La Bolivie nationalise des compagnies d’électricité

Faisant suite à sa politique de réappropriation des ressources naturelles, le président bolivien Evo Morales n’a pas hésité à nationaliser samedi quatre compagnies d’électricité détenues par des groupes français, britannique et bolivien.

En effet, le président socialiste souhaite à terme que l’Etat contrôle l’ensemble du secteur électrique, de la production à la distribution. "Nous sommes venus ici pour nationaliser toutes les centrales hydroélectriques qui appartenaient auparavant à l’Etat bolivien", a-t-il déclaré lors d’une cérémonie publique dans la centrale de Corani, située dans le département de Cochabamba.

Parmi les compagnies concernées, on trouve une filiale du groupe GDF Suez : Inversiones Econergy Bolivia SA ou encore le plus gros producteur d’électricité en Bolivie, Empresa Electrica Guaracachi, contrôlé par le Britannique Rurelec.

Les sociétés seront dédommagées à hauteur de leur participation au capital des compagnies concernées, a annoncé le gouvernement bolivien qui retiendra sur cette somme des arriérés d’impôts. Par ailleurs aucun licenciement ne devrait être effectué.

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marcob12

A priori une bonne initiative. On a un peu de recul pour voir où nous allons avec la privatisation de tous les services (y compris ceux essentiels à une vie moderne). Qu’on vienne nous expliquer (par l’exemple Californien pourquoi pas) que des producteurs privés qui sont tous soumis à une obligation (foncièrement aveugle) de retour sur investissements de la part de leurs actionnaires pourraient parvenir à un prix plus bas que celui d’un secteur dont la mission est celle d’un service public (accessible à tous y compris via péréquation), qui peut avoir une stratégie à long terme et ne vise pas le profit maximal de son activité. On peut supposer que les opérateurs privés sont astreints par leurs actionnaires à un prix plancher facilement plus élevé que celui que proposerait un service public bien géré en dépit de leurs atouts. L’actionnariat mondial peut facilement être plus aveugle qu’un gouvernement national… Le sujet est complexe, mais AGCS ou pas il faut garder des points de comparaison et la possibilité de retour en arrière qu’on veut nous interdire (nous c’est l’OMC et la commission européenne localement).

Mirabelle352

Peut-être le Président Morales a-t-il de bonnes intentions, mais ce n’est pas en coupant court à toute initiative d’entreprendre dans le pays, qu’il va pouvoir aider à développer l’économie et donner à son peuple les moyens de se sortir de la misère! Un peu de discernement serait de mise! Ces nationalisations font fuir tous ceux qui pourraient encore avoir envie de monter quelque chose. Dans ces conditions, pourquoi faire? Dès qu’ils auront obtenu un petit résultat, ils se feront nationaliser! De plus, l’ignorance et le manque d’éducation qui règnent en Bolivie feront juste le lit de l’incompétence et de la corruption. Ces messieurs-dames qui encaissent 5 ou 10% de tous les marchés, ceux-là n’iront certainement pas les injecter dans le développement économique de leur pays. On les retrouvera plutôt sur des comptes dans des paradis fiscaux off-shore (les vrais, pas ceux fustigés sur la place publique pour détourner l’attention des dettes publiques nationales et des problèmes réels)! Et vous voulez que ce soit durable, ça!!! Oui. il y a ceux qui encaissent, à chaque passage, dans un sens, et puis dans l’autre. Mais ceux-là, jamais personne n’en parle! Voyez ce que ça a donné au Vénézuéla. Depuis Carlos Andres dans les années ’70, cet aller-retour a eu lieu combien de fois? et avec quel résultat? A chaque fois, les gros poissons ont encaissé et le peuple s’est paupérisé: favelas, misère et rien pour s’en sortir! Au Vénézuéla, cela devait devenir la plus grosse sidérurgie mondiale montée fin des années 70, ce n’est plus qu’un trou pollué dans la jungle qui a couté des millions de $. Ah oui, à l’époque ça a juste aidé à adoucir la crise chez nous en créant des emplois dans les bassins sidérurgiques, et rien là-bas, mais ça … A l’époque, la mondialisation n’existait pas … La Bolivie elle, possède de mines de lithium (pour le batteries nouvelle génération), cela suscite des convoitises. Mais aujourd’hui, et dans ces conditions qui serait assez fou pour aller investir là-bas pour les exploiter? Il faut arrêter de rêver les yeux ouverts: tout le monde il n’est pas beau et gentil. Ceux qui font l’effort d’investir dans un business, au regard des risques qu’ils prennent, sont en droit d’en attendre un résultat lorsque ça marche. C’est comme ça que ça marche et que l’économie peut avancer, et pas autrement. En Europe, on ferait aussi bien de s’en souvenir un peu.

