Des chimistes créent une structure de stockage d’hydrogène

Les chimistes de l’Université de l’Oregon (UO) ont développé un matériau (solide) efficace de stockage d’hydrogène sous une forme chimique, fonctionnant en toute sécurité à température ambiante, un procédé qui ouvre la voie à des applications dans le domaine des transports.

L’inconvénient de l’hydrogène (gaz), reste qu’il peut être stocké uniquement dans des réservoirs à haute pression ou cryogéniques.

Dans une étude publiée en ligne dans le Journal de l’American Chemical Society (ACS), une équipe de 4 scientifiques de l’UO ont décrit le développement d’une plate-forme en amine, basée sur le cycle géochimique du borazane appelé BN-méthylcyclopentane. Car en plus de la température et des propriétés stables, elle dispose également de la faculté de désorption d’hydrogène, (… transformation inverse de la sorption, par laquelle les molécules sorbées se détachent du substrat) sans aucun changement de phase, a la fois propre, rapide et contrôlable. Le système mis au point utilise également du chlorure de fer (facilement disponible) comme un catalyseur pour la désorption, et permet le recyclage du combustible usé, même dans un état chargé.

Les grands défis pour que cette plate-forme de stockage décolle sont la nécessité d’augmenter le rendement de l’hydrogène d’une part et le développement d’un mécanisme plus efficace de régénération de l’énergie d’autre part.

« En plus de la production d’hydrogène renouvelable, le développement des technologies de stockage de l’hydrogène continue d’être un axe de recherche important afin d’aboutir à la mise en place d’une infrastructure énergétique basée sur l’hydrogène », a déclaré Shi-Yuan Liu, professeur de chimie et chercheur à l’Institut des Sciences de la Matière à l’UO.

Le département américain de l’Énergie (DOE), qui a financé cette recherche, s’efforce de développer un liquide viable et un support solide pour le "carburant hydrogène" d’ici 2017. La nouvelle approche de l’UO diffère de nombreuses autres technologies étudiées en ce qu’elle est à base de liquide plutôt que de solide, qui, selon Liu, "faciliterait une transition possible d’une infrastructure de type essence à celle d’hydrogène."

« Le champ des matériaux basés sur le stockage de l’hydrogène a été dominé par l’étude de la phase solide des matériaux tels que les hydrures métalliques, les matériaux absorbants et les boranes d’ammoniac », a précisé Liu. « La disponibilité d’un matériau de stockage d’hydrogène liquide pourrait représenter une option pratique pour les mobiles et les applications de transports qui bénéficieraient ainsi des infrastructures déjà existantes des carburants liquides."

La clé réside en fait dans la chimie. L’équipe de Liu a découvert initialement que 6 chaînons cycliques de borazane étaient facilement trimérisables – formant une molécule plus grande – avec un dégagement d’hydrogène. Ces matériaux de base, cependant, étaient des solides. En ajustant la structure, notamment en réduisant la taille du cycle de 6 à 5 chaînons, les chercheurs ont réussi à créer une version liquide qui possède une basse pression de vapeur et ne change pas sa propriété liquide lors de la libération d’hydrogène.

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Pastilleverte

“ils” vont bien y arriver…un jour ! A voir comme ça, sans être un spécialiste, le jour où le stockage de l’hydrogène pourra se faire sous “forme liquide”, on aura réglé un voire deux des inconvénients de ce vecteur d’énergie, à savoir stockage et transport Les éoliennes sont, paraît-il à même de produire du H2 dans les périodes ventées de faible demande électrique. Tant mieux. Serait-ce suffisant pour une production annuelle d’une partie significative du parc de transport routier ? Entre cette nouvelle et l’annonce du rendement de plus de 35% d’une cellule PV (bientôt) commercialisable, ne reste qu’à améliorer les techniques de forage pour la géothermie, et à trouver des biomasses réellement “durables” d’un point de vue économique, social et sociétal. Je complèterai bien avec une (grosse) pincée de nucléaire thorium, mais là on a beaucoup de retard.

Raoul-78

Je n’ai pas compris en quoi une cellule PV qui a un rendement de 35 % présente un intérêt…. Sa taille est certes plus petite, mais son prix est plus important… Et comme au final un Watt crête reste un Watt crête…. une cellule avec un rendement de 8 % ou de 35 % produira toujours le même Watt crête (certe plus petite, mais plus chère aussi). Intérêt ?

Nucleairocrate

Et si Marine Le Pen avait raison quand elle parle de concentrer les efforts de recherche sur une filière hydrogène. Les autres domaines sont déjà occupés, nous avons trop de retard. La filière hydrogène est délaissée. Si on trouvait une solution de stockage efficace, çà permettrait de stocker les surplus de production des ENR. Il y a vraiment beaucoup de pistes intéressantes d’économie dans la récupération et le stockage, c’est criminel de s’obstiner dans le nucléaire, des assassins en puissance.

Lionel_fr

la filière hydrogène délaissée ? haha bpn ! je doute que M Lepen lise couramment l’anglais , pourquoi apprendrait elle une autre langue que notre français national ? Si vous avez bien lu l’article , vous conviendrez que Marine n’a pas inventé l’eau chaude. Sinon , pour le PV le prix du Wc est prépondérant certes, mais il faut reconnaitre que le SiCristallin n’a pas toujours coûté ce qu’il coûte aujourd’hui. Une filière à 35% de rendement serait très vite rentable sur l’embarqué , (bateaux…) en attendant que son prix finisse par supplanter les autre technologies. Je vous signale qu’il existe une filière photo-hydro qui produit directement l’hydrogène sans passer par la phase électronique. Et encore une fois : ce n’est pas parce que notre filière nucléaire est aveugle qu’on doit l’être aussi : l’hydrogène n’est certainement pas réservé à l’éolien. Le nucléaire sera le premier client d’une bonne filière hydrogène qui sera vraisemblablement d’origine allemande , désolé pour les français Il n’existe pas de “filière oubliée” où les français pourraient être les seuls sur le marché , cette illusion est la conséquence indirecte d’une information biaisée par un complexe militaro-industriel primaire et barbare. D’excellents cerveaux bien nourris et munis des mêmes synapses que les nôtres se penchent sur ces questions d’arrache-pied depuis des décennies. Pour la France, il faut continuer à essayer de raccrocher les wagons , n’espérez pas rattraper le retard , c’est une fausse piste

Eloi

Il y a des études chez AREVA sur le stockage par l’hydrogène de l’intermittence renouvelable, avec la “Green Energy Box” Ca se passe du côté d’Aix en Provence Après, concernant le prix, quelques éléments de chiffrage ici . Ca risque pour le moment de faire du gaz (même sans reconversion à l’électricité) à un coût assez colossal. Mais qui n’essaye rien n’a rien.