Solar Impulse : l’avion solaire réussit son vol nocturne

Le Solar Impulse HB-SIA a enfin décollé mercredi matin à 06h51 de la base de Payerne (Suisse) avec comme pilote André Borscherg, le co-fondateur du projet.

« Cela fait 7 ans que toute l’équipe travaille avec passion pour réaliser cette étape décisive du projet » a déclaré André Borschberg quelques minutes avant de s’installer dans le cockpit pour un vol qui devrait durer jusqu’au lendemain matin.

Vers 16h40, le prototype a dépassé les 8 500 mètres d’altitude prévus et a atteint 8 700 mètres. Ses 400 kg de batteries ont pu être chargés au maximum durant cette longue ascension grâce au 12 000 cellules solaires disposées sur son immense aile de 63,4m.

« Durant tout le vol, j’ai pu observer que le niveau des batteries augmentait ! Produire plus d’énergie que ce que l’avion ne consomme est un sentiment fabuleux ! » s’exclame André Borschberg depuis son cockpit.

Le prototype a d’abord survolé le Plateau suisse pour se diriger maintenant en direction du lac de Thoune.

« Le prototype est prêt à commencer sa traversée de la nuit ! Il va maintenant entamer une lente descente qui le ramènera, autour des 23heures, à 1’500 mètres d’altitude au-dessus du niveau de la mer. À partir de là, l’énergie stockée dans les batteries devrait le maintenir en l’air jusqu’à demain matin » déclare confiant Claude Nicollier, Directeur des vols d’essai de Solar Impulse.

« Cet instant est hautement symbolique : voler de nuit uniquement grâce au soleil serait une démonstration magistrale de l’efficacité des technologies propres actuellement disponibles pour réduire la dépendance de notre société aux énergies fossiles ! » ajoute Bertrand Piccard, Initiateur et Président de Solar Impulse.

« Après 17,5 heures de vol dans l’aviation commerciale, c’est la première fois que je me retrouve du côté des contrôleurs aériens en tant que Directeur de Mission…. Et j’adore ça ! » explique Raymond Clerc, Directeur des Missions de Solar Impulse.

La grande question était de savoir si le pilote pourrait économiser suffisamment d’énergie afin de voler toute la nuit ! La réponse est OUI. Le Solar Impulse HB-SIA a atteint son objectif prioritaire de l’été : démontrer la faisabilité d’un vol de nuit propulsé uniquement par l’énergie du soleil.

Lorsque les rayons du soleil ne sont plus assez intenses pour nourrir les cellules, soit environ 2 heures avant que le soleil ne se couche, le HB-SIA commence une lente descente pour se retrouver à 1’500 mètres d’altitude. Il vole ensuite avec l’énergie stockée dans ses batteries.

L’avion solaire devrait atterrir jeudi matin à l’aérodrome de Payerne (VD).

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Samivel51

Impressionant. Un petit bemol, pour chipoter: l’avion s’est posé à 7h du matin, soit avant que le soleil soit en mesure de recharger les batteries pour une nouvelle journée de vol. J’attends donc avec impatience les 48h de vol.

maxxxx

Ca fait 33 kWh* d’énergie stockée sous forme d’énergie potentielle plutôt que dans les batteries pendant le jour. Ca semble plutôt plutôt une bonne idée de profiter de ce stockage “gratuit”… mais c’est peut-être pas évident pour autre chose qu’un prototype (problèmes de circulation aérienne). Comme l’altitude max. est assez importante (peu d’air + faible température dehors), je me demande comment ils font : Est-ce que le pilote porte un masque ? Avec des bouteilles d’air comprimé embarquée ? Ou est-ce que la scabine est pressuriée ? L’air de l’extérieur est-il réchauffé ? * détail du calcul : masse de l’avion : 1600 kg + 100 kg de pilote, vivres et matériel hauteur : 8700-1500 = 7200 m Énergie potentielle : 1700*9.8*7200 = 119 952 000 J = 33.3 kWh

Samivel51

L’énergie potentielle liée à l’altitude, ce n’est pas de la triche, puisque l’avion a décollé du sol et atteint cette altitude par ses propres moyens.

maxxxx

C’est un moyen comme un autre de stocker l’énergie… particulièrement pratique pour un avion qui tient presque du planeur… mais ça impose des pentes de descente données… ce qui, à grande échelle, ajouterai une contrainte supplémentaire à l’organisation de la circulation aérienne. Ce que je veux dire, c’est que pour un prototype c’est bien, mais qu’on ne peut peut-être pas compter autant dessus à plus grande échelle.

Jovaneve

Bravo pour la patience des initiateurs de ce projet qui fait un nouveau pas et qui se traduit par une réussite pas évidente. Cet avion pourrait très certainement avoir un débouché rapide au niveau de la collecte d’informations météo, de surveillance du territoire, prises de vues, etc…. C’est très certainement aussi une avancée au niveau aéronautique…. Bravo Messieurs Piccard et Borschberg, les Suisses sont fiers de vous.

alternotre

Ici : Pour ceux que cela intéresse, il y a toute une récapitulation des paramètres de vol. A priori, là ou c’est très fort, c’est qu’au petit matin, l’appareil avait encore 42 % de potentiel disponible dans les batteries. Par comparaison, on voit que la veille,  au moment de la montée, vers les 5000 m, le niveau des batteries est tombé à 46 % alors qu’au décollage elles étaient pleines à  60 %.  Toujours selon ce tableau il aura fallu 6 H 30 de soleil pour porter les batteries à 100 % … Belle performance. Je suppose qu’avec l’amélioration des capteurs solaire, les capacités de cet appareil ne pourront que s’améliorer. Chapeau bas.

Flo

Au delà des données sur les batteries et sur les cellule PV (défis technologiques toujours aussi passionants), je me suis posé quelques questions : Est-ce un planeur (motorisé pour la montée) ? Les planeurs qui peuvent parcourir de nombreux km en autonomie avec une finesse adéquat. D’après sa trajectoire, n’est-il pas resté au dessus des plaines (courants ascendants chauds?) ? Les températures et le temps étaient très favorables ce mercredi (était-ce une condition à l’envol ?) Le stockage par énergie potentielle semnle également très important. Ces questions sont peut être simplistes, mais devant la vitrine PV+batteries ne se cache-t-il pas un bilan énergétique du vol amélioré par l’énergie solaire thermique sous toutes ses formes.

maxxxx

Je n’ai rien trouvé concernant la finesse de l’avion. Par contre, je confirme que la cabine n’est pas pressurisée… l’air respiré par le pilote provient donc soit de bouteilles, soit d’un petit pressurisateur individuel. Quand au chauffage de la cabine, j’ai lu qu’il trouvait sa source dans les pertes thermiques des batteries. L’avion est isolé en conséquence pour que ça suffise.

Pastilleverte

“on” aimerait croire que les progrès techniques avion solaire seront semblables à ceux constatés dans l’informatique (même puissance de calcul dans un PC, que le volume de plusieurs pièces pour l’ancêtre) Malheureusement les contraintes semblent trop fortes pour traduire les exploits de Solar Impulse dans l’aviation commerciale (avec passagers). peut être en travail aérien observation/photos; En tout état de cause ce projet va amléiorer fortement les performances en PV, stockage énergie, matériaux composites et autres “techniques”