L’allemand E.ON taille lourdement dans ses effectifs

Le leader allemand de l’énergie, E.ON, a lancé hier la deuxième phase de son programme de réduction de coûts, et a annoncé à cette occasion sa volonté d’atteindre l’objectif fixé des 9,5 milliards d’euros d’économies budgétaires d’ici 2015.

Pour parvenir à ce montant, le géant allemand prévoit de réduire drastiquement ses effectifs en procédant à un vaste plan de restructuration. "Les audits préliminaires montrent que le nombre d’emplois supprimé devra être compris entre 9000 et 11.000" a précisé E.ON dans un communiqué. Rappelons que le Groupe compte 79.000 employés dans le monde entier.

Même si une estimation fine devrait être rendue publique par E.ON au printemps 2012, le Groupe s’attend invariablement à une réduction d’effectifs de l’ordre de 30 à 40% dans les fonctions supports ! "Au même titre que les achats, l’informatique et le conseil, la réorganisation devrait toucher d’autres fonctions supports comme la finance, les ressources humaines, la logistique, les services comptables et juridiques" a affirmé l’énergéticien.

Enfin, E.ON devrait également créer une nouvelle entité dédiée uniquement au marché allemand. Cette nouvelle entité dont la direction sera nommée par E.ON Allemagne sera située à Essen afin de "raccourcir les chemins de coordination et d’éviter le travail en double." Par ailleurs, une relocalisation de E.ON Climate & Renewables à Essen devrait faire l’objet d’un examen plus approfondi, toujours dans le cadre de la réorganisation en cours (E.ON 2.0).

Articles connexes

9 Commentaires
Le plus ancien
Le plus récent Le plus populaire
Commentaires en ligne
Afficher tous les commentaires
Bachoubouzouc

On entendrait presque une mouche voler… C’est bizarre, il n’y a pas un seul anti-nucléaire pour faire un commentaire acerbe. Pourtant on voit là le résultat direct de la médecine qu’ils nous proposent. Et encore ! Les allemands n’avaient, eux, qu’un tiers de nucléaire…

meltem

Pour comprendre l’absence de commentaires acerbes, il suffit de lire vraiment l’article : il s’agit de la “deuxième phase de son programme de réduction de coûts”, et non une réaction immédiate à la fermeture programmée des centrales nucléaires. Eon n’est pas Edf, son activité n’est pas uniquement focalisée sur le nucléaire, elle!

renewable

11 000 emplois supprimés dans le nucléaire pour 365 000 créés dans les ENR, ya de la marge… Et il va y avoir un paquet de suppressions d’emplois dans le charbon en Allemagne dans les années à venir avec le non renouvellement de plus du tiers du parc, la fin des subventions au charbon… Là encore, reconversion, direction ENR En France va falloir sérieusement s’y mettre. Le gouvernement actuel, via Besson refuse les suppressions d’emplois dans la filière MOX malgré la fin de la plupart de ses contrats et l’arrivée en fin de vie de la totalité de ses clients-réacteurs français. Repousser à 2012 pour mettre ça sur le dos du PS et s’en moquer s’ils sont réélus!

Nicias

@Melten Ben voyons, naturellement cette réduction des couts n’a rien a voir avec des problèmes de rentabilité: En revanche, l’EBITDA ajusté accuse un recul de 39 % en glissement annuel, à 6,6 milliards d’euros. Ce recul s’explique par trois raisons principales. Tout d’abord, la fermeture anticipée des centrales nucléaires et la taxe sur le combustible nucléaire en Allemagne ont grevé le résultat à hauteur de 2,3 milliards d’euros. Source Eon

Eloi

Si EON est suffisamment aux abois pour sacrifier 11.000 emplois, la question se pose de savoir s’ils auront suffisament d’argent pour maintenir leurs centrales nucléaires au niveau optimal de sûreté jusqu’en 2020…

renewable

7 réacteurs arrêtés, ça fait quand même un peu d’activité en moins… Non? Et l’abandon de l’étude des nouveaux réacteurs à construire ça fait aussi de l’activité en moins… Tout comme à la Hague avec la fin des contrats Allemands, Suisses, Belges, Japonnais (suspendu), Espagnols…. Et la fin en vue avec l’arrivée en fin de vie de tous les réacteurs français Moxés…

