Un test statique réalisé le 29 septembre sur le site de Briggs, au Texas, a tourné court. En effet, le premier étage destiné au prochain tir de la fusée Alpha a été entièrement perdu. Firefly Aerospace affirme que les procédures de sécurité ont protégé son personnel et annonce l’ouverture d’une enquête interne pour déterminer les causes de l’explosion. Malheureusement, ce revers compromet, au moins temporairement, le calendrier serré que la start-up s’était fixé pour relancer son lanceur léger.
L’essai visait à certifier le booster du « Flight 7 » avant son expédition vers la base de Vandenberg (Californie), où une ultime mise à feu était programmée avant le lancement. L’incident est survenue seulement quelques secondes après l’allumage des quatre moteurs Reaver.
« Au cours des essais effectués dans les installations de Firefly à Briggs (Texas), le premier étage de la fusée Alpha Flight 7 de Firefly a connu un incident qui a entraîné la perte de l’étage » a déclaré la société dans un communiqué.
Aucun membre de l’équipe, tenu à bonne distance, n’a été blessé tandis que les installations adjacentes seraient restées intactes.
During testing at Firefly Aerospace's facilities in Briggs, TX, an Alpha booster designated for Flight 7 exploded on the test stand. Firefly reports there were no injuries, but the booster was lost. A security camera at nearby Harold's Auto Parts captured the incident. pic.twitter.com/ZcJguqWtY1
— Spaceflight Now (@SpaceflightNow) September 29, 2025
Un vol déjà repoussé
Firefly avait déjà suspendu les lancements d’Alpha au printemps, après une anomalie sur le vol 6. Fin août, l’Administration fédérale de l’aviation avait pourtant validé la reprise des opérations, et le directeur général Jason Kim assurait encore le 22 septembre viser un décollage « dans les prochaines semaines ».
Le communiqué ne chiffre pas l’ampleur du retard, mais la reconstruction d’un étage et la réparation du banc d’essai devraient repousser Flight 7 bien au-delà de l’échéance initiale. Flight 7 et Flight 8 s’inscrivent dans un accord cadre pouvant atteindre 25 missions pour Lockheed Martin. L’explosion survient alors que l’industriel vante sa montée en cadence. L’anomalie d’avril avait été attribuée à une séparation de flux causée par les gaz d’éjection, phénomène ayant fragilisé la structure.
Firefly affirme avoir épaissi la protection thermique et ajusté l’angle d’attaque ; l’investigation devra déterminer si la même cause a ressurgi ou si une nouvelle défaillance est apparue.
À quoi s’attendre maintenant ?
En moins de quatre ans d’existence, Alpha a alterné les succès comme les échecs. Ce nouvel incident montre une certaine fragilité des lanceurs légers face à une concurrence qui, de Relativity Space à Rocket Lab, multiplie les vols de démonstration.
Firefly joue donc gros car la confiance des investisseurs et des clients passe désormais par une enquête rapide, transparente et des correctifs crédibles à apporter. À défaut, le retour sur le pas de tir pourrait bien attendre 2026, alors que le marché des microsatellites lui n’attend pas.
Source : Fireflyspace














