Eric Besson installe la commission « Energies 2050 »

Le Ministre chargé de l’Industrie, de l’Energie et de l’Economie numérique, souhaite une consultation plus large de l’ensemble des acteurs de l’énergie (consommateurs, représentants des salariés, industriels, opérateurs, associations), avant l’élaboration de la prochaine programmation pluriannuelle des investissements, qui doit commencer en 2012.

Pour se faire, une mission d’analyse des différents scenarii de politique énergétique à horizon 2050 sera créée. L’analyse intègrera dans ces scenarii l’évolution de la demande d’énergie et le potentiel d’efficacité énergétique. Après avoir réuni en septembre les personnalités qualifiées membres de la commission, et les avoir chargées d’élaborer un projet de méthodologie de travail, Eric Besson a installé hier la commission pluraliste « Energies 2050 ».

Concernant l’offre d’énergie, l’ensemble des scenarii envisageables devra tenir compte, d’une prolongation de la durée de vie du parc nucléaire actuel, d’une accélération du passage à la 3ème, voire à la 4ème génération nucléaire, jusqu’à ceux d’une réduction progressive du nucléaire voire d’une sortie complète du nucléaire. Chaque scénario sera analysé selon trois paramètres : les prix de l’énergie ; la protection de l’environnement, en particulier la lutte contre le réchauffement climatique ; la sécurité d’approvisionnement de la France.

L’acceptabilité sociétale de chaque scénario sera également évaluée.

Le travail sera conduit par une commission pluraliste et ouverte, présidée par Jacques Percebois, professeur et économiste reconnu dans le domaine de l’énergie. Claude Mandil, ancien Directeur exécutif de l’Agence internationale de l’énergie (AIE) et vice-président du groupe consultatif « Feuille de route énergie 2050 » auprès de la Commission européenne en sera le vice-président.

Le rapport sera remis au Ministre avant le 31 janvier 2012.

« Nous avons tous un devoir de vérité. Nous devons chiffrer les impacts des différents scenarii énergétiques, qu’il s’agisse des prix de l’énergie, de la compétitivité de notre industrie, de nos émissions de gaz à effet de serre, ou de notre indépendance énergétique. Nous devons aussi évaluer la faisabilité, l’acceptabilité des différents scenarii. C’est le rôle de la commission « Energies 2050 », qui me rendra son rapport à la fin du mois de janvier », a déclaré Eric BESSON.

Ce rapport permettra de préparer l’élaboration de la prochaine programmation pluriannuelle des investissements, la prochaine programmation devant être, conformément à la loi, soumise au Parlement dès 2013.

Conformément à la loi du 10 février 2000 relative à la modernisation et au développement du service public de l’électricité, le Ministre chargé de l’énergie doit présenter une programmation pluriannuelle des investissements (PPI) devant le Parlement, dans l’année qui suit son renouvellement. La PPI a pour objectif principal d’identifier les investissements souhaitables dans le secteur de l’énergie au regard de la sécurité d’approvisionnement. La PPI porte sur les secteurs de l’électricité, de la chaleur et du gaz.

Cette PPI sera en effet préparée dans un contexte nouveau :

la demande énergétique mondiale a repris son accélération en 2010. Elle devrait doubler d’ici 2050, sous l’effet de la croissance des grands pays émergents. Les politiques d’efficacité énergétique conduites dans ces grands pays émergents, comme celles menées dans les pays développés, n’atténueront que très partiellement cette accélération de la demande mondiale d’énergie. Dans le même temps, pour un pays développé comme la France, l’efficacité énergétique constitue un important gisement qu’il convient d’évaluer et d’exploiter ;

