Déchets hautement radioactifs : Les installations du Cigeo (1)

S’il est autorisé, cigéo**, le projet de centre de stockage profond pour les déchets hautement radioactifs et à durée de vie longue sera implanté dans l’Est de la France, à la limite des départements de la meuse et de la haute-marne.

Ce centre qui sera composé d’installations de surface, d’installations souterraines et d’infrastructures de liaison permettant de les relier (puits et descenderies – tunnels inclinés) fera l’objet d’un débat public en 2013.

Plusieurs options techniques sont étudiées par l’Andra avec sa maîtrise d’œuvre, le groupement Gaiya ( Technip / Ingérop ), dans le cadre des études d’esquisse réalisées en 2012. L’Andra présentera lors du débat public les options techniques privilégiées pour la suite du projet.

Les installations souterraines

Situées à environ 500 mètres de profondeur, elles se développeront au fur et à mesure de l’exploitation. Elles se composeront de zones de stockage pour les déchets de haute activité (HA) et de zones de stockage pour les déchets moyenne activité à vie longue (MA-VL), de galeries de liaison et d’installations techniques.

Les déchets seront placés, au moyen de dispositifs automatiques, dans des tunnels horizontaux (appelés alvéoles), creusés au cœur de la couche d’argile.

• Les déchets HA seront placés dans des conteneurs de stockage métalliques puis stockés dans des alvéoles d’une centaine de mètres de longueur et d’environ 70 cm de diamètre revêtues d’un chemisage métallique.

• Les déchets MA-VL seront placés dans des conteneurs de stockage en béton puis stockés dans des alvéoles de stockage horizontales bétonnées de quelques centaines de mètres de longueur et d’une dizaine de mètres de diamètre.

L’Andra a proposé en 2009 au Gouvernement une zone restreinte (30 km2) pour implanter le stockage profond au sein de la zone de 250 km2 définie en 2005. Cette zone, appelée « ZIRA » (zone d’intérêt pour la reconnaissance approfondie, située à quelques kilomètres du Laboratoire souterrain, a été validée par le Gouvernement en 2010, après avis de l’Autorité de sûreté nucléaire, de la Commission nationale d’évaluation et après consultation des élus ainsi que du Comité local d’information et de suivi du Laboratoire souterrain (CLIS).

L’implantation précise de ces installations au sein de la ZIRA est étudiée dans le cadre des études de conception industrielle et sera présentée lors du débat public.

[ Cigéo ] – Vue aérienne 3D des différentes installations

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Les installations de surface

En surface et après plus d’un siècle d’exploitation, les installations s’étendront sur une superficie d’environ 350 ha et seront réparties sur deux sites distants de quelques kilomètres : une première zone située à la verticale des installations souterraines de stockage, auxquelles elle sera reliée par des puits, et une seconde zone, reliée aux installations souterraines par des descenderies.

Ces installations serviront notamment de support aux travaux de creusement et de construction des ouvrages souterrains, à l’entreposage des déblais issus du creusement de ces ouvrages (certains de ces déblais étant nécessaire pour la fermeture du stockage), à la réception, au contrôle, au conditionnement et à la gestion des colis de déchets avant leur transfert vers les installations souterraines.

L’Andra présentera lors du débat public une proposition d’implantation pour les installations de surface. Elle sera fondée à la fois sur les études techniques, sur les échanges avec les parties prenantes locales et en tenant compte des contraintes de sûreté et des analyses environnementales. Les élus locaux ont demandé à l’Andra d’étudier l’implantation des descenderies d’accès au stockage dans une zone interdépartementale, côté Haute-Marne, contiguë à la Meuse.

[ Pédagogie ] – Le stockage souterrain de déchets radioactifs

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** Cigéo (Centre industriel de stockage géologique)

      

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Ambiel

C’est bien l’installation chiffrée à 15milliards dans le rapport de la cour des comptes et qui passe finalement à 30milliards? SI on suit la courbe EPR, on devrait arriver à 60milliards d’ici une dizaine d’années 🙂 Mais pour être honnête, ça ne changera pas grand chose au prix final du MWh, tout au plus qq centimes.

jmdesp

Merci de reconnaitre que même à 30 milliard, si ça stocke tous les déchets, de toutes les centrales, l’impact n’est finalement pas si grand. Reconnaitrez vous aussi que Maine Yankee aux US est un modèle pertinent pour le coût de démantellement d’un REP 900 MW, et n’a couté un peu moins de 500 millions d’euro ? (+plusieurs dizaines de millions pour le centre de stockage temporaire des déchets qui en France serait pris en charge par Areva dans les installation existantes de la Hague, ensuite le centre ci-dessus pour le stockage permanent) Cf

Ambiel

Pour le démantèlement US tout dépend de ce qu’ils entrent comme concept dans “démantètement”. S’agit-il d’un retour à l’état initial comme ce qui est exigé pour les installations ENR? Ou alors d’un sarcophage sur une durée assez longue du réacteur suivi un jour de son démantèlement? Parce que pour l’instant aux US il n’y a pas de centre de stockage très longue durée. Mais l’ordre de grandeur du démantèlement, même so on atteint 1milliards ou 1,5milliard par réacteur (on en est capable quand on voit la façon dont EDF gère n’importe quel chantier en France, de Brennilis à l’EPR en passant par le Turpe ou ses acqusitions à l’étranger et ses appels d’offres) cela ne changera pas non plus fondamentalement le cout du KWh, là aussi on parle de quelques centimes. Par contre pour ce qui est de l’assurance et de la gestion long terme des déchets c’est autre chose. Tout dépend de quand on demande les provisionnements. Si c’est comme pour les ENR, à la mise en service, ça peut impacter très fortement le KWh nucléaire. S’il faut provisionner 100 à 600milliards pour l’assurance dès la mise en service du prochain EPR par exemple. S’il faut provisioner les 30 à 40milliards du centre de stockage longue durée dès 2017 aussi. Heurseuement qu’il y a une politique de 2 poids 2 mesures entre ce que l’on exige pour les ENR et ce que l’on exige pas pour le nucléaire.

zelectron

Indépendamment du coût de ces enfouissements, l’expédition dans le soleil n’a pas l’air de faire recette …

Bachoubouzouc

“S’agit-il d’un retour à l’état initial comme ce qui est exigé pour les installations ENR?” Démanteler l’éolienne et laisser dans le champs la fondation de béton, c’est ça que vous appellez “retour à l’état initial” ? MDR ! Qu’est ce qu’on entendrait pas si les chantiers de démantèlement nucléaire laissaient sur place le radier…

jmdesp

J’ai fourni un lien, tu peux l’ouvrir !! Les photos sont très claires, pour 500 millions de dollar ils ont fait un retour à l’herbe + un petit terrain de foot pour stockage passif de l’ensemble du combustible de la durée de vie de la centrale dans des containers béton.