BP table sur 41 ans de réserves pétrolières

Dans son rapport statistique annuel sur la situation énergétique mondiale, le groupe pétrolier BP relève pour la première fois depuis 2002 un repli de la production de pétrole. Selon cette étude, les réserves mondiales d’or noir pourraient répondre au niveau de la demande actuelle pendant encore 41 ans.

Commentant la publication du rapport, Tony Hayward, chef exécutif de BP note "un équilibre serré de l’offre et de la demande. Cela a permis à des questions telles que la sécurité énergétique et les énergies alternatives de passer au premier plan de l’agenda mondial."

Le rapport statistique annuel publié par BP montre que les ressources de combustible fossile sont suffisantes pour assurer des niveaux de production croissants, mais que la faiblesse durable de l’offre de pétrole et une demande croissante des pays hors OCDE renforcent les défis auxquels doit faire face l’industrie pour maintenir un haut niveau de sécurité d’approvisionnement.

"Les ressources à portée des investissements de compagnies telles que BP sont limitées", souligne Hayward. Selon lui, "des facteurs politiques, des obstacles à l’entrée dans le pays, et des taxes élevées jouent un rôle en ce sens."

"En d’autres termes, explique-t-il, quand il s’agit de produire plus de pétrole, les problèmes se situent au-dessus du sol, pas en dessous. Ils ne sont pas géologiques, mais politiques", pointant du doigt les "interférences" du politique dans l’accès aux réserves accessibles, et les subventions à la consommation qui influent sur le marché mondial.

Selon le rapport de BP, la croissance mondiale a été forte l’an dernier en dépit de la tourmente qui a secoué les marchés financiers à partir du mois d’août.

Même si la consommation d’énergie primaire a connu un fléchissement en 2007 par rapport à 2006, à 2,4% de croissance, elle était encore au-dessus de la moyenne sur 10 ans pour la cinquième année consécutive.

Le prix du pétrole est sur une pente ascendante depuis maintenant plus de 6 ans, ce qui, selon les données de BP (datant de 1861,  est la plus longue période de hausse mondiale jamais relevée.

"Le bilan montre très clairement que les marchés fonctionnent, et que les consommateurs et les producteurs réagissent à l’évolution des prix de l’énergie lorsqu’ils ont la possibilité de le faire."

Pétrole :

En 2007, le prix moyen du baril de brut s’est établi à 72,39$, en hausse de 11%. Les prix ont augmenté régulièrement au cours de l’année, passant d’un minimum de 50$ à la mi-janvier, à 96$ à la fin de l’année.

La consommation mondiale de pétrole a augmenté de 1,1% en 2007, soit 1 million de barils par jour, légèrement sous la moyenne sur 10 ans.

La consommation des régions exportatrices du Moyen-Orient, d’Amérique du Sud et Centrale et d’Afrique compte pour 2/3 dans la croissance mondiale de la consommation. La région Asie-Pacifique a pour sa part connu une croissance de 2,3%. Celle de la Chine et du Japon s’est située sous cette moyenne, face à la forte croissance dans un certain nombre de pays émergents.

La consommation au sein de l’OCDE a diminué de 0,9%, soit 400 000 barils par jour.

La production mondiale de pétrole a baissé de 0,2%, ou 130 000 barils par jour. C’est la première baisse observée depuis 2002.

La production de l’OPEP a diminué de 350 000 barils par jour en raison de l’impact cumulé des réductions de production mises en oeuvre en novembre 2006 et février 2007. L’augmentation de la production en Angola et en Irak et une fourniture de plus en plus importante de condensats et de GNL a en partie compensé des réductions plus fortes dans d’autres pays de l’OPEP.

La croissance de la production de pétrole hors OPEP est restée faible, passant juste au-dessus des 200 000 b/j en 2007. La production de l’OCDE a décliné pour la cinquième année consécutive. Celle des pays d’ex-URSS a progressé de près de 500 000 b/j, poussée par l’Azerbaïdjan et la Russie, qui enregistrent une progression de 200 000 b/j chacun.

Les réserves prouvées ont été globalement stable en 2007, à 1 240 milliards (1,24 billion) et sont jugées suffisantes pour répondre au rythme de production actuel pendant plus de 41 ans.

Gaz

La consommation de gaz naturel a progressé de 3,1% en moyenne en 2007, même si seuls l’Amérique du Nord, l’Asie Pacifiqe et l’Afrique enregistrent une croissance supérieure à cette moyenne.

Les Etats-Unis représentent la moitié de la croissance de la consommation de gaz, poussée vers le haut par un hiver froid et une forte demande provenant de la production d’électricité. La consommation chinoise a augmenté de 19,9% et représente la seconde plus forte augmentation de la consommation mondiale. Celle de l’UE a en revanche baissé de 1,6% pour la duexième année consécutive en raison d’un hiver clément.

La production de gaz a augmenté de 2,4% en 2007.