Loran

Votre discours est un peu éculé, surtout lorsque l’on parle des infrastructures liées à l’énergie. Passons sur votre discours sur l’honneteté toute relative du privé face au public. Reste que la politqiue énergétique doit se situer dans des temps longs (jusqu’à 50 ans). Ce qui est absolument inenvisageable pour toute entreprise privée qui a des objectifs de rendements définis à 6 mois…

Lautre

au moins (j’espère) que ça profitera à toute la population et pas qu’à une minorité comme c’est le cas avec la privatisation !

Sicetaitsimple

On aurait envie d’applaudir au discours de Marcob12, mais j’ai bien peur que la réalité soit plus près de celle décrite par Mirabelle352. Nationaliser, pourquoi pas, mais après il faut faire fonctionner. Bien sûr, les opérateurs privés cherchent un profit, mais au moins ils sont généralement compétents. Ce n’est pas forcément le cas d’une administration en charge d’un secteur industriel. On verra bien..

marcob12

Chacun a ses références et je n’ai pas souhaité prolonger le débat avec Mirabelle352. L’article parlait du secteur énergétique (électricité), pas de nationaliser le vendeur de pizzas ou la compagnie de taxis. La rhéthorique des “marchés efficients” et de la compétence du privé vient de se révéler dans l’apothéose du dernier soubresaut économique (en date) fin 2008. Enron était remplie de gens compétents et Wall Street aussi. Je vous rappelle que la création monétaire et financière est privatisée de fait et que la crise actuelle prouve effectivement (évident aux USA) que les banquiers étaient compétents (ils savaient être “too big to fail” et c’est le contribuable qui trinquera au final plus ou moins, pas eux). On a nationalisé leurs pertes, mais les profits privés antérieurs ne seront pas rétrocédés. La privatisation des services fondamentaux est une religion infondée. On a “ouvert” le marché de l’énergie en France par ex non parce que l’électricité était chère et que nous allions de coupure en coupure, que les clients étaient mécontents, mais parce qu’il était juteux. Je n’ai rien contre les profits des entreprises privées. Mais quand on exige un taux de rémunération de son argent bien au-delà de la croissance de l’économie réelle on est dans un “Ponzi scheme”. Quand un actionnaire acceptera l’évolution annuelle du salaire moyen d’un salarié (avec un gain marginal) on en reparlera. Si Morales gère mal sa boutique il fera le bonheur des futurs repreneurs privés, voilà tout.

Camiri24

Bravo Mirabelle352 pour votre commentaire. A vous lire, je crois que vous êtes la seule sur ce forum à connaître quelquechose à l’amérique du sud et de la Bolivie. Les autres ne sont que des idéalistes ignorants de toute réalité

1000 mille

MORALES qui essaye de décoloniser son pauvre pays et redonner aux boliviens ce qui leur appartiennt ou éviter le pillage organisé par le capitalisme international (français compris) exemple Bolloré qui aimerait se goinfrer avec le lithium bolivien pour les batteries de son projet de voiture électrique

Sicetaitsimple

Je souhaite succès à la Bolivie, mais je ne suis pas sûr que mes souhaits suffisent.