La pollution de l’air, un enjeu majeur de santé publique à l’échelle mondiale, comprend la pollution de l’air intérieur due à la consommation de combustibles fossiles dans les ménages, notamment la cuisson au gaz dans les zones urbaines. Une étude récente met en lumière les bénéfices significatifs pour la santé publique d’un passage de la cuisson au gaz à la cuisson électrique en Chine urbaine.
En Chine urbaine, où la croissance démographique et l’urbanisation sont en hausse, le NO2, un sous-produit de la cuisson au gaz et de la pollution extérieure, représente une menace significative pour la santé. Les chercheurs ont découvert qu’un tel changement pourrait réduire de 35% les pertes économiques associées aux maladies causées par l’exposition au dioxyde d’azote (NO2).
Une étude révélatrice
Dans une nouvelle étude publiée dans la revue Eco-Environment & Health, des chercheurs de l’Université Tsinghua ont utilisé des concentrations modélisées d’exposition au NO2, des relations d’exposition-réponse avec le cancer du poumon, la maladie pulmonaire obstructive chronique et le diabète, et des DALYs* de base pour estimer la charge de maladie attribuable à l’exposition au NO2 en Chine urbaine en 2019.
Le résultat a montré qu’environ 1 675 milliers de DALYs et 138 milliards de yuans chinois de pertes économiques étaient attribués au NO2 en 2019. L’étude a également estimé la réduction potentielle de la charge de maladie qui pourrait être obtenue en passant de la cuisson au gaz à la cuisson électrique dans les ménages. De manière remarquable, le passage de la cuisson au gaz à la cuisson électrique dans les ménages pourrait réduire ces pertes de 35%.
« Cette étude souligne l’importance de prendre en compte à la fois les sources d’exposition au NO2 en extérieur et en intérieur lors de l’évaluation des impacts sanitaires de la pollution de l’air », a précisé le Professeur Zhao, auteur principal de l’étude. « Passer de la cuisson au gaz à la cuisson électrique est une manière simple et efficace de réduire l’exposition au NO2 et d’améliorer la santé publique. »
Remise en question de la vision conventionnelle du gaz
Les conclusions de l’étude remettent en question la vision conventionnelle du gaz comme source d’énergie propre pour la cuisson. Elle souligne les bénéfices significatifs pour la santé publique d’un passage à la cuisson électrique en milieu urbain.
De plus, elle souligne l’importance de stratégies globales ciblant à la fois les émissions de NO2 en intérieur et en extérieur pour atténuer efficacement la pollution et ses risques sanitaires associés.
* DALYs, pour Disability-Adjusted Life Years, est un indicateur utilisé en santé publique pour mesurer l’impact d’une maladie en termes d’années de vie perdues. Une année peut être perdue par mortalité prématurée ou par vie avec une incapacité (morbidité). En d’autres termes, 1 DALY correspond à 1 année de vie en bonne santé perdue par rapport à une espérance de vie théorique. Le nombre de DALYs est égal à la somme du nombre d’années de vie perdues et du nombre d’années de vie vécues avec une incapacité
Article : « Reconsidering Gas as Clean Energy: Switching to Electricity for Household Cooking to Reduce NO2-attributed Disease Burden » – DOI: 10.1016/j.eehl.2023.10.003