Adopté dans le sillage de la loi de transition énergétique, le Chèque énergie 2025 change d’échelle. Un décret paru le 31 juillet précise des critères d’éligibilité resserrés et permet l’accès au tout-numérique grâce à l’e-Chèque. L’aide, attribuée automatiquement aux ménages modestes, sera expédiée à partir de novembre, avec un guichet de recours ouvert jusqu’au 28 février 2026.
Institué en 2018 puis consolidé par la loi sur la transition énergétique, le dispositif repose désormais sur l’article 173 de la loi de finances 2025 et sur le décret n° 2025-735 du 31 juillet. Les textes confient à l’Agence de services et de paiement (ASP) la mission de distribuer l’aide, calculée à partir du revenu fiscal de référence 2023 et des unités de consommation du foyer. L’objectif est de mieux cibler les ménages à revenus modestes tout en simplifiant la démarche.
Un ciblage affiné pour l’éligibilité
Les foyers sont identifiés via un croisement de trois bases : administration fiscale, gestionnaires de réseaux électriques et fournisseurs d’énergie. Ceux que l’algorithme n’aura pas repérés pourront déposer une demande en ligne ou par courrier dès la mi-octobre. Selon le ministère de l’Économie, cette double porte d’entrée devrait « limiter le non-recours » sans complexifier le parcours usager.
L’envoi est automatique pour les foyers concernés. Ainsi, si vous êtes éligible, vous n’avez aucune démarche à faire. L’ASP postera les chèques à partir de novembre. Les ménages estimant avoir été oubliés auront jusqu’au 28 février 2026 pour se signaler. Le gouvernement vise un taux de couverture maximal, tout en reconnaissant que la fracture numérique reste un défi car près de 13% des foyers n’ont pas d’accès régulier à Internet, d’après l’Insee.
Trois formats pour un seul outil
- Chèque papier envoyé par La Poste, utilisable auprès du fournisseur ou du bailleur.
- Pré-affectation : une déduction automatique du montant sur les factures d’électricité ou de gaz.
- E-Chèque (nouveauté 2025) : un crédit en ligne fractionnable, activable depuis l’espace bénéficiaire.
Les associations de lutte contre la précarité ont salué la stabilité du dispositif, mais jugent l’enveloppe moyenne, environ 150 € d’après leurs estimations, insuffisante au regard de la hausse continue des tarifs. Elles plaident également pour un bonus destiné aux logements les plus énergivores, afin de coupler l’aide immédiate et l’incitation à la rénovation. Le ministère rétorque que l’arrivée du chèque dématérialisé et l’élargissement des critères constituent déjà « un progrès tangible » pour des milliers de ménages.
À moyen terme, Bercy envisage de fusionner plusieurs dispositifs, dont MaPrimeRénov’ pour créer un guichet unique de la sobriété énergétique. Si la simplification promise se concrétise, le chèque pourrait devenir la porte d’entrée d’une politique plus globale de transition bas-carbone.
Voir également : Du changement pour obtenir son chèque énergie en 2025