Le groupe français SPIE, spécialiste des services multi-techniques, a signé un accord-cadre de trois ans avec Tesla pour déployer des systèmes de stockage par batteries en Europe. L’accord, annoncé le 15 décembre 2025, vise à standardiser les installations de Megapack dans plusieurs pays européens, renforçant ainsi l’intégration des énergies renouvelables sur le continent.
La signature intervient dans un contexte où les besoins en flexibilité des réseaux électriques européens s’accroissent avec le développement massif des énergies solaires et éoliennes. Les systèmes de stockage par batteries représentent aujourd’hui une solution technique pour équilibrer l’intermittence de ces sources renouvelables et assurer la stabilité des réseaux.
Un cadre opérationnel pour l’ensemble de l’Europe
L’accord-cadre, d’une durée initiale de trois ans avec possibilité de renouvellement, établit des conditions juridiques et techniques uniformes pour tous les projets Megapack que SPIE installera sur le continent. Cette standardisation devrait permettre d’accélérer les délais de réalisation et d’optimiser les coûts.
Le périmètre d’intervention de SPIE couvre l’ensemble de la chaîne de valeur technique :
- L’ingénierie et la conception des installations
- La réalisation du Balance of Plant, c’est-à-dire l’ensemble des équipements périphériques nécessaires au fonctionnement des batteries
- La connexion aux réseaux haute et moyenne tension
- L’installation des systèmes de sécurité, de détection incendie et de vidéosurveillance
- La mise en service complète des installations
Des références qui démontrent une expertise établie
La collaboration entre SPIE et Tesla ne débute pas avec cet accord. Plusieurs projets d’envergure ont déjà été menés ou sont en cours de réalisation, témoignant d’une relation opérationnelle solide.
En Belgique, sur le site de Ville-sur-Haine, SPIE a installé un système de 50 mégawatts pour une capacité de stockage de 200 mégawattheures, comprenant 53 unités Megapack. L’entreprise a également réalisé la connexion au réseau public à 150 kilovolts.
Aux Pays-Bas, le groupe participe au projet « Mufasa » à Vlissingen, qui devrait devenir le plus grand parc de stockage par batteries du pays avec 372 Megapack pour une capacité totale de 1,4 gigawattheure.
En France, dans le département de l’Eure, les travaux ont débuté en septembre 2025 pour une installation de 100 mégawatts/200 mégawattheures. Ce projet inclut la création d’un poste électrique à 90 kilovolts permettant la connexion au réseau de RTE, avec une mise en service prévue fin 2026.
Une stratégie paneuropéenne face aux défis énergétiques
L’analyse des enjeux humains et organisationnels révèle que SPIE a développé une approche structurée pour capitaliser sur les expertises de ses différentes filiales européennes. « Nous avons développé la collaboration entre nos filiales avec un partage systématique des expériences, qui nous permet de capitaliser sur nos expertises nationales », explique Tobias Zaers, directeur du développement commercial et du marketing chez SPIE.
L’organisation en réseau permet au groupe de mobiliser des compétences spécifiques selon les réglementations locales tout en maintenant des standards de qualité homogènes. Il apporte ainsi son savoir-faire en matière de connexion aux réseaux haute tension ainsi que leurs expériences en matière d’intégration urbaine et de gestion des contraintes environnementales.
L’accord avec Tesla s’inscrit dans une dynamique plus large de développement des infrastructures de stockage en Europe. La Pologne et l’Allemagne représentent des marchés prioritaires pour les prochaines phases de déploiement, où SPIE dispose d’équipes techniques formées pour ce type de projets.
La capacité à gérer des projets complexes à l’échelle continentale devient un avantage compétitif déterminant dans un secteur où les délais de réalisation et la fiabilité des installations sont des critères essentiels pour les investisseurs et les gestionnaires de réseau.
Cette collaboration stratégique montre dans tous les cas une évolution du marché européen de l’énergie, où les acteurs traditionnels du génie électrique doivent développer des compétences spécifiques pour accompagner la transformation des systèmes électriques. La maîtrise des technologies de stockage devient progressivement une condition nécessaire pour participer aux grands projets d’infrastructures énergétiques sur le continent.












