Quatre observatoires atmosphériques en Europe commencent une campagne de mesures afin de démontrer la faisabilité d’un réseau européen de suivi des puits et sources de gaz à effet de serre.
Soutenu en France par le CEA, le CNRS, l’UVSQ et l’ANDRA, le futur réseau atmosphérique ICOS (Integrated Carbon Observing System) est appelé à devenir une infrastructure de recherche en environnement dédiée à l’observation à haute résolution des échanges de carbone (dioxyde de carbone, méthane et autres gaz à effet de serre) entre la surface terrestre, la surface des océans et l’atmosphère.
Il rassemblera plus de 40 laboratoires de recherche de premier plan dans une vingtaine de pays.
Jusqu’à maintenant, les mesures de gaz à effet de serre (GES) sont réalisées sur plusieurs sites en Europe, mais ces sites sont trop hétérogènes, trop peu nombreux et fonctionnent à travers des projets de recherche sans visée à long terme. C’est pour améliorer cette situation et permettre une meilleure estimation des puits et sources de carbone en Europe que la construction de l’infrastructure ICOS a été décidée, avec le soutien de la Commission européenne.
"ICOS s’appuie sur une approche opérationnelle, une forte standardisation des méthodes et outils de mesure et un processus de traitement des données centralisé." Ce système inclura un réseau de stations de suivi de la composition atmosphérique, pilotés par un Centre thématique atmosphérique, ainsi qu’un réseau de sites d’observation des écosystèmes, lui-même piloté par un Centre thématique spécifique.
Une expérience de démonstration vient de débuter afin de tester le fonctionnement coordonné du système sur un réseau de taille très réduite et donc plus simple. En ce qui concerne les mesures atmosphériques de cette expérience, la définition et la construction du dispositif sont pilotées par le Laboratoire des sciences du climat et de l’environnement (LSCE, CEA/CNRS/UVSQ). Dans le cadre de ce projet, une station atmosphérique de référence conçue par le laboratoire, en collaboration avec le CEA-Irfu[1] et la communauté scientifique, a été installée à Houdelaincourt dans l’Est de la France et intégrée à l’Observatoire Pérenne de l’Environnement (Andra[2]).
Le réseau expérimental comprend quatre stations atmosphériques de ce type réparties en Irlande, aux Pays-Bas, en Finlande et en France. Ces stations de mesure des GES sont conçues pour répondre aux exigences de standardisation d’ICOS. Sur la base des données ainsi collectées, le LSCE et ses partenaires révisent progressivement leur estimation des flux de GES à travers l’Europe.
Si l’expérience de démonstration est concluante, la station-type conçue au LSCE sera répliquée et déployée sur plus de 50 sites à travers l’Europe. Le Centre thématique atmosphérique deviendra alors le centre européen de référence pour les mesures atmosphériques de GES. L’ensemble du système permettra in fine un calcul à haute résolution des puits et sources de GES.
[1] Institut de Recherche sur les lois Fondamentales de l’Univers du CEA
[2] Agence nationale pour la gestion des déchets radioactifs