Un réacteur d’algues pour éliminer le CO2

Des physiciens de l’Université de Duisbourg-Essen ont mis au point un bioréacteur photonique à fibres optiques, qui permet de filtrer le CO2 émis par certaines installations.

Par exemple, les émissions de CO2 à la sortie d’unités de chauffage peuvent être transformées en biomasse, autrement dit en oxygène et en algues.

Le procédé est le suivant : la surface d’un toit est recouverte de collecteurs solaires, recueillant la lumière du jour et la diffusant à travers des fibres optiques très efficientes jusque dans le bioréacteur. Les algues s’y trouvant transforment alors, grâce à cette lumière, le CO2 issu de l’installation industrielle, qui est injecté dans le bioréacteur. Cela permet, de plus, aux algues de se multiplier.

Ce système permet de faire coup double : non seulement, la réduction des émissions de CO2 est un avantage considérable pour une entreprise qui peut alors vendre les droits à polluer dont elle n’a plus besoin, mais de plus, les algues produites peuvent également être valorisées dans beaucoup de branches industrielles.

Les scientifiques recherchent désormais des investisseurs intéressés par leur innovation : ils auront l’occasion, en avril 2008, sur la foire de Hanovre, de présenter un prototype du réacteur, en verre. D’après Hilmar Franke, qui a conduit le projet, "une surface d’un hectare pour collecter la lumière permettrait, dans les conditions climatiques allemandes, de traiter environ 200 tonnes de CO2 par an, soit 200 fois plus qu’une forêt de hêtres ou de chênes de surface identique".

Prof. Dr. Hilmar Franke – Groupe de recherche sur les matériaux fonctionnels organiques, Faculté de physique, Université de Duisbourg-Essen, Lotharstrasse 1, D47057 Duisbourg – tél : +49 203 379 2865, fax : +49 203 379 3601 – email : [email protected] – http://ofm.uni-duisburg.de/

BE Allemagne numéro 376 (12/03/2008) – Ambassade de France en Allemagne / ADIT – http://www.bulletins-electroniques.com/actualites/53491.htm

         

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Guydegif(91)

Piste très intéressante ! capture soleil –> fibre optique –> algues bouffent le CO2 présent dans bioréacteur. CO2 ainsi éliminé par des algues qui du coup prolifèrent… Ces algues pouvant ensuite devenir de la Biomasse produisant à son tour du Méthane si en réaction et contexte anaérobie, càd en l’absence d’air. Faudrait mettre en rapport avec autres équipes de R&D sur algues et micro-algues pour optimiser Synergies…. Donc réellement ”Coup double!” ! Vivement la version industrialisée ! Bon courage ! A+ Salutations Guydegif(91)

Ecolo trader

L’algue au service de la nutrition, l’algue sauce cosmetique, l’algue source de molecules medicamenteuses ou l’algue source de matiere industrielle (bioplastiques…), et maintenant l’algue source de developpement durable !. En effet en l’etat actuel des recherches, plusiseurs modes de consommer l’algue arrivent. L’algue consommatrice de CO2 : l’utilisation des algues pour consommer le CO2 que nous produisons à la sortie de tout dispositif industriel qui en produit, c’est-à-dire les fours ou les usines de production d’électricité à partir de combustibles de tous types, fossiles ou renouvelables, qui passent par une combustion.

Frcclair

pourquoi ne pas verticaliser la collecte de la lumiere? ca prendrait moins de place….

Endymion

Je pense que les techniques de captures basées sur les algues sont très intéressantes, mais ce n’est vraimment pas encore mûr. 200 tonnes de CO2 par hectare et par an!! Une centrale à charbon de taille moyenne (200 MW) fonctionnant en semi-base nécessiterait 5000 hectares pour la capture. Si ça se développe, le prix des céréales va dépasser celui de l’or!

