Emplois d’avenir : la filière éolienne a une carte à jouer

Le malheur des uns, suite à la réévaluation du coût de l’EPR de Flamanville fait le bonheur des autres, en l’occurrence les acteurs de la filière de l’éolien terrestre qui s’engouffrent dans la brèche en réaffirmant les avantages de cette forme d’énergie.

L’un des arguments avancé par le syndicat des énergies renouvelables (SER*) reste son prix de vente estimé à 84 euros le MWh, amortissable sur 15 ans : "cette forme de production d’énergie offre une stabilité remarquable en matière économique."

A côté de ses coûts de production compétitifs, l’énergie éolienne est susceptible également de fournir un potentiel d’emplois importants dans l’hexagone. "La balance commerciale des équipements s’améliore chaque année illustrant le rôle grandissant des entreprises françaises sur les marchés internationaux" s’est félicité le SER dans un communiqué.

Par ailleurs, la démarche Windustry, engagée par le Syndicat des énergies renouvelables, recense près de 200 industriels fournisseurs pour cette activité. Ce gisement d’emplois et de compétences a en effet vocation à se développer autour du projet porté par le SER et l’Etat. "Avec nos partenaires régionaux et autour de grands donneurs d’ordres internationaux, ces rencontres d’affaires permettent à chaque PMI d’envisager de nouveaux marchés en France, comme à l’export. Le projet Windustry renforcera encore la caractère industriel de la filière" a rappelé Jean-Louis BAL, Président du Syndicat des énergies renouvelables.

L’énergie éolienne est entrée dans une phase industrielle marquée par une croissance mondiale de près de 30%, en 10 ans. En Europe, malgré la crise, en 2011, les installations éoliennes ont représenté plus de 21% de nouvelle capacité électrique installée. Aujourd’hui, selon l’EWEA**, la filière emploie 200.000 personnes en Europe.

Coïncidence ou non à cette actualité, la ministre de l’Ecologie Delphine Batho a dévoilé hier les objectifs du gouvernement en matière d’emplois verts. Il s’agirait de créer "au moins 100.000 emplois en trois ans" a-t-elle déclaré au cours d’un séminaire gouvernemental consacré à la transition écologique. Les domaines concernés regrouperaient les énergies renouvelables, l’efficacité énergétique, les déchets et l’eau.

* SER : Au 1er décembre, le Syndicat des énergies renouvelables regroupe 450 adhérents, représente un chiffre d’affaires de 10 milliards d’euros et 80.000 emplois. Elle est l’organisation professionnelle qui regroupe les industriels de l’ensemble des filières énergies renouvelables : biomasse (FBE), bois, biocarburants, éolien, énergies marines, géothermie, hydroélectricité, pompes à chaleur, solaire photovoltaïque (SOLER), solaire thermique et thermodynamique.

** EWEA : European Wind Energy Association

            

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Ambiel

Ouh les vilains écolos qui s’engouffrent dans la brèche et profitent du malheur de l’industrie qui essaie de les écraser en France depuis 20ans. mauvais revanchards !!

fredo

vu qu’Annne Lauvergeon va animer le “débat” sur la transition énergétique (on croit rêver, j’en reviens toujours pas ! ) sans avoir convié le SER (hallucinant idem), faudrait voir si A Lauvergeon se ralliera à ce type de propos de D Batho. pendant ce temps là les mois passent, et le nombre d’installations décline, tout va bien.

dede29

les éoliennes en France aujourd’hui ?

Ambiel

Plus de 250 entreprises françaises 🙂 Mais le gros du job dans l’éolien c’est sur l’exploitation/maintenance. ça dure 20/25ans contre 3 mois pour l’installation. Qui construit l’EPR aujourd’hui? Des ouvriers polonais, 7 niveaux de sous-traitance et des conditions régulièrement dénoncées par l’inspection du travail….

Nature

Sans oublier qu’il faut plus de 2000 éoliennes de 2 MW pour compenser UN réacteur de 1300 MW Cela que le nucléaire nous plaise ou non.

Ambiel

Non avec 2000 éoliennes de 2MW vous ne compensez pas un réacteur de 1300MW. Vous produisez bien 9TWh dans les 2 cas mais l’éolien ne produit pas de manière continue. Donc votre réacteur vous le remplacez par 20% d’économies d’énergie, reste 7,2TWh. La dessus vous avez besoin de 300 éoliennes pour faire 1,5TWh, 50 éoliennes off shore pour faire 1,1TWh, 700MW de solaire pour faire 0.9TWh, utiliser 2,2TWh d’hydro, 0,6TWh de biomasse et 0,1TWh de batteries en stabilisateurs. 0,5TWh de biomasse, 0,2TWh d’hydrolien, 0,1TWh de géothermie en base. Et aussi 200/300 MW de capacités d’effacement dont une centaine à très courte réaction. Et pour le tout, une gestion fine du réseau et des consommateurs industriels, tertiaire et individuels bien informés et responsabilisés entre autre par des tarifs progressif. Donc c’est plus compliqué que cela.

Dan1

A Ambiel. “Qui construit l’EPR aujourd’hui? Des ouvriers polonais, 7 niveaux de sous-traitance et des conditions régulièrement dénoncées par l’inspection du travail….” Votre argument est limite pour deux raisons : 1) C’est loin d’être vrai pour la construction au sens large de l’EPR qui occupe majoritairement des Français et pas qu’à Flamanville. Ne tapons pas sur ce qui nous reste d’industrie 2) Si des polonais travaillent déjà sur le chantier de l’EPR (ce sont des Européens), soyez assurés qu’ils seront alors beaucoup plus nombreux sur les chantiers de démantèlement. C’est pourquoi l’argument de l’emploi français pour fermer Fessenheim brandi par les verts en créant une filière de démantèlement n’abuse personne. Enfin, ce que vous dénoncez n’est pas une spécificité nucléaire mais un problème généralisé dans le BTP… et ailleurs.

dede29

C’est quoi la maintenance d’une éolienne et pourquoi faut-il tant de monde pour un truc électromécanique qui tourne tout seul ?

Ambiel

Vous avez raion, c’est aussi le cas pour le génie civil des ENR, ou les travailleurs de l’UE sont légion. Mais je voulais juste répondre à O.rage et à ses absurdités sur le fait de prolonger le retard pour conserver de l’emploi 🙂 @Chelya C’est vrai que je n’ai pas mentionné les moyens d’appoint nécéssaires à chaque réacteur nucléaire. @Dédé29 Ben ça tourne pas tout seul, il y a beaucoup d’électronique, des tas de capteurs, souvent un multiplicateur, des transformateurs, des graissages, etc… ça se visite, vous pouvez faire la visite d’un parc avec un technicien chargé d’exploitation, il y a régulièrement des journées portes ouvertes en particulier au mois de mai et juin autour du wind day.