Jean-Louis Borloo a présenté mercredi le bilan énergétique 2009 de la France, marqué par des évolutions très favorables qui traduisent la mise en œuvre du Grenelle Environnement.
Du point de vue de l’énergie, l’année 2009 est celle de la crise de la demande, avec des baisses à deux chiffres de la production industrielle (- 15 % pour l’indice de la production industrielle manufacturière) ou de la circulation des poids lourds (- 12 %). La plupart des consommations d’énergie en France métropolitaine marquent un net décrochage par rapport à la tendance à la stabilisation observée ces dernières années avec au total une baisse de 5,2 %.
Du côté de la production, le nucléaire est en recul. Le développement des énergies renouvelables se poursuit, malgré une baisse de l’hydraulique liée à la pluviosité. Les activités du raffinage et de la pétrochimie sont en net repli. Les émissions de CO2 dues à la combustion d’énergie baissent de 5,7 %.
La consommation d’énergie primaire diminue de 5,2 % en 2009, une baisse d’une ampleur jamais enregistrée depuis 1975. Avec, 259 millions de tonnes équivalent pétrole (Mtep), elle retrouve à peu près son niveau d’il y a 10 ans.
PRODUCTION D’ENERGIE PRIMAIRE
La consommation d’énergie finale diminue dans tous les secteurs :
– 9,7 % dans l’industrie,
– 1,1 % dans les transports,
– 0,9 % dans le secteur résidentiel-tertiaire,
– 3,1 % dans l’agriculture.
PRODUCTION PRIMAIRE D’ENERGIE RENOUVELABLE par filière
Au total, elle baisse de 3,8 % en 2009.
La production d’énergie renouvelable poursuit sa progression, en partie grâce aux mesures du Grenelle Environnement (tarifs d’achat, Fonds Chaleur Renouvelable, appels d’offres, simplifications administratives et fiscales, réduction des délais de raccordement,…). La France connaît depuis deux ans un véritable bond en matière d’énergies renouvelables, avec une croissance de la production d’environ 16 % qui succède à plus de 30 ans de stagnation, et ce malgré la baisse de l’hydraulique en raison des conditions climatiques. Les énergies renouvelables hors hydraulique augmentent de 23 %.
La production d’énergie renouvelable a augmenté de près de 3 millions de tonnes équivalent pétrole en deux ans. La barre des 20 Mtep est, pour la première fois, quasiment atteinte.
PRODUCTION D’ENERGIE PRIMAIRE par filière renouvelable
En particulier, on assiste à un véritable décollage de l’éolien et du photovoltaïque :
– Le parc éolien a franchi la barre des 4 500 MW, soit une hausse de 84.5 % en seulement deux ans. Chaque année, plus de 1 000 MW sont désormais raccordés au réseau, soit l’équivalent de la puissance d’un réacteur nucléaire. La production d’électricité à partir d’éoliennes a représenté 7.8 TWh (térawatts-heures) en 2009. A titre d’illustration, il aurait fallu plus de 2.5 millions de tonnes de charbon pour produire une telle quantité d’électricité dans une centrale thermique.
– Le parc photovoltaïque a été multiplié par 7 depuis 2 ans ; il représentait environ 310 MW fin 2009, avec près de 45 000 installations raccordées. La production photovoltaïque atteint 160 GWh en métropole. Elle a triplé en un an.
Globalement l’électricité éolienne et photovoltaïque a doublé entre 2007 et 2009.
La baisse de la consommation d’énergie, combinée à la très forte progression des énergies renouvelables, ont entraîné en 2009 une baisse de 5,7 % des émissions de CO2 liées à l’énergie.
A 38 milliards d’euros, soit 2 % du PIB, la facture énergétique de la France a diminué d’un tiers en 2009.
Le taux d’indépendance énergétique, qui compare la production nationale primaire à la consommation primaire (non corrigée du climat), fléchit légèrement, à 50,5 % (- 0,2 point).
Le nucléaire représente près de 90 % de la production française d’énergie primaire. À 410 TWh, sa production est en baisse en 2009 (- 7 %) pour la quatrième année consécutive. Le niveau de 2009 est inférieur de 32 TWh au maximum atteint en 2005. Cela s’explique à la fois par les aléas techniques et par la perturbation du programme de maintenance à la suite de mouvements sociaux.
Le solde exportateur diminue de moitié sans toutefois s’inverser, malgré un recours accru à l’importation en période de pointe.
Après plusieurs années basses, l’hydraulique avait retrouvé en 2008 un niveau normal. Mais 2009 est à nouveau une année d’hydraulicité faible, et la production hydraulique brute perd 9,5 %.