Bachoubouzouc

“11 000 emplois supprimés dans le nucléaire pour 365 000 créés dans les ENR, ya de la marge…” J’adore ce nouvel exemple de manipulation anti-nucléaire, qui consiste à comparer le nombre d’emplois directs détruits d’une seule entreprise du secteur nucléaire en une seule fois avec le nombre d’emplois directs et indirects créés dans toute la filière ENR depuis le début. C’est bien et surtout absolument pas de mauvaise foi. “Et il va y avoir un paquet de suppressions d’emplois dans le charbon en Allemagne dans les années à venir avec le non renouvellement de plus du tiers du parc, la fin des subventions au charbon…” Ah bon ??? Et d’où tenez vous ces infos miraculeuses ? De la même source que pour l’abandon de l’EPR par EDF ? 😀 Aux dernières nouvelles, l’Allemagne en était plutôt à vouloir utiliser son fond de développement des ENR pour subventionner la construction de nouvelles centrales au charbon ! “Le gouvernement actuel, via Besson refuse les suppressions d’emplois dans la filière MOX malgré la fin de la plupart de ses contrats et l’arrivée en fin de vie de la totalité de ses clients-réacteurs français.” Sachant que tous les nouveaux réacteurs seront prévus pour en consommer… Ce que j’aime bien, c’est de voir tous les efforts et les trésors d’ingéniosité que déploient les anti-nucléaires pour augmenter au maximum le volume de déchets nucléaires qu’on va devoir se taper ! C’est bien, vouloir la fin du retraitement des déchets nucléaires n’est absolument pas en contradiction avec leurs objectifs affichés !!! 😀

Dan1

Je reprends un partie de l’article du Monde cité par Bachoubouzouc : “Le gouvernement allemand veut aider à financer la construction de nouvelles centrales électriques au charbon et au gaz naturel grâce à des centaines de millions d’euros destinés à promouvoir les énergies propres et la lutte contre le changement climatique. Le projet fait face à de vives critiques à Berlin, mais il continue à être défendu par le ministre de l’économie, rapporte le Berliner Zeitung. Une porte-parole du ministère a indiqué que ce financement était nécessaire, afin d’aider l’Allemagne à sortir du nucléaire et à développer les énergies renouvelables. Elle a précisé que cette initiative n’empêcherait en aucun cas l’Allemagne d’atteindre son objectif de réduction de 40 % de ses émissions de gaz à effet de serre d’ici à 2020 (objectif bien plus ambitieux que les 20 % fixés à l’échelle de l’Union européenne). Les subventions en faveur de nouvelles centrales thermiques seraient limitées à 5 % des dépenses annuelles du fonds de l’Allemagne pour l’énergie et le changement climatique. Cela représente 160 millions d’euros par an, de 2013 à 2016. Le parti vert allemand reconnaît la nécessité d’utiliser des centrales au gaz pour aider à prendre le relais des centrales nucléaires, lesquelles doivent toutes être arrêtées d’ici à 2022. Mais le mouvement écologiste réclame qu’aucune subvention ne bénéficie aux centrales au charbon, jugées plus polluantes.” C’est assez clair, si en plus c’est vrai ! Est-ce qu’un fin connaisseur de la politique allemande (je doute qu’il y en ait sur Enerzine, mais sait-on jamais ?) pourrait nous dire où on en est de cette affaire ?

Eloi

Si l’on fait la somme de : * la perte de 8 GW soit annuellement a minima 3 milliards d’€ * l’augmentation des provisions pour démantèlement anticipé de ces centrales * la “taxe combustible” * le rachat obligatoire de capacités de plus en plus importantes d’électricité éolienne, biomasse et solaire * le mauvais taux d’usage des centrales utilisées pour palier à l’intermittence Ca fera des sommes colossales pour les grands électriciens allemands, des milliards d’€ de pertes sèche. A ce titre, je ne sais pas s’ils seront enclins à dépenser des dizaines/centaines de millions dans leurs centrales nucléaires pour la mise en conformité post-Fukushima, sachant que cet équipement devra être arrêté dans 8 ans. Je n’ai plus trop confiance dans la rationnalité des décisions énergétiques allemandes (8 GW en moins immédiatement + l’inaction à défendre les “emplois verts” du solaires), et donc in fine sur la rigueur de l’attribution de ces budgets vers l’entretien des centrales nucléaires. En toute cohérence, ils feraient mieux de fermer leurs centrales nucléaires aujourd’hui. Ce serait plus sûr pour leurs voisins.