– partout dans le monde, de nouvelles ressources en énergies fossiles apparaissent, qu’il s’agisse de l’exploitation pétrolière en eaux profondes ou des ressources non conventionnelles comme l’huile et le gaz de schiste. Selon l’AIE, les ressources mondiales récupérables de gaz non conventionnel seraient du même ordre de grandeur que les ressources récupérables conventionnelles. Elles constituent d’ores et déjà plus de 50 % de l’approvisionnement en gaz des Etats-Unis ;

l’énergie nucléaire est aujourd’hui au centre d’un important débat. Si 3 pays – l’Allemagne, la Suisse et l’Italie – ont décidé, suite à l’accident de Fukushima, de renoncer à la production d’électricité d’origine nucléaire, l’ensemble des autres pays ayant recours à l’énergie nucléaire ont confirmé ce choix. Dans le même temps, les troisièmes visites décennales du parc nucléaire français ont commencé. La question de la durée de vie de ce parc et des nouveaux moyens de production qui le remplaceront à terme doit être étudiée ;

les énergies renouvelables occupent quant à elles une place croissante dans notre bouquet énergétique. Depuis 2007, la puissance éolienne installée en France a été multipliée par 4, et la puissance solaire photovoltaïque par 100. Afin d’accélérer encore cette croissance, le Gouvernement vient de lancer le projet de construction d’un premier parc éolien offshore de 6 000 MW, des appels d’offres pour la construction de 750 MW de centrales photovoltaïques et de 420 MW de centrales biomasse. L’objectif est d’atteindre 23 % de notre consommation finale d’énergie à partir d’énergies renouvelables en 2020. La question de la poursuite ou de l’accélération de ce mouvement, à horizon 2050, doit être donc étudiée.

La commission « Energies 2050 » s’appuiera sur une équipe de rapporteurs copilotée par la Direction générale de l’énergie et du climat et le Centre d’analyse stratégique, avec l’appui de la Direction générale du Trésor, de l’IFP-EN et du Commissariat à l’énergie atomique.

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indianagrenoble

Oh oui ! encore une annonce juste avant les élection ! Vazy fouette-moi ! Je vais y croire ;o)))

moise44

De toutes façons, comme dans toutes les élections présidentielles depuis 30 ans en france, nous votons contre un candidat et non pas pour son adversaire … Voila a quoi conduit notre simulacre de démocratie représentative …

renewable

Avec des gens comme jancovici ou Besson, même combat, le résultat sera le suivant : Baisser la part du nucléaire c’est cher, ça va polluer, ça va détruire des emplois, ça va être la crise, charbon/explosion des prix/chômage/perte de puissance de la france/perte d’indépendance énergétique. La même soupe servie depuis 10ans. Il est temps de mettre une équipe compétente à leur place, passer à 50% de nucléaire en 2025 doit être la première étape pour savoir si les ENR pourront ensuite prendre le relais complet du nucléaire.

renewable

Et bien on refera du nucléaire ou du charbon/gaz avec captation de CO2 en attendant que les ENR puisse prendre le relais final.

ccsiaix

à tous ceux qui pensent que les ENR puissent prendre le relais final ….. A combiien estimez-vous 1) la réduction de la consommation d’énergie correspondant à ce schéma ? 2) l’augmentation du prix de l’énergie correspondante ? Personnelement, j’estime 1) 80% 2) un triplement du prix …. et vous ?

cathelin

D’accord avec certaines des réactions ci-dessus, mais pas celle de ccsiaix. En effet, les décideurs (qu’ils soient à droite, à gauche ou pour eux) sont hélas des administratifs, des juristes ou des comptables dont les compétences dans les domaines scientifiques et techniques sont trop insuffisantes, presque nulles, donc ils prennent des conseils auprès des réseaux d’ingénieurs qui sont aux manettes de la gestion énergétique et qui ont ligoté toute recherche et développements alternatifs à leurs domaines d’expertise, parce qu’ils ne savent pas et ne peuvent plus les remettre en question… On retrouve cette attitude dans de nombreux pays, mais pas tous: certains tous proches de nous ont su parfaitement se renseigner et développer des stratégies industrielles brillantes. Pour une fois au moins dans notre pays latin où la peur du ridicule de ne pas savoir aboutit à toutes les erreurs, ils essaient de demander et de se renseigner. Mais 40 ans c’est long! On devrait pouvoir en priorité par exemple arriver à changer les programmes de l’ENA, etc. en ajoutant des contenus sur l’évolution des recherches scientifiques et techniques en matière d’énergie, y compris ces projets appartenants à ces sociétés privées dynamiques que ceux qui les dénigrent appellent startups. Ces décideurs futurs, comme ceux actuels, devraient aussi ménager du temps pour périodiquement mettre à niveau leurs connaissances dans ce domaine et acquérir les clés permettant de mieux déceler les projets d’avenir. En effet, si la forme des rapports administratifs convient là où la parole est reine, comme à l’ONU, par exemple, elle est insuffisante quand on doit choisir des priorités, créer et construire. Enfin, pourquoi ne pas rêver? Si l’éducation scientifique et technique progresse chez ceux qui choisissent les priorités des peuples (donc aussi de la planète), peut-être un jour pourra-t-on tous avoir une monnaie unique? le KWH !

