Fracturation hydraulique : comment éviter les phénomènes sismiques ?

Selon une nouvelle étude publiée dans la Revue canadienne de géotechnique, l’utilisation de l’analyse informatique avant le forage permettrait de limiter les phénomènes sismiques résultant de la fracturation hydraulique.

La fracturation hydraulique, aussi appelée « hydrofracturation », est une technique utilisée pour morceler une formation rocheuse subsuperficielle à l’aide d’un fluide injecté à haute pression.

Bien que ce processus crée des voies de passage supplémentaires permettant au fluide ou au gaz d’atteindre les puits de forage, il cause aussi plusieurs problèmes environnementaux, dont le tremblement indésirable des structures souterraines dû au cisaillement des grandes failles.

L’évaluation des phénomènes sismiques produits par la fracturation hydraulique avant le forage est particulièrement importante. En effet, plusieurs systèmes géothermiques améliorés ou activités d’extraction d’hydrocarbures sont employés dans les formations rocheuses étanches et à grande proximité des zones de failles. Une nouvelle étude publiée dans la Revue canadienne de géotechnique aborde le problème des phénomènes sismiques indésirables en proposant un processus de modélisation numérique visant à évaluer les répercussions de la fracturation hydraulique avant de procéder au forage.

« En utilisant ce processus, le secteur de la fracturation hydraulique pourra inférer la façon dont les éventuelles opérations d’injection de fluide peuvent modifier le cisaillement des systèmes de failles », affirme l’auteur principal de l’étude, Jeoung Seok Yoon, Helmholtz-Centre Potsdam – GFZ German Research Centre for Geosciences. « Ces résultats sont particulièrement pertinents pour le secteur de l’exploitation du gaz de schiste, car l’extraction de ce gaz peut avoir comme effet indésirable l’induction de phénomènes sismiques au niveau d’une faille avoisinante. »

Selon l’étude, une série de modèles numériques doit être élaborée pour concevoir un schéma de stimulation hydraulique minutieusement mise en œuvre afin d’éviter les phénomènes sismiques indésirables et d’améliorer la sécurité des activités de fracturation hydraulique. La technique de modélisation présentée dans l’article est un modèle dynamique couplé hydromécanique, qui fournit des solutions uniques en matière de définition du risque associé au forage à proximité de zones de failles.

« Selon nous, les organismes de réglementation devraient obliger les entreprises du secteur à faire ce genre de modélisation numérique avant d’entreprendre le forage afin de mieux en estimer les risques, poursuit Jeoung Seok Yoon. Mieux comprendre les mécanismes de sismicité et de réactivation des failles induites par l’injection de fluides est primordial afin d’éviter les phénomènes de plus forte magnitude provoqués par l’injection de fluides. »

L’article « Discrete element modeling of fluid injection-induced seismicity and activation of nearby fault » de Jeoung Seok Yoon, Günter Zimmermann, Arno Zang et Ove Stephansson a été publié dans la Revue canadienne de géotechnique.

Lien vers l’étude de recherche : dx.doi.org/10.1139/cgj-2014-0435.

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Verdarie

La meilleure façon de ne pas se tromper ce n’est pas de faire faire des études dont on comprend bien l’objet, mais plutôt d’utiliser des moyens qui n’entraînent pas ces phénomènes.

pierreerne

La fracturation hydraulique est utilisée avec succès dans tous les pays du monde depuis pas loin de soixante ans. Elle permet de donner une nouvelle vie à des forages anciens. Elle n’a jamais provoqué les dommages dont on l’accuse aujourd’hui à propos du gaz de schiste. Par contre, elle a provoqué la terreur de certains parce qu’elle remettait en cause le dogme du pétrole rare donc cher. Mais qui le sait ?

Verdarie

Imbécile ou ignorant.Des mots en échange de maux que devront résoudre ceux qui n’acceptent pas les projets dévastateurs des industries en manque d’idées nouvelles.

Verdarie

Perte de source, sources pollués, gaz dans l’eau,contamination des sources, glissement de terrain , effondrements, tremblements de terre, etc… De plus, brûler des gaz fossilisés ne ferait qu’accroitre les problèmes de climat.