Le géant gazier Gazprom a annoncé lundi avoir sollicité la Cour internationale d’arbitrage de la Chambre de commerce de Stockholm pour obliger le groupe ukrainien Naftogaz à rembourser la somme de 4,5 milliards de dollars.
Ce recours serait dû au non-respect systématique par Naftogaz de ses engagements liés au contrat conclu en 2009 ainsi qu’à la dette gazière immense de l’Ukraine.
"Kiev ne recevra que le gaz payé d’avance"
Par ailleurs, Gazprom serait aussi passé au système de prépaiement pour les livraisons de gaz au groupe gazier ukrainien Naftogaz. "La décision a été prise en raison de l’absence de remboursements de la part de Naftogaz. La dette du groupe pour le gaz livré se chiffre à 4,458 milliards de dollars, dont 1,451 milliard de dollars pour les mois de novembre-décembre 2013 et 3,007 milliards de dollars pour avril-mai 2014", a indiqué dans un communiqué l’énergéticien russe.
"Pousuite du gazoduc South Stream"
Le PDG de la compagnie Gazprom, Alexeï Miller avait annoncé la semaine dernière vouloir augmenter les livraisons de gaz à destination de l’Europe par le biais des pipelines ‘Nord Stream’ et ‘Iamal-Europe’ en cas de problèmes du ‘transit de bleu’ via l’Ukraine.
"S’il y a des problèmes du transit de gaz, nous augmenterons le transport de gaz par les gazoducs Nord Stream et Iamal-Europe. Gazprom commencera également à injecter davantage de gaz dans les réservoirs souterrains situés sur le territoire de l’Union européenne, pour garantir l’approvisionnement de ses clients européens en hiver prochain", avait-il précisé à la presse.
Selon Alexeï Miller, la Russie poursuivra la construction du gazoduc South Stream dans l’objectif de lancer les exportations de gaz vers la Bulgarie sous la mer Noire en décembre 2015.
"Gazprom a la réputation d’un partenaire fiable. Nous avons acquis cette réputation en 40 ans de travail sur le marché européen. Nous respectons toujours nos engagements contractuels. Nous livrerons bien sûr le volume de gaz commandé par nos clients européens à la frontière russo-ukrainienne", a conclu M.Miller.
De mon point de vue, ça devrait plutôt nous inciter ( européens en général et francais en particulier) à nous concentrer au moins à court terme (disons 10 à 20 ans) sur la réduction de notre dépendance au gaz ( notamment via des programmes d’isolation thermique) plutôt que d’envisager benoitement et volontairement de réduire notre production nucléaire ce qui aura comme conséquence immédiate d’augmenter cette même dépendance au gaz…. Mais bon, c’est un point de vue.
La Chine va payer moins cher son gaz que l’Europe, c’est le seul résultat de notre politique en Ukraine. Enfin pour le moment puisqu’on s’est mis en tête d’aller chercher du gaz ailleurs, plus cher. Comme le rappelle Miller, la Russie n’a jamais interrompu ses livraisons de gaz, même sous Brejnev. Le gaz n’est pas parfait (explosions) mais c’est moins polluant ou couteux que l’isolation.
Pour ceux qui n’ont pas encore fait le rapprochement, je rappelle que le gaz de schiste est composé essentiellement de méthane qui peut s’utiliser tel quel dans les gazinières et dans les chaudières de chauffage central… C’est donc une alternative au gaz de Gazprom et de ses alliés écolos opposés à son exploitation en France.