Zenshu

@pamina J’ai du mal à voir pourquoi les ENR ne pourraient pas prendre le relais. Une baisse de 25% de la part du nucléaire pour 2025 n’a rien de totalement utopiste. Bien sur il faut s’en donner les moyens…Il y a des communes en Europe qui vont être approvisionnées à 100% par les ENRs en 2020 mais en France quand on parle juste d’atteindre une part de 20% ou plus ça semble impossible. @ccsiaix 1) je n’ai pas de réponse pour ta première question ou ça serait une estimation sans aucun fondement. 2) Pour le prix de l’energie, il faut pas se voiler la face. Le temps où l’on prenait l’accès à l’énergie pour un acquis est fini, pareil pour l’accès à l’eau potable. Si le système ne s’adapte pas à la limitation des ressources il va droit dans le mur. Donc que l’on reste dans le nucléaire ou que l’on passe aux ENR le prix de l’énergie va augmenter. Après quand tu parles de “relais final” ça veut dire à l’horizon ~2060 et je suis optimiste donc donner un prix serait un peu superflus. je vais m’arrêter là pour les explications pour l’instant.

Dan1

pamina cite le point de vue de Jancovici. Outre, ses réflexions sur les risques de la participation à ce genre de commission, je retiens un point qui me paraît essentiel et que l’on ne devrait jamais oublier quand on parle d’énergie, je cite : “voir la presse se focaliser sur un sous-ensemble du mandat confié, qui peut être très réducteur par rapport à ce qui va être regardé. Ici c’est à l’évidence le cas, une large partie des articles publiés se focalisant sur le nucléaire, oubliant allègrement que les 2/3 de l’énergie finale consommée en France sont constitués du pétrole et du gaz, et qu’il est aussi prévu d’y passer plus de 15 secondes” je pense que certains commenteurs qui parle de l’avenir à 2050 et se focalisent sur la diminution du nucléaire électrogène occultent complètement l’esentiel du débat sur l’énergie qui devrait faire une large part aux fossiles. Comme, je l’ai maintes fois rappelé tous les grands pays industrialisés fonctionnent majoritairement au fossile… y compris la France. La France “hypernucléarisée” est quand même à plus de 65% FOSSILE : D’un côté 23% du MIX nucléaire et de l’autre 65% du MIX fossile. Curieusement les nouvelles EnR “phares” (éolien + photovoltaïque) s’attaquent exclusivement aux 23% et pas aux 65%. L’Allemagne pour sa part est toujours à 90% FOSSILE + FISSILE. Là aussi on attaque l’électricité et globalment peu le fossile (électrogène et autre). A méditez quand on lance une vaste réflexion dont les débats pourraient être “électriques” !!

