Statkraft croit en l’énergie salée

De grandes quantités d’énergie s’écoulent de tous les fleuves du monde vers la mer. Statkraft a décidé d’emprisonner cette énergie grâce à une vieille technologie.

Au sein de l’énorme usine à papier Södra Cells à Tofte (Hurum), au bord du fjord d’Oslo, Statkraft est en train de construire la première "centrale hydraulique marine" qui devrait fonctionner au printemps 2009. Il s’agit d’un prototype qui doit générer assez d’énergie pour faire marcher une plaque de cuisson ou un ventilateur.

C’est dans les années 70 qu’un chercheur américain, Sidney Loeb, a mis au point une méthode gourmande en énergie pour dessaler l’eau de mer à l’aide de membranes.

Parallèllement, il a compris que si l’on appliquait le procédé dans le sens inverse, on pouvait produire de l’énergie. Ceci était un point de départ intéressant pour les chercheurs de SINTEF, qui ont regardé de plus près cette théorie mais ont vite compris qu’ils devaient s’appuyer sur une structure industrielle. "En 1997, ils nous ont demandé si nous étions intéressés de développer ce concept avec eux", raconte Stein Erik Skilhagen, directeur du projet chez Statkraft. C’est ainsi que Statkraft a investi 100 millions de NOK (environ 11 millions d’euros) pour développer cette idée, qui n’a pas encore atteint le stade de la commercialisation.

Statkraft croit en l'énergie salée

Il y aura 2.000 m2 de surface de membrane dans le prototype que Statkraft construit et qui pourra générer environ 10 KW, à condition que les membranes soient un peu plus efficaces. Une usine grandeur nature, comprenant 5 millions de m2, produira environ 25MW, soit la consommation électrique d’environ 10.000 foyers norvégiens.

Statkraft a calculé que l’on pourrait produire 12TWh/an à partir de la centrale hydraulique marine, soit 10% de la consommation énergétique norvégienne. Globalement, Statkraft évalue le potentiel entre 1 600 et 1 700 Twh. "Ce n’est pas ce qui va sauver la planète, mais cela peut être un facteur parmi d’autres", ajoute M. Skilhagen.

Pour que cette technologie soit commercialement rentable, il faut des membranes qui "génèrent" 5 watts/m2. Or, actuellement on est autour de 3 watts/m2. "Entre 1997 et 2000, nous avons essayé divers types de membranes qui généraient 0,1 watt/m2. On a alors compris que l’on devait développer nos propres recherches sur les membranes. Ce qui est important, c’est d’obtenir des membranes plus efficaces", précise Stein Erik Skilhagen.

BE Norvège numéro 85 (13/02/2009) – Ambassade de France en Norvège / ADIT – http://www.bulletins-electroniques.com/actualites/57747.htm

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fredhu

Membrane ? Eau douce/eau salée ? Pourquoi pas ?… L’interressant c’est bien le commentaire, je cite: “Ce n’est pas ce qui va sauver la planète, mais cela peut être un facteur parmi d’autres” Une petite phrase pleine de bon sens, non ? Plutôt que de réfuter toute alternative, sous prétexte qu’elle coûte cher à développer, que les rendements ne sont “que” de quelques %, ou que cette alternative est dépendante d’un ensoleillement ou d’un vent capricieux (suivez mon regard …), plutôt que de rejeter tout en bloc, pourquoi ne pas changer son regard, et admettre enfin que la solution ne viendra pas d’un seul et unique tuyau mais d’une multitude de petits tubes, l’un suppléant l’autre en cas de faiblesse ?… Une remarque génerale sur la si-effrayante “décroissance”. Nous devrions comprendre que la “réduction” n’impose pas, loin de là, un retour aux huttes de paille et toilette au fond du jardin (image romantique mais ô combien fausse de ce que pourrait être une société un peu plus écologique …). Pas d’inquiétude pour l’Homo Confortabilis: cette “décroissance” n’est pas celle de son confort, juste une autre manière de brûler 5 litres de coco au lieu de 10 pour faire 100 bornes, ou de se chauffer avec 2 tonnes de granulés de bois par an dans une maison efficace au lieu de gaspiller 3000 l de fuel “par les fenêtres”. Juste avec ces deux exemples (transport individuel, chauffage logement privatif), quelle pourrait être la réduction ? Une conso divisée par deux, possible juste avec des autos un peu moins blingbling-mon-égo (faut ben l’admettre, mon gars, il va falloir le réduire, son égo !…), et une conso chauffage en rendant nos baraques moins passoire-à-calorie, voire en construisant tendance passif (division du besoin chauffage par 5, au bas mot, par rapport à la moyenne française …) Décroissance ? Oui, celle du gâchis. Retour en arrière ? … Heu, si le progrès signifie uniquement brûler toujours plus pour le même résultat, effectivement, la volonté de devenir plus … intelligent est un obstacle au progrès. Je le rappelle, l’effort DOIT aussi venir de nous: bagnole, maison, il y a moyen, petit à petit, de devenir plus raisonnables. Un facteur parmis d’autres …