Au Kazakhstan en vélo électrique solaire : un défi inédit

Entretien avec Guillaume, un jeune ingénieur bruxellois de 23 ans. Il n’en est pas à sa première expédition. Dans ses yeux brille toujours cette volonté d’en faire plus. Après le 4L Trophy, c’est un tout autre défi qui l’attend sur la route du Kazakhstan.

5 roues : drôle d’engin !

J’ai opté pour un trike càd un vélo à trois roues (2 à l’avant et 1 à l’arrière). Je pédale en position couchée sur un siège. C’est un véritable luxe pour mon postérieur par rapport à un vélo classique ! Le véhicule est agréable pour les longues distances. Une remorque cargo est ajoutée pour pouvoir transporter les 30kg de bagages nécessaires. Cela nous fait les 5 roues visibles sur la photo.

Et les panneaux photovoltaïques dans tout ça ?

Autant le trike que la remorque sont surmontés d’une structure en aluminium que j’ai construite. Elle supporte les panneaux photovoltaïques semi-rigides placés horizontalement pour obtenir la meilleure efficacité en été ou le soleil est haut. Ils possèdent une bonne flexibilité et sont prévus pour être placés sur les monocoques qui font le Vendée Globe. Ceux-ci sont composés de cellules d’efficacité 22,5% et pèsent moins de 4kg pour 250Wp contre environ 15kg pour les panneaux utilisés classiquement en toiture.

L’énergie solaire, c’est suffisant pour avancer ?

Selon l’estimation du logiciel Européen PVGIS, mes panneaux produisent en moyenne 30kwh par mois pendant les mois d’été à Bruxelles. Cela représente donc environ 1000Wh par jour pour mes panneaux placés horizontalement. Si Je dépense cette énergie pendant 5h chaque jour, j’ai donc une puissance disponible de 200W. Un cycliste moyen peut fournir 150W en condition aérobie çàd en endurance. C’est donc comme si je pédalais avec le soleil comme co-pilote… Et un bon copilote qui plus est !

J’ai également deux batteries qui permettent d’accumuler l’énergie produite excédentaire et de la restituer dans les moments difficiles. Je peux ainsi gérer ma consommation en fonction de la production du soleil.

Une telle expédition, ça se prépare…

C’est un projet qui s’étale sur toute l’année. Actuellement, j’en suis à la phase de conception, construction et test de mon véhicule solaire. L’objectif est d’avoir un engin léger, efficace et capable de parcourir les 7500km jusqu’Astana (Kazakhstan).

La préparation d’une expédition pareille n’est pas laissée au hasard. J’ai le soutien de mes partenaires technologiques et financiers qui croient en mon projet.

Merci à eux.

Il n’y a pas que le côté technologique…

Non, bien sûr, l’aboutissement de toute cette préparation est le départ en globe-trotteur que j’attends avec grande impatience. Le camping dans les steppes, les paysages magnifiques, le Bosphore, la mer d’Aral, le dépassement sportif et surtout la découverte de nouvelles cultures… J’ai hâte d’y être !

Et d’où vient l’inspiration de ce voyage?

"The core of mans’ spirit comes from new experiences" (John Krakauer – Into the Wild)

Je crois que j’ai ça dans le sang, j’aime me lancer de nouveaux défis, ça me passionne. Après avoir parcouru le Sahara Marocain en Renault 4L, je voulais un projet environnementalement responsable et socialement plus proche des gens. Ici, je n’ai pas de pare-brise qui me sépare des populations locales et mon véhicule hybride fonctionne avec l’énergie musculaire et l’énergie solaire.

Vous pouvez suivre l’expédition :

http://kazaktrike.tk
https://www.facebook.com/kazak.trike

[ Archive ] – Cet article a été écrit par Guillaume BRUYR

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