La troisième conférence internationale sur le palmier à huile et l’environnement ICOPE** (International Conference on Oil Palm and Environment) se déroulera du 22 au 24 février 2012 à Bali (Indonésie).
L’édition 2012 s’intitulera : “Conserving Forest, Growing Sustainable Palm Oil Production” ou (Préservation des forêts & Croissance d’une production d’huile de palme durable).
La première ICOPE s’était tenue en novembre 2007, réunissant scientifiques, acteurs de la filière, institutions et ONGs. En 2010, c’est déjà Bali qui accueillait la deuxième ICOPE autour des impacts environnementaux de la production d’huile de palme. Cette troisième édition confirme donc l’importance et la pérennité de l’initiative ICOPE dans la définition scientifique et la promotion des bonnes pratiques liées à la durabilité du palmier à huile.
Dans de nombreux pays tropicaux comme la Malaisie et l’Indonésie, les superficies plantées en palmier ne cessent d’augmenter pour répondre à la demande d’un marché en pleine expansion. « La demande en huile des pays du Sud est en forte progression, en particulier pour l’huile de palme dont ils consomment plus de 80% de la production », comme l’explique Eric Gohet, chercheur au Cirad. Et l’équation est simple : « un hectare planté en palmier à huile a le même rendement que 10 hectares de soja » .
L’huile du palmier Elaeis guineensis fournit plus de 30% du total des huiles végétales produites dans le monde. Tirée par l’accroissement du niveau de vie et l’augmentation de la population dans les pays émergents (Chine, Inde, Pakistan) cette demande exponentielle va demander a la filière un doublement de sa production d’ici 2050.
Les différents acteurs répondent désormais à ce défi en prenant en compte les problèmes environnementaux et sociaux. Les producteurs doivent avoir des objectifs de durabilité certifiée, qui génèrent une évolution des pratiques agricoles et une révision de l’organisation spatiale des territoires. La recherche les accompagne dans cette démarche.
Un enjeu mondial…
L’enjeu est de taille : il s’agit de concilier une augmentation nécessaire de la productivité avec le respect de l’environnement et des droits des communautés locales. Le Cirad s’intéresse tout particulièrement aux connaissances et aux outils permettant aux producteurs d’optimiser leurs systèmes de culture du point de vue agronomique, économique et environnemental. La certification de la durabilité se joue aujourd’hui très majoritairement entre Industries et ONG : il s’agit pour le Cirad d’assumer pleinement son rôle dans la génération de résultats scientifiques de qualité exploitables par l’ensemble de la filière.
Ainsi, l’utilisation de la méthode d’évaluation Indigo® produit des indicateurs qui permettent d’établir un diagnostic des pratiques agricoles dans les plantations. Il s’agit, par exemple, de la gestion de la fertilité à partir des risques potentiels de pollution de l’air, du sol et de l’eau.
Les chercheurs travaillent également sur la question de l’implantation de nouvelles palmeraies, en faisant appel à l’écologie du paysage pour traiter des enjeux liés à la biodiversité (zones tampons autour des cours d’eau, corridors verts pour la faune, etc.). L’enjeu est de faire cohabiter durablement la culture du palmier à huile avec les zones sensibles de biodiversité définies par les grandes ONG environnementalistes.
… Pour un débat crucial
ICOPE 2012 va poursuivre et enrichir le dialogue : producteurs, acheteurs, représentants des gouvernements, scientifiques et ONG seront réunis pour débattre autour des thématiques suivantes :
- Les forêts à fort stock de carbone : Définition, évaluation, conservation et gestion
- Améliorer la biodiversité à l’intérieur et autour des plantations et contrôler sa gestion
- La contribution des services écologiques à une intensification verte : pollinisation, gestion intégrée des parasites, cycle des nutriments, prévention des pollutions …
- Gaz à effet de serre : partager les bonnes pratiques pour la réduction des émissions
- Intensification écologique chez les petits producteurs.
** Co organisée par Pt. Smart Tbk, WWF-Indonesia et le Cirad. La Conférence ICOPE 2012 bénéficie du soutien du projet européen SEA-EU-NET (7è PCRD). Elle est labellisée Evénement de l’Année de la coopération scientifique et technologique entre l’Europe et l’Asie du Sud-Est.
la question n’est pas la nocivité environnementale du palmier à huile en tant que tel, mais les conditions de son exploitation… comme (en principê) tous les produits agricoles développés de manière extensive, et parfois pour s’extraire (sic) du pétrole fossile ! Comme quoi, le diable se cache dans les détails.
Tout le monde sait que l’huile de palme est athérogène (bouche les artères)et devrait être banie de l’alimentation. Si cette info se diffusait la question de l’augmentation des surfaces cultivées se règlerait peut être toute seule. Car si les gens sont vaguement sensible à la santé de la planète ils sont beaucoup plus préoccupés par leur propre santé. A moins que cette huile ne soit transformée en argrocarburant