On continue à compter les PAC comme « énergie renouvelable ». N’importe quoi …
– Chaque année, plus de 1 000 MW sont désormais raccordés au réseau, soit l’équivalent de la puissance d’une centrale nucléaire. – Le nucléaire représente près de 90 % de la production française d’énergie primaire Mais qui écrit ce genre d’âneries ??
Le biogaz, principalement agricole, est archi sous-exploité. Production en 2006 (sce wiki): – France: 2640 GWh – Allemagne: 22370 GWh Vu que notre activité d’élevage est très certainement supérieure à celle de l’Allemagne, il y a de la marge de progression!
Comme d’habitude des « BUGS »??? de com sur le nucléaire, ou une volonté d’intox ?? 1000 MW, c’est pas la puissance d’une centrale, mais celle d’un réacteur (900 à 1300 MW), et la puissance, ce n’est pas la production (nombre d’heures utiles non comparables). Mon propos n’est pas de descendre l’éolien, au contraire, mais de dénoncer des discours lénifiants polluant la réflexion
-15% de la production industrielle manufacturée ne se traduisant « que » par – 9,7% de consommation d’énergie finale dans le secteur de l’industrie, -12% circulation des poids lourds et « seulement » -1,1% de la consommation d’énergie finale dans les transports, j’appelle pas ça une grande réussite ! (sachant que les autoroutes n’ont pas eu leur meilleure année, ni la SNCF, ni Air France) Par ailleurs, nous nous réjouissons du véritable bond en avant de la PRODUCTION d’énergie primaire par le PV qui atteint maintenant 0,01%, quand elle n’en couvrait que 0,0015% il y a 2 ans. C’est à se demander si le réchauffement climatique ne va pas devenir une impérieuse nécessité pour que l’ensoleillement qu' »on » en suppose permette de sortir des chiffres de production d’énergie PV qui sortent de l’anecdotique, pour ne pas dire du ridicule. Quant à l’indépendance énergétique qui recule, certes de peu, quand on consomme moins de gazole (entre autres), bravi bravo.
ou comment le Grenelle accouche d’une souris! En France, fin 2009, en photovoltaïque, les demandes en attente de raccordements ont été égales à ce qui a été installé en Allemangne cette même année soit 3,9 GWc de PV uniquement sur 2009. La Belgique a installé davantage de PV que la France en 2009. Imposture?Dosage d’EDF pour afficher +23%, ce qui voudrait dire que 250 MWc environ de PV seraient raccordés pour « garder » la même tendance? à quand PV Legal?
Le nucléaire n’est pas une source d’énergie primaire, qui doit être disponible localement dans la nature avant toute trasnformation. Le plutonium demandant à être enrichi pour être exploité dans les centrales, il s’agit donc d’une energie secondaire car transformée. De même, l’energie primaire est produite, seule l’énergie finale est consommée; Encore une approximation méthodologique (volontaire) de la DGEC qui consomme de l’energie primaire, pas finale. La tradition de feu la DGEMP (avec l’inclusion des PAC dans la production ENR, comme l’a relevé Mammouth plus haut) se perpétue malheureusement
Ce débat est quand même éculé et stérile.Bien sûr, l’uranium ( et non le plutonium), n’est ni le vent, ni l’eau, ni le soleil… Mais ce qui compte avant tout, c’est la part ( en coût) qu’il représente dans l’énergie finale produite. Alors, OK, le vent, le soleil et l’eau sont gratuits, mais il faut bien construire des éoliennes, du PV et des barrages pour les transformer, et ça coute très cher. L’uranium coute un peu, mais sa transformation pour arriver à du combustible est une activité industrielle qui génère des emplois et de la plus-value, et ce combustible « mis en forme » reste encore une part très mineure du coût de l’electricité nucléaire.Bien sûr, il serait incorrect de dire qu’une énergie est « primaire » quand le coût d’achat de la matière est inférieur à disons 5% du prix de revient de l’énergie finale correspondante, mais en gros c’est bien l’idée.
