Brèves de Blog… énergétiques (Sept 2010)

Le premier d’entre eux sera construit par l’opérateur TVO sur le site d’Olkiluoto, là ou se poursuit la construction par Areva d’un EPR. Le second sera construit par Fennovoima, une filiale de l’allemand E.ON sur un site à définir.

Maintenant que les électriciens européens se sont endettés jusqu’au cou pour se positionner en première division européenne, il faut se séparer de quelques actifs pour récupérer une certaine aisance financière. C’est là que ce qui était présenté précédemment comme inséparable de la bonne gestion de la production – je veux parler des réseaux de distribution – est désormais mis en vente à l’encan sans vergogne. Après EDF qui vient de mettre en vente le réseau britannique qu’elle a racheté en même temps que British Energy, c’est au tour de l’italien Enel de se séparer des actifs de distribution appartenant à Endesa pour 1.4 milliards d’euros. C’est le gestionnaire du réseau espagnol, REE, qui en est l’acheteur.

Dans l’industrie pétrolière le raffinage/distribution n’a plus la cote, du moins en Europe, où les majors s’en désengagent peu à peu. C’est ainsi que Shell vient d’annoncer la vente de sa raffinerie de Heide en Allemagne dans le cadre de sa stratégie de réduire sa capacité de raffinage de 15% en même temps que sa présence dans la distribution. C’est un fonds d’investissement allemand, Klesch & Company, qui s’en est porté acquéreur. On lui souhaite bonne chance. Il reste deux autres raffineries Shell à vendre en Europe, celles de Hambourg et celle de Stanlow en Angleterre.

Coté exploration/production, tendance rigoureusement inverse avec une recherche frénétique de nouveaux gisements, de nouvelles réserves ou de propriétaires de réserves prouvées. C’est ainsi qu’un coréen, nouvel arrivant dans cette bagarre, la Korean National Oil Corporation, KNOC vient de lancer une OPA sur le producteur indépendant britannique Dana Pétroleum. La logique pour ce producteur d’Etat est semblable à celle de la Chine,"Explorer et sécuriser des ressources d’énergie, stocker et distribuer des stocks de pétrole pour la République de Corée". Des accents très nationalistes comme vous pouvez en juger. La bataille pour les ressources énergétiques et minières de la planète est bien engagée et les pays émergents y sont bien plus actifs que les pays développés au point que l’on peut se demander ce que fait l’Union Européenne. Ce n’est pas vers les années 2050, quand la demande mettra une pression forte sur les ressources disponibles, qu’il faudra se réveiller !

KNOC a acquis, depuis 2008, le canadien Harvest Energy trust pour 3.9 milliards de dollars ainsi que des actifs au Kazakhstan, au Pérou et aux États Unis pour 1.6 milliards de dollars. Il en met 2 autres sur la table pour Dana Pétroleum qui vient elle même de racheter Pétro-Canada Netherlands. KNOC prévoit de faire passer sa production en 2012 à 300 000 barils/jour, plus du double de sa production actuelle !

Coté Chinois, après Sinopec qui a racheté l’année dernière, à la barbe de KNOC, le pétrolier indépendant suisse Addax Pétroléum pour 7.3 milliards de dollars, c’est au tour du troisième pétrolier chinois, CNOOC, China National Offshore Group, d’annoncer des résultats impressionnants. Une production en hausse de 41 % au premier trimestre à 150 millions de barils qui devrait lui permettre d’atteindre les 800 000 barils/jours sur l’année grace à la mise en production de quatre champs nouveaux,soit 275 000 barils/jours de plus qu’en 2009. Il est vrai que CNOOC a multiplié les opérations de croissance externe ces derniers temps avec une prise de participation en Argentine dans Bridas, un contrat d’achat de gaz en Australie pour 40 milliards de dollars, une opération conjointe avec Total en Ouganda etc. De qui lui faire oublier sa déconvenue lors de sa tentative trop prématurée de prise de contrôle de l’américain Unocal en 2005 à 18.5 milliards de dollars qui avait suscité l’émotion que l’on sait aux Etats-Unis. Nul doute qu’elle passerait de nos jours comme lettre à la poste !

CNOOC offre la particularité d’être un producteur de brut "sec", c’est à dire sans raffinage ni distribution derrière ce qui lui évite d’être soumis aux prix à la pompe règlementés en Chine. Elle profite pleinement de l’augmentation des prix du baril cette année et devrait dégager de l’ordre de 6 milliards d’euros de bénéfice cette année.

Pas étonnant que l’on parle de lui pour s’emparer des dépouilles de BP qui vont être sur le marché…

[ Archive ] – Cet article a été écrit par CaDerange

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