Dan1

“on ne va pas passer aux ENR en gardant un chauffage électrique” Pas si évident que cela pour au moins trois raisons. Première raison : Tout d’abord, au sens large, le chauffage électrique est multiforme : il comprend aussi bien les convecteurs électriques les plus basiques, que les radiateurs à accumulation, panneaux radiant, chauffages par le sol, chaudières hydraulique électrique, pompes à chaleur… Pour cette raison, je ne vois pas une disparition du chauffage électrique mais plutôt une évolution vers les formes les plus performantes. Deuxième raison : Le chauffage électrique, compte tenu du coût du kWh a incité à une meilleure isolation et de fait les logements possédant un chauffage électrique sont globalement moins énergivore que les logements chauffés au fossile. J’ai déjà montré que cela avait fait l’objet d’études précises : Je conseille donc fortement, à ceux qui veulent parler du chauffage électrique, de lire les analyses argumentées de Maurice Girault disponibles sur la base de données TEMIS du commissariat général au développement durable. Troisième raison : Les nouvelles EnR se proposent majoritairement de produire de l’électricité et je vois mal comment on s’interdirait de la vendre !

Sicetaitsimple

Dan1 m’a précédé, et je suis bien sûr d’accord sur ce point. Rappelons que certains peuples cités souvent comme exemplaires donnent effectivement l’exemple: -en Norvège (excusez moi je n’ai pas vraiment le temps de chercher les stats), la production d’électricité est quasiment 100% renouvelable ( hydro) et le chauffage est très majoritairement electrique. -au Danemark, il est de plus en plus envisagé et réalisé d’installer des chaudières electriques sur les réseaux de chaleur pour se subsituer au gaz ou au fuel quand l’éolien tourne à fond. A partir du moment ou on a de l’electricité fatale, il faut l’utiliser et tous les moyens sont bons. Ca commence par exemple par l’eau chaude sanitaire, qui devrait devenir 100% electrique si les renouvelables deviennent prépondérants, car c’est un moyen peu couteux de stockage et de substitution à des combustibles fossiles. Car l’enjeu est bien là, comme le rappelle Dan1 dns son post de 17h45.

Dan1

“La révolution du secteur des transports, principal consommateur d’énergie fossile, devrait suivre le dévelopement du réseau électrique. Ce qui permettra de recharger sa voiture avec de l’électricité de source renouvelable ce qui ne sera pas le cas si la situation était inversée: dévelopement des transports avant celui de la production d’électricité.” Je ne suis pas sûr qu’il faille attendre l’essor des EnR pour supprimer des millions de pots d’échappement pour au moins trois raisons : Première raison : En Europe, malgré les centrales thermiques au charbon-lignite, le kWh électrique est d’ores et déjà affublé d’un contenu en CO2 proche de 350 grammes (et près de 6 fois moins en France). Deuxième raison : En France, la simple réaffectation de la production des réacteurs nucléaires de Tricastin, de l’enrichissement d’uranium vers la consommation publique (grace à l’usine Georges besse II), permettrait de faire rouler déjà 5 à 6 millions de véhicules : Conclusion, En France, on peut commencer tout de suite le développement de la voiture électrique et supprimer quelques millions de pots d’échappement (si possible en ville) et aussi réduire le bruit. Si en plus on évite les recharges pendant les pointes journalières, cela devrait être jouable sans mettre le réseau en péril. Troisième raison : Il m’apparaît bien aléatoire de dire que tel véhicule électrique sera alimenté par les EnR et pas par autre chose car sur le réseau tous les électrons sont gris. En final les voitures électriques comme le reste sont alimentées par le réseau lui-même alimenté par un mix composé notamment d’EnR mais pas seulement… le reste étant pour l’instant la majorité… même dans la “verte” Allemagne.