La production des Etats-Unis a enregistré une augmentation de 4,3%, la plus forte depuis 1984. Celle de l’UE est en baisse de 6,4%, avec une diminution de 9,5% relevée au Royaume-Uni. Un léger repli de la production russe a été largement compensé par le dynamisme de la production de l’ex-URSS. La Chine et le Qatar se situent respectivement en deuxième et troisième position en terme d’augmentation de la production, avec une hausse de 18,4% et 17,9%.

Les échanges de GNL ont progressé de 7,3%, soutenus par une croissance continue des livaisons en provenance du Qatar et du Nigéria. Les recettes du GNL aux Etats-Unis ont augmenté d’un tiers.

Charbon

Le charbon est le combustible qui a connu la croissance la plus rapide au monde pour la quatrième année consécutive. Sa consommation a augmenté de 4,5%. Cette tendance haussière s’observe dans toutes les régions du monde sauf au Moyen-Orient.

En Chine, la consommation a augmenté de 7,9%, la plus faible croissance depuis 2002, réprésentant tout de même plus des deux tiers de la croissance mondiale.

La consommation indienne a progressé de 6,6%, celle de l’OCDE de 1,3%.

Nucléaire et hydroélectrique

La production d’énergie nucléaire a chûté de 2%, une baisse record.

Toutefois, plus de 90% de cette baisse est attribuable à l’Allemagne et au Japon, qui a vu sa plus grande centrale fermer suite à un tremblement de terre.

La production d’énergie hydroélectrique a augmenté de 1,7%, un chiffre légèrement inférieur à la moyenne sur 10 ans. Le renforcement des capacités en Chine et au Brésil a été en partie attenué par la sécheresse aux Etats-Unis et dans le sud de l’Europe.

Energies renouvelables

La part de leur production dans le bouquet énergétique mondial demeure marginale, mais la plupart des nouvelles énergies ont connu une croissance rapide en 2007. Les énergies éolienne et solaire ont enregistré une progression respective de 28,5% et 37%.

Articles connexes

6 Commentaires
Le plus ancien
Le plus récent Le plus populaire
Commentaires en ligne
Afficher tous les commentaires
Dominique

Les statistiques de BP ne sont pas toujours très fiables, mais c’est mieux que rien. Si la demande augmente alors que la production diminue, les stocks diminuent d’autant, la pression sur les marchés (rapport offre/demande) augmente, ce qui explique une bonne partie de l’augmentation des prix. C’est la même chose lorsque les stocks alimentaires diminuent (riz, maïs …) bien souvent à cause de la concurrence directe ou indirecte des agrocarburants. La spéculation sur le prix du pétrole est en partie financière, mais provient en grande partie surtout d’une anticipation sur la rareté croissante de celui-ci. Une rareté relative pour l’instant, mais qui deviendra une rareté absolue avec le la diminution de la production après le passage très proche du peak oil. Une autre curiosité du rapport de BP, c’est la durée constante des réserves depuis des années alors que depuis 1980 les découvertes de pétrole sont inférieures à la consommation. Les réserves comptables, pour augmenter la valeur des actions des compagnies ou les quotas des pays de l’OPEP, ne doivent pas être prises pour argent (pétrole) comptant.

Arnaudcl

sur le site de BP, ils disent que la Chine représente 52% de la croissance de la consommation de charbon, et pas “plus des 2/3”

js

comme l’explique tres bien Dominique les statistiques des cie pétrolières sont toujours d’un optimisme forcené. De tte manière est il souhaitable que la production augmente ? Finalement, la hausse du pétrole n’est elle pas un bienfait ?? il n’y a que quand ça touche au porte feuille, que les gens réagissent, alors….

Calc

Dire qu’il reste 41 ans de production d’aujourd’hui ça n’apporte rien comme information:Dans 41 ans la production ne va pas passer de 85 millions de barils par jour à 0.La production va finir par décroitre progressivement.Toute la question est la forme de la courbe.On a donc un titre qui ne renseigne pas et qui est trompeur, on pourrait imaginer être tranquille pour 41 ans, ce n’est pas du tout ça. Surtout avec des réserves prouvée reconnues surévaluées et stables dans leur surévaluation…Finalement aucune réponse sur la décroissance de production qui finira bien par arriver mathématiquement, et ce bien avant 41 ans.Encore moins de réflexion sur le comment faire avec moins de pétrole alors que développement économique a toujours été lié à sa consommation, jusqu’à maintenant.

christophe1007

Ces “41” ans de réserve pour le pétrole ne signifient rien. On sait depuis longtemps fabriquer des ersatz de pétrole avec le charbon ou les shistes bitumineux. Au cours actuel du pétrole leur fabrication est rentable. Donc 41 ans ou zéro c’est pareil. LE problème, c’est le réchauffement climatique. Il n’attendra pas 41 ans!

Gilles monette

http://www.dcarbon.com Breveté licence par pays à développer Unique et universel