Avis d’experts : Tout savoir de la fracturation hydraulique

L’exploitation des gaz et pétroles de schiste fait débat. Mais que sait-on précisément sur le sujet ?

Une conférence de Bruno Goffé, directeur de recherche et délégué scientifique Géo-ressource à l’Institut national des sciences de l’univers (CNRS – INSU), apporte un éclairage scientifique sur les principales questions : de quoi parle-t-on précisément, quels sont les risques, quelle en est l’ampleur, peut-on espérer les contrôler… et où en est la recherche ?

Le débat sur les gaz et pétrole de schiste a surtout mis aux prises les politiques et la société civile, des associations au monde des affaires. Autant de points de vue utiles, mais parfois mal informés. La parole des scientifiques, pourtant indispensable pour instruire ce débat, n’a guère été entendue. Elle mérite pourtant de l’être, ne serait-ce que pour informer les citoyens.

Intitulée « Gaz de schiste : peut-on réconcilier croissance et principe de précaution ? » et animée par Thibaut De Jaegher, directeur de la rédaction de L’Usine nouvelle, une table-ronde a été organisée avec l’Institut Montaigne, le 14 janvier 2013.

– VIDEO

[DVID]

La table ronde était composée de :

Édouard Brézin – Professeur émérite à l’université Pierre et Marie Curie, ancien président du CNRS, président du Conseil scientifique de ParisTech Review
Philippe Crouzet – Président du directoire de Vallourec
Claude Perdriel – Président du Conseil de surveillance du Nouvel Observateur
Christian Pierret – Associé chez August&Debouzy, ancien ministre délégué à l’Industrie

Vous pouvez aussi télécharger la présentation Powerpoint sur laquelle Bruno Goffé s’est appuyée: ici

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gaga42

La présentation téléchargeable est remarquable de par sa richesse d’informations et son accessibilité tout en restant “polémiquement” neutre. Le genre de source qu’on aimerait trouver pour les autres sujets touchant l’énergie.

gp

Très bonne présentation en effet! qui n’enlève rien au fait qu’au vu de la situation environnementale que nos savons (eau, climat, ressources naturelles, etc…) la seule urgence à venir / à l’exploitation de ces énergies conventionnelles est de les laisser là où elles sont! Il reste suffisamment de gisements de gaz et de pétrole conventionnels déjà en exploitation pour porter la de l’atmophère terrestre au delà des 450 ppm. Or, ce niveau de concentration correspond déjà à un déréglement climatique de très grande ampleur non souhaitable. Depuis 20 ans déjà, notre modèle de dvlpt éco aurait du changer de logiciel. A quoi bon toujours reporter à plus tard l’indispensable changement de modèle auquel nous allons devoir répondre au cours du XXIème siècle? Il faut mettre fin au hold-up organisé par les multinationales du pétrole & du gaz et investir massivement dans l’EE & les ENR. Et surtout, surtout, arrêter de faire croire au monde qu’il n’y a pas d’alternative viable au modèle actuel.

Pas naif

Le fracking est couramment utilisé et approuvé en développement de puits géothermiques profonds où la température est bien plus élevée (200°C contre 75° en gaz), l’eau chaude ayant un fort pouvoir de dissolution des “minéraux dangereux” qu’on incrimine au fracking gaz alors que ce dernier n’en a aucun. Si un puits de gaz rend 15,000 m3 d’eau une fois pour toutes, pour une durée de vie de 15ans, cette quantité étalée sur 15ans est ridiculement négligeable devant les eaux d’épuisement de la mondre mine traditionelle qui en recrache 1000 fois davantage. D’ailleurs les eaux minérales, les nappes phréatiques de consommation courante ne font pas autre chose que lessiver les couches géologiques (souvent des schistes)… Alors quoi? Les 15000 m3 que l’exploitant indélicat aurait chargé de cochonneries? Peut-être mais à la dose inférieure à 0.5% soit 75tonnes, surtout de sable, d’agar-agar (écologique) et de bactéries digérant ce dernier (les mêmes que nous avons dans l’estomac). Alors d’autres matières secrètes? Acceptons-en l’idée: Pour protéger les populations, alors crééons une Agence d’Etat (FdF, pour Fracking de France) qui aurait l’exclusivité de recherche et exploitation de nos richesses nationales, sous contrôle de l’Académie de Médecine et assistée par le CNRS en recherche. Qui est contre?

Jpm2

je suis contre… cher pas naïf, n’avez-vous pas compris ce que nous disent nos amis pro-nucléaires? L’ENNEMI C’EST LE CO2! Et vous, vous voulez en remettre en circulation plusieurs milliards de tonnes? tsss… ce n’est pas sérieux! Par ailleurs, vous calculez 75 tonnes de saletés qui ressortent d’un puits donné sur 15 ans. donc, quelques questions: 1) Ces 75 tonnes de cochonneries suffisent à empoisonner combien de personnes? Mon avis: entre 100 000 et 1 million. 2) Quelle est votre espérance de vie? 15 ans seulement? Perso, je pense aux centaines de tonnes de ces poisons qui restent dans le sous-sol… les quinze premières années… puis qui vont percoler les quinze siècles qui suivront. Entre ça et une catastrophe nucléaire genre Tchernobyl , Fukushima, et ça, je ne sais pas ce qui est le pire; mais c’est peut-être cet empoisonnement profond du sol, en fait. Parce qu’à Tchernobyl et Fukushima, dans 300 ans le Césium 137 aura disparu. Evidemment, entretemps, il aura empoisonné et dégradé la vie de plusieurs centaines de milliers de personnes; mais bon, dans 300 ans, ça sera à peu près fini. Alors que dans 300 ans, les nappes profondes empoisonnées par votre fracking seront toujours empoisonnées, très probablement.