Wilfried

En 2016, le prix de l’électricité serait le suivant pour un mégawatt-heure (1 MWh = 1000 kWh) Nucléaire ancien : environ 45 euros (par MWh) Nucléaire EPR : 81 euros Eolien terrestre mis en service entre 2001 et 2006 : 30,5 à 83,8 euros (ayant plus de 5 ans) Eolien terrestre mis en service entre 2006 et 2015 : 82 euros, puis 28 à 82 euros après 10 ans Eolien en mer mis en service depuis 2011 : 130 euros, puis 30 à 130 euros après 10 ans. Pour l’éolien, après 5 ou 10 ans le tarif d’achat est dégressif selon le taux de charge. Solaire photovoltaïque non intégré au bâtiment : 72,9 euros Solaire photovoltaïque intégré au bâti : de 162,6 à 265,2 euros Hydraulique : 65,7 à 85,7 euros Biogaz : 75 à 90 euros Géothermie (la vraie) : 120 euros On constate que le kWh éolien ancien est moins cher que le kWh nucléaire ancien sur les sites les plus productifs (les mieux ventés) et que le kWh éolien terrestre est toujours à un prix égal ou inférieur à celui de l’EPR. Note : pour éviter toute controverse orthographique, prenez un bon dictionnaire de langue française (Le Robert) pour constater que l’on écrit watt-heure, watts-heures, kilowatts-heures … (l’orthographe wattheure est acceptée par Larousse). Question chaleur, rien ne vaut la cogénération chaleur / électricité à partir du biogaz ou de la biomasse (et aussi des déchets). En Allemagne, où la géothermie se développe rapidement, on a aussi la cogénération à partir de géothermie moyenne température (150 degrés).

Guydegif(91)

Le post de Wilfried ci-dessus que je prends comme tel est très INTéRESSANT ! (Dan1 nous confirmera ces chiffres au besoin!) Dénote où il faut mettre le paquet, en toute logique ! Et comme disait Dan1 un peu plus haut: ”Conclusion, En France, on peut commencer tout de suite le développement de la voiture électrique et supprimer quelques millions de pots d’échappement (si possible en ville) et aussi réduire le bruit. Si en plus on évite les recharges pendant les pointes journalières, cela devrait être jouable sans mettre le réseau en péril.” J’étendrais cette appli aux camionnettes et camions (collecte poubelle et livraison, par ex) au plus vite ! Et plutôt que d’avoir un doute sur la reprise ou non par les EnR et les kWh non-consommés, il faut déjà se lancer à fond plutôt que de tj garder le frein à main à moitié serré… !…on sait à quoi ceci conduit ! A+ Salutations Guydegif(91)

Nicias

Wilfrid: “On constate que le kWh éolien ancien est moins cher que le kWh nucléaire ancien” Mieux, d’après vos chiffres, c’est même moins cher que l’hydraulique. La Norvège n’a plus qu’a fermer ses barrages pour éviter la faillite !

Pastilleverte

tant qu’on ne réduira pas la consommation d’énergie (totale) de… beaucoup (on peut mettre le chiffer que l’on veut, du moment qu’il est au moins égal à 50%), on ne pourra pas sortir du Nuke ET du fossile, voire d’un seul des deux (selon le curseur). Quant aux moyens pour y parvenir …. sobriété (mais bien sur Madama Michu, après vous, je n’en ferai rien)… progès technologiques (limites et et à quel prix ? voir lampes BC et voitures hybrides ou électriques), taxes nouvelles (pour le Bien National et Planétaire, les précaires énergétiques vous remercient d’avance) PS : que nous soyons en période électorale, il semble, oui, une fois, mais ne poussons pas la facilité et la caricature jusqu’à considérer que M Besson et ses collaborateurs du ministére ne pensent qu’à ça et ne continuent pas des réflexions et études pour l’avenir (y’en a qui croient encore possible la réelection de notre président bien-aimé, et y’a des fonctionnaires, même énarques, qui ont des vues à long terme, si si !

Sicetaitsimple

Les tarifs évoqués par Wilfried et notamment la degressivité de l’éolien sont purement théoriques ( même s’ils existent).. La degressivité est liée à un productible particulièrement élevé qui dans la pratique ne sera jamais atteint car il est bien certain que les opérateurs de ces parcs feront bien attention à ne pas dépasser les seuils en question. Quant aux tarifs biogaz, hydraulique ,géothermie et éolien offshore, là aussi ce sont des tarifs théoriques pour lesquels quasiment aucune installation n’est rentable, ce qui conduit dans la pratique l’etat à lancer des appels d’offres ( biomasse et offshore notamment). On verra bien les résultats de l’AO offshore, mais il serait bien surprenant que ça sorte à moins de 170 à 180€/MWh. Quant au solaire, j’avoue ne pas comprendre les 72,9 auquel il est fait référence.

