La chaleur des égouts, un potentiel inexploité

Face aux prix élevés du mazout, la Suisse se penche sur ses égoûts. Equipés de pompes à chaleur, ils seraient susceptibles de répondre aux besoins en eau chaude de 600 000 habitants, soit 2,12 tWh par an.

L’utilisation de l’énergie thermique en provenance des eaux usées communales pour le chauffage des bâtiments et l’eau chaude sanitaire offre un potentiel économique non négligeable, estime une étude de l’Office fédéral de l’Energie (OFEN). Mais la rentabilité de tels équipements n’est pas assurée pour autant. Pour l’OFEN, elle dépendrait fortement des circonstances locales et de diverses conditions cadres externes.

"A ce jour, il apparaît difficile d’évaluer le potentiel économique réalisable" avoue l’Office fédéral, qui relève que "seule une infirme partie de ce potentiel est exploitée à ce jour."

Parmi les obstacles mis en évidence, l’OFEN pointe notamment les coûts imprévisibles du mazout, l’approvisionnement existant en énergie et le manque d’initiateurs de réseaux de chaleur.

Selon l’étude, une taxe CO2 variable qui maintiendrait à long terme le coût des agents énergétiques fossiles à un certain niveau seuil constituerait une mesure de promotion politique importante. Ainsi les investisseurs auraient des conditions-cadres largement prévisibles.

Une autre mesure de promotion envisageable serait de définir des priorités dans le plan directeur Energie des cantons en faveur de l’utilisation des rejets de chaleur et des énergies renouvelables selon les conditions locales.

En guise de conclusion, les auteurs de l’étude indiquent que la tendance aux bâtiments toujours mieux isolés et la baisse des densités thermiques qui en résulte affaiblissent la rentabilité des réseaux de chaleur en général alors que l’évolution générale (hausse des prix du pétrole, taxe CO2, obligation de raccordement ou rétribution de l’injection) favorise plutôt l’utilisation de la chaleur des eaux usées.

Editée par l’Office fédéral de l’énergie (OFEN), l’étude «Abwasserwärmenutzung: Potenzial, Wirtschaftlichkeit und Förderung» (utilisation des rejets de chaleur: potentiel, rentabilité et promotion) est disponible en allemand avec un résumé en français.

      

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r17777

Sur l’excellent livre (désormais indisponible en papier) “l’énergie au futur”  de l’ADER (asso suisse), on nous montre un comparatif de surface de capteur solaire thermique nécessaire à la production d’ECS d’une famille , avec ou sans récupérateur de chaleur sur les eaux usées. grosso modo, l’eau de la douche arrive en moyenne à 38 puis repart dans les égouts à 34 …  on en utilise que 4c°. Si elle arrive à 14c° dans les tuyaux d’adduction en moyenne (ici en france)  on a donc utilisé 24c° pour n’en utilisé que 4 … Soit, un rendement désastreux vous en conviendrez! En matière de production d’ecs solaire il faut en moyenne 1m² de capteur par personne (limite économique rentabilité   productivité/m² ), soit 4 à 5 pour une famille de 4 personnes… D’après le même ouvrage (de mémoire car je ne l’ai malheureusement plus , vu qu’on me l’à “emprunté à très long terme”) en récupérant la chaleur sur les eaux sales  avec un récupérateur de 75% de rendement  on ramène cette superficie nécessaire à presque un seul m² ! Evidement il est fort probable que l’ajout d’un tel récupérateur dans de l’existant (au moins habitat individuel)  soit plus coûteux que de mettre 4m² de capteur solaire supplémentaires, sachant que l’installation hydraulique et les régulations coûte la même chose dans les deux cas… Dans la construction neuve par contre  on peu se poser la question…et encore plus sérieusement dans le neuf en collectif! On peu aussi se poser plus simplement la question  de la rentabilité éconologique  CESI vs Récupérateur de t°  … car le CESI couvre en moyenne 60% des besoins d’ecs et le plus souvent l’appoint est électrique. Or qui dit appoint élec pour 40%  = 40% x 2.58(pertes officielles réseau et centrales!) =  103 %    d’où un bilant énergétique souvent négatif (surtout ici en bretagne avec une rendement distribution production d’élec plus proche de 25%!). et comme il s’agit d’appoint hivernal , ce sont donc des kwh à très forte teneur en CO2 ( plus de 600g  kwh d’après la récente étude ADEME = RTE).   Bilan écologique médiocre ..surtout qd on voit le nombre de 4×4 que s’achètent les artisans des Enr!!! Perso je pencherais tout de même plus vers un chauffe bain gaz + récupérateur d’un bilan écologique , cette fois si réellement réduit  et non sur le papier!  ou encore plus simplement un chauffe bain gaz plus des économiseur d’eau à haute performance ( 50% d’économie de débit) …+ récupérateur ….   Bon faut voir côté hygiène … mais à mon avis si il n’y a qu’échange de chaleur , ça ne pose pas de problème sanitaire … juste des problème d’ordre pratique ( l’eau refroidie solidifie et précipite les graisses qui peuvent alors venir boucher le circuit) Sinon récupérer la “chaleur” des égouts, si on ne peut éviter de la laisser y aller, why not?!  mais seulement si la quantité  d’énergie primaire consommée pour le faire est inférieur à l’énergie récupéré …. ce qui est peu fréquent en matière de PAC! (du moins en France!)  et encore moins sur des PAC de prod d’ECS  vu les  haut delta t° visés en sortie! Et puis les secteurs propice et rentable économiquement doivent être bien moins fréquent qu’on le croit…. Bon tout de même, d’un point de vue scientifico-philosophique, qd on sait que la pollution n’est ni plus ni moins qu’une accumulation devenue gênante de richesses/capitaux/ressources non exploités car sorties du cycle d’utilisation considéré comme normal( sous entendu sans avoir été ramener dans un état propre à la réutilisation = recyclé), chercher à récupérer/réutilisé une ressources mal exploitée/perdu faute d’inefficacité en amont , va dans le bon sens ….  mais elle laisse aussi la porte ouverte à cette inéfficacité amont justement! autre exemple pour rester dans le domaine de l’eau: Faire des carburants avec les algues vertes qui noient les plages des côte d’armor par exemple, offre un déboucher durable aux dérives polluantes de l’agriculture intensives, et devient donc un sérieux frein à la reconquête de la qualité des eaux! Tout comme l’isolation ou la réduction des conso d’eau chaude diminue l’intérêt des réseaux de chaleur et de récupération de chaleur! Donc méfiance aux réponses sur-technologique et couteuse que certains voudrait vendre à des décideurs collectifs aveuglés !!!  Sauf si on veut s’enrichir sur le malheur du bien commun!

r17777

Evidement il est fort probable que l’ajout d’un tel récupérateur dans de l’existant (au moins habitat individuel)  soit plus coûteux que de mettre 4m² de capteur solaire supplémentaires, sachant que l’installation hydraulique et les régulations coûte la même chose dans les deux cas de production d’ecs  solaires..