merci pour avoir corrigé, il s’agit bien d’uranium et non de plutonium! sur le nucléaire énergie primaire ou non, qu’il s’agisse d’un débat éculé est une façon implicite d’admettre que c’est un problème récurrent donc qu’à un moment donné il se pose bien. Quel serait l’enjeu? Faire passer le nucléaire pour du renouvelable bien sûr. Premier temps, il s’agit d’énergie primaire, pour nucléaire comme ENR, Deuxieme temps, il s’agit d’énergie décarbonée, pour nucléaire comme ENR, donc l’objectif France pour Europe 2020 des 23% d’énergie primaire non émetrice de GES est déjà atteint en France! Troisième temps, avec la belle certitude du CEA d’utiliser les déchets passés comme combustible avec la 4è génération, qui ne marche pas; Donc le nucléaire est une énergie recyclable! Et au moindre pépin d »exploitation nucléaire, brutale fin de partir
si c’est à moi que vous répondez, je tiens juste à dire qu’il n’était pas question de faire un classement, juste de réaffirmer que ce débat sur les énergies « primaires » est un peu obsolète… Preuve par l’absurde: je n’ai jamais vu des bûches de 50cm arriver au pied de ma cheminée ni des plaquettes forestières arriver dans le stockage d’une chaufferie industrielle par l’opération du Saint Esprit…Si on applique les critères de Fredo, la biomasse n’est donc pas une énergie primaire..L’uranium est disponible dans la nature avant toute transformation, de même que le charbon, le gaz ou le pétrole….CQFD.
Comparer les filières énergétiques n’est pas simple. Ni la DGEC, ni les agences internationales n’ont trouvé de solution miracle pour additionner par exemple du charbon et du nucléaire. Quelques explications là : En tous cas les conventions sont connues et expliquées et on s’en sert concrètement pour la comptabilité mais aussi pour faire des lois. Exemple : pour le bâtiment, on a mis une limite de 50 kWh/m2/an exprimé en énergie primaire. Cette limite est très défavorable au chauffage électrique (à effet joule). Si on avait raisonné en energie finale consommée, il en aurait été tout autrement. Si on reprend l’assertion de fredo : « De même, l’energie primaire est produite, seule l’énergie finale est consommée; Encore une approximation méthodologique (volontaire) de la DGEC qui consomme de l’energie primaire, pas finale. » On peut modifier la loi… en faveur de l’électricité et du nucléaire ! Une autre conséquence du raisonnement en énergie primaire avec le coefficient qu’utilise le SOeS est d’accroître fortement le taux d’indépendance énergétique de la France. De toute façon, il n’existe aucune bonne solution, car si on regarde le cas du transport, on considère que l’énergie finale consommée correspond à peu près à l’énergie primaire apportée, puisque qu’on raisonne en tonne de pétrole ou litre de carburant. Or l’énergie que le moteur tire de ce litre de carburant est au moins 4 fois moins importante et on peut dire qu’il y a 3/4 de pertes thermiques dans la voiture. Pour le gaz, par exemple, on considère que l’énergie primaire est celle contenue dans le m3 livré en France et on ne comptabilise pas les pertes en amont. Pour le nucléaire, on aurait pu considérer l’énergie primaire potentielle de l’uranium et admettre un facteur 100 entre primaire et finale ! La comptabilité énergétique restera toujours compliquée.
à goodwind et aux autres …. Une éolienne ne produit de l’électricité que dans 15% du temps. L’électricité ne se STOCKE pas. Il faut de l’électricité pendant 100% du temps (pour votre frigo par exemple) Une éolienne nécéssite donc une centrale thermique à coté pour 85% du temps. L’éolien subventionné est donc un énorme gachis financier, trés émetteur de CO2. (le solaire photovoltaïque aussi) Ce n’est pas le cas des barrages et du chauffage renouvelable…..
Ca n’a pas grand chose à voitr avec ce qui précède (encore que), mais je vous signale que RTE a mis en ligne aujourd’hui des courbes interessantes ( production par filière y compris éolien, contenu CO2…)
Merci de citer des chiffres, des pourcentages Le DOE , département of Energie (des USA) tient d’excellentes statistiques sur la production d’énergie pays par pays, le bilan Carbone, etc. Merci d’aller le consulter et non la propagande du lobby dannois des moulins à vents 😉
Personnellement, deux choses me désolent : 1- que les lecteurs d’Enerzine soient retombés, par paresse intellectuelle sans doute, dans le faux débat nucléaire-renouvelables… 2- Que l’on mélange torchons et serviettes : parmi les renouvelables listés, les 3/4 (à la louche) n’ont pas pour usage l’électricité, mais la production de chaleur, ou l’utilisation directe dans les moteurs (biocarburants). Il N’y a donc PAS compétition entre nucléaire et renouvelables. Deux renouvelables électrogènes attirent l’essentiel des commentaires de l’attention, des subventions : l’éolien, le photovoltaïque, alors qu’il y a tant à faire pour éradiquer le diesel, le fioul, le gaz domestique etc. qui émettent du CO2, grâce aux autres renouvelables. L’électricité en France est déjà essentiellement décarbonée. Décarbonons le reste grâce aux renouvelables ! Et après on verra…