Dan1

Grand merci à Wilfried pour sa prédiction de l’avenir, c’est courageux car précisément chiffré… peut être un peu trop. Comparer les coûts de l’éolien et du nucléaire c’est mais ils ne rendent pas le même service. Si on raisonne service complet, il faut s’en remettre au service de RTE et parler MIX opérationnel (tous les moyens assurant la sécuraité du réseau). Une chose est sûr, aujourd’hui on sait qu’un grand payx industrialisé peut fonctionner pendant des dizaines d’années avec près de 80% de nucléaire. Personne n’a encore démontré que le même pays pouvait faire la même chose avec 80% d’éolien. S’agissant d’une comparaison nucléaire éolien, il serait judicieux d’introduire le facteur temps car un parc nucléaire dure plus longtemps qu’un parc éolien (au moins deux fois). Ne serait-ce que sur l’investissement initial, il y a déjà matière à discuter. J’ai déjà présenté plusieurs analyses EPR versus éolien, par exemple ici : Si votre boule de cristal prédit bien l’avenir, elle devrait vous présenter ces éléments incontournables.

Bachoubouzouc

Pouvez vous citer vos sources svp ?

Sicetaisimple

Sur la degressivité du tarif éolien, voir mon commentaire du 6/02 à 12h28. On est dans du virtuel.

Wilfried

Le tarif d’achat de l’électricité solaire photovoltaïque baisse encore : Comme annoncé, et même un peu plus vite. Baisse de 4,5% à 9,5% en un trimestre, selon le type d’installation. Bon, le rythme sera peut être moins soutenu pendant les cinq prochaines années, mais j’ai déjà cité un lien vers une estimation qui semble tenir la route.

Sicetaitsimple

Il est où, votre lien vers une estimation qui semble tenir la route. Pouvez vous nous le repasser? Merci.

Wilfried

.. Un lien qui regroupe deux liens déjà cités : Les temps changent, il ne sert à rien de répéter certains vieux chiffres (nombres) sur la part relative de chaque énergie dans la production d’électricité. Les vieilles méthodes (charbon, pétrole, nucléaire, gaz) ont fait leur temps et vont disparaître, avec un déclin très proche pour le pétrole, vers 2030 et au plus tard 2040 pour les autres. La solution au problème énergétique est double : économies d’énergies (sobriété, efficacité) et utilisation de toutes les énergies renouvelables, en développant en particulier celles qui sont constantes (énergies de la mer, géothermie, une grande partie de l’hydraulique) et celle que l’on peut utiliser à la demande aux heures de pointe et en hiver (biogaz, cogénération biomasse électricité / chaleur). Dans quelques dizaines d’années, on regardera nos addictions énergétiques actuelles de la même façon que la météo et le climat. A la fin du 19e siècle, on disait “il n’y a plus de saisons” en incriminant les locomotives à vapeur qui se répandaient à travers la France. Dans les années 1960-1970, on incriminait les essais nucléaires (une connerie humaine par ailleurs). Aujourd’hui, on incrimine le CO2. Alors que le climat n’a pas cessé de varier, en particulier depuis les mille dernières années, assez bien connues, parfois de façon très rapide dans un sens ou dans l’autre : froid / chaleur, sécheresses / pluies catastrophiques.

Sicetaitsimple

Bof bof…Une fois de plus, sur la parité réseau on raconte n’importe quoi, en comparant des coûts ou des tatifs de grandes installations alors que la parité réseau n’a de sens que s’il y a autoconsommation, donc plutot pour des petites installations de particuliers qui payent les tarifs d’electricité les plus élevés. Ca ne veut pas dire que la parité réseau ne sera pas atteinte, mais reconnaissons que c’est beaucoup plus facile en Allemagne et en Italie qu’en France puisque que les tarifs de l’électricité distribuée y sont quasiment 2 fois plus cher qu’en France.