Trois question à Luc Oursel, Président d’Areva

Le nouveau président du directoire d’Areva, Luc Oursel, n’ayant pu intervenir à Enerpresse Forum le 30 juin dernier, a accepté en revanche de répondre, à trois questions écrites, exprimant sa confiance sur le futur de l’industrie nucléaire car, « malgré Fukushima, les fondamentaux du marché restent inchangés »


Prendre la présidence d’Areva après Fukushima et la remise en cause du nucléaire dans certains pays, est-ce un formidable défi ou une mission d’intérêt public ?

Je suis entré chez Areva en 2007 en étant convaincu de la nécessité de développer dans le monde une énergie nucléaire sure et transparente et je vais naturellement continuer à la présidence d’Areva à la promouvoir. Malgré Fukushima, les fondamentaux du marché restent inchangés : nous serons 9 milliards d’habitants dans le monde en 2050 à qui il va falloir fournir plus d’énergie, la moins chère possible, et en limitant les émissions de CO2.

Le nucléaire restera donc une source de production d’électricité incontournable, particulièrement à un moment ou l’indépendance énergétique est un sujet clé pour les Etats qui n’ont pas de ressources naturelles (consulter l’article : Electro-nucléaire : l’allemagne couvre tout juste ses besoins). Je reste donc optimiste sur le futur de l’industrie nucléaire même si certaines décisions de mise en chantier de nouveaux réacteurs risquent de prendre du retard.

Vous êtes un ardent défenseur de cette énergie nucléaire : comment convaincre les autres qu’elle n’est pas dangereuse ?

Il faut apprendre de Fukushima, continuer notre retour d’expérience et surtout rester fidèle en toutes circonstances à nos valeurs de sûreté, sécurité et transparence. Il est normal que le public questionne les acteurs du nucléaire et nous lui devons la plus grande transparence. En continuant de respecter un nucléaire avec les plus hauts standards de sûreté, je suis confiant sur le futur de cette industrie.

Comment redonner l’enthousiasme à tous ces ingénieurs qui avaient attendu des années le retour du nucléaire et sont maintenant confrontés à l’après-Fukushima ?

Je ne crois pas que les jeunes aient perdu leur enthousiasme pour le nucléaire ! En 2011, Areva est classé à la 7ème place dans le classement Universum 2011 des employeurs préférés des étudiants ingénieurs. Même si nous prévoyons des décalages dans les nouvelles constructions de quelques mois, il faut rappeler que plus de 80% du chiffre d’affaires d’Areva provient de sa base installée.

Après Fukushima, nous allons toujours continuer à offrir des services aux centrales existantes dans le monde et nous allons, en plus, proposer à nos clients de les aider dans leur démarche d’évaluation et d’amélioration de la sûreté de leurs centrales.

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