Mago

Endymion, vu les prétentions de ce projet et les espoirs qu’il succite. Pourrais tu ettofer tes explications s’il te plait ? Eventuelement avec des sources. Merci

Gars zoil

5000 hectares pas de problème en plein désert saharien ou saoudien. Les fournisseurs sont les recycleurs, il me semble, alors ceux qui nous ont vendu si cher ce pétrole devraient en assurer le recyclage ! On a qu’à faire des oléoducs pour transporter le CO2 de nos industries pour qu’ils le traitent et nous renvoient le méthane recyclé. C’est pas compliqué.

Magisterjane

L’histoire des déserts est moyennement possible vu que les micros algues nécessites d’eau saline pour se développer ou du moins d’eau douce avec un complément de sel minéraux. De plus, ce serait idiot de construire ce genre d’oléoduc, l’intérêt est justement d’exploiter cette énergie, ils vont pas nous la traiter et nous rendre l’énergie gratos … De plus, l’autre avantage du développement de cette énergie c’est que ça va favoriser l’indépendance énergétique. Ces algues présentent énormément d’avantages, ce sera surement le carburant de demain avec parfois une ceoncentration de 70% d’huile convertible en biodiesel et avec un rendement ultra rapide, en clair ça fonctionne pareille que l’huile de colza mais avec un rendement 30fois supérieur (voir plus), de plus ça capte le CO² (bien qu’une fois consommé en énergie ça émet de nouveau du CO² il me semble) mais au moins le bilan carbone à l’exploitation d’énergie serait nul. Les exemples sont infinis quant à son utilisation et je préfère parler des difficultés rencontrées. Les seuls problèmes que pourrait poser l’exploitation de ces algues serait l’espace, les conditions climatiques (l’ensoleillement est nécessaire à la photosynthèse qui leur permet de se développer)et les coûts pour alimenter ces petites algues. Niveau espace il existe différent mode d’algoculture, le premier est la culture en “raceway” ou en bassin si vous préferez. Ainsi bien que peu couteux, cela présente le désavantage d’avoir un volume de production pas vraiment optimal et présente le risque d’etre contaminé par un élément extérieur. 2eme solution : ce sont les photobioreacteur ; plus cher mais meilleur rendemement (volume x13), meilleur qualité. Ensoleillement : les micros algues ont besoins de beaucoup de lumière pour pouvoir faire la photosynthèse et donc ce développer, elles ont besoin de climat comme la réunion ==> si la production est faite en extérieur je précise. Cependant une nouvelle techinque permettant de coupler ces 2 problèmes a été résolu, le développement par le sucre. En effet, meme dans le noir, des chercheurs ont réussi a développer des micros algues par le sucre. ==> Cependant ça ne fonctionnerait qu’avec 10% des especes d’algues. Enfin concerant les couts d’alimentation de ces micros algues, les coûts sont relativement peu onéreux, et même dans le cas où cela présente un probleme il suffirait de les exploiter de double manière comme le précise Guydegif. Il suffit de coupler une algoculture avec une station d’épuration (pour se servir des déchets comme apports alimentaires), ou alors de coupler avec une centrale thermique (va permettre de purifier le biogaz en s’alimentant du CO² et du NOx (oxyde d’azote). C’est assez complexe, mais c’est juste parce que les possibilités sont presques infinis, le développement de cette nouvelle énergie si elle se fait en masse va marquer une nouvelle ère.

Artaches

La technique semble intéressante, surtout si des débouchés sont trouvés pour les algues: la filière de valorisation des algues vertes pourrait intéresser nos amis bretons!

Guydegif(91)

”…surface d’un toit est recouverte de collecteurs solaires, recueillant la lumière du jour et la diffusant à travers des fibres optiques très efficientes jusque dans le bioréacteur. Les algues s’y trouvant transforment alors, grâce à cette lumière, le CO2 issu de l’installation industrielle, qui est injecté dans le bioréacteur. Cela permet, de plus, aux algues de se multiplier.” Ce système permet de faire coup double Fort intéressant ! Ils en sont où à ce jour, fin 2011, nos amis de Duisbourg -Essen sur ce projet? Merci à Enerzine de nous réactualiser ! A+ Salutations Guydegif(91)