’accès à l’énergie (mode de fixation du prix, fiscalité, coût du transport de l’électricité)."

"Alors que les concurrents directs du site industriel France, l’Allemagne en tête, prévoient des aménagements pour les électro-intensifs (exonération du transport, taxe énergies renouvelables quasi nulle, rémunération des effacements de consommation électrique des industriels, compensation de la hausse du prix de l’électricité qui découlera de la mise aux enchères, à partir de 2013, des quotas de CO2…), les décisions comparables tardent à être prises en France. Résultat : en Allemagne, le prix de l’électron est supérieur, mais la facture électrique finale des électro-intensifs est nettement inférieure."

Gaz : "explorer toutes les pistes pour éviter le décrochement définitif de l’Europe"

"S’agissant du gaz naturel, la révolution des gaz de schiste aux Etats-Unis conduit à un écart de prix avec l’Europe de l’ordre de 1 à 3 ou 4, en notre défaveur. Pour certains de nos groupes industriels, le surcoût atteint plusieurs centaines de millions d’euros par an, alors qu’un important mouvement de réindustrialisation est observé aux Etats-Unis, avec la création des centaines de milliers d’emplois. Sans une relance résolue de la politique énergétique, les industries gazo-intensives, notamment celles qui utilisent le gaz comme matière première, ne pourront durablement se maintenir en Europe."

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Ambiel

Ce qu’il y a de bien c’est que les gouvernements passent et les mêmes pseudo-experts tous issus du même sérail et tous sur la même pensée unique restent. Le changement, c’est pas maintenant.

irisyak

Rien de nouveau: le nucléaire ne coûte rien .. du moment que les industriels ne paient pas .. le jour où le bucléaire coûtera les industriels seront partis sous des cieux où les énergies nouvelles pourront les approvisionner!

Luis

~ Un journal économique donne une comparaison des coûts pour les employeurs et des revenus pour les salariés dans des conditions comparables, de chaque côté du Rhin Confirmé par le témoignage d’un lecteur alsacien : “Les salaires en Allemagne sont 1,5 à 2 fois plus élevés à qualification égale et la masse des travailleurs frontaliers est là pour le prouver. Comment a-t-on pu dire que le coût du travail était plus élevé en France ?”

Luis

~ Norsk Hydro, un grand groupe norvégien producteur d’aluminium va augmenter sa production d’aluminium à Neuss, en Allemagne. Peut-être pour profiter de l’électricité solaire qu’il est en mesure d’acheter sur le marché de gros à faible prix à certaines heures ! Malgré un prix de l’électricité réputé plus élevé en Allemagne qu’en France, l’Allemagne ne s’est pas vidée de ses industries électro-intensives, métallurgie et chimie pour se limiter aux principales. L’électricité ne compte pas pour 70% du coût de fabrication du chlore, comme le prétendent les électro-intensifs de chez nous, mais seulement 50% du coût variable de production, en particulier en Allemagne où, comme vous savez, l’électricité … Et comme le coût d’investissement pour cette industrie est très élevé (un peu comme le nucléaire), le prix de l’électricité dans le coût final est plus modéré. En 2005, 42% de la production européenne de chlore avait lieu en Allemagne, avec son électricité … et 15% en France. La compétitivité, c’est aussi la technologie. Et les allemands ont sans doute plus d’idées que les français puisqu’ils disposent d’un nouveau procédé industriel qui économise 30% de l’électricité et aussi du CO2. C’est d’ailleurs le prix futur du CO2 qui a stimulé leurs recherches. La compagnie possède déjà une usine en activité en Allemagne et une autre en Chine.