L’ADN et la Microélectronique : un mariage inattendu

L'ADN et la Microélectronique : un mariage inattendu

Quelle serait la réaction de la communauté scientifique si on lui disait que l’ADN, cette pierre angulaire du vivant, pourrait être la clé pour ouvrir de nouvelles voies dans le monde de la microélectronique ?

Le projet 3D-BRICKS, financé par l’Union européenne et coordonné par l’Istituto Italiano di Tecnologia (IIT) à Gênes, est en train de réinventer la fabrication des composants électroniques en utilisant justement ce matériau biologique. Voici comment.

Ce projet est dirigé par Denis Garoli et Remo Proietti Zaccaria, deux chercheurs basés à l’IIT à Gênes. Ils collaborent avec une équipe interdisciplinaire de haut niveau issue de plusieurs pays européens dont l’Italie, l’Espagne, l’Allemagne, la Belgique et la Suisse.

Les limitations des technologies actuelles

La technologie des semi-conducteurs et de la nanoelectronique actuelle atteint ses limites. Les dispositifs actuels, principalement basés sur des composants métal-oxyde-semiconducteur, sont pratiquement à leur point de saturation en termes de puissance de calcul et d’efficacité énergétique.

Les chercheurs du projet 3D-BRICKS envisagent d’utiliser des Nanotubes de Carbone associés à des technologies ADN pour créer des nano-transistors aux dimensions, aux performances et aux coûts de production inédits. Chaque Nanotube de Carbone sera utilisé comme une ‘brique’, capable de s’assembler en des matériaux auto-assemblants, tels que des métaux et des semi-conducteurs, à l’échelle nanométrique,” explique Denis Garoli.

Vers une Nouvelle Génération de Microélectronique

L’équipe introduit une approche biologique à la fabrication de ces transistors. Elle exploite la capacité de l’ADN à créer naturellement des géométries en 2D et en 3D. « Nous utiliserons des nanostructures d’ADN en 3D comme modèle pour les transistors, les logiques numériques et la mémoire », ajoute Remo Proietti Zaccaria.

En utilisant des matériaux nanométriques fixés le long du support d’ADN, les chercheurs peuvent réduire considérablement la complexité et le temps de fabrication. La résolution spatiale est presque aussi fine que le diamètre d’un double brin d’ADN, soit environ 2 nanomètres.

En synthèse

Le projet 3D-BRICKS esquisse un avenir fascinant pour les technologies électroniques. En associant la biologie et la microélectronique, il pourrait bien nous propulser vers une nouvelle ère de composants électroniques plus compacts et plus efficaces.

Pour une Meilleure Compréhension

Qu’est-ce que le projet 3D-BRICKS ?

Le projet 3D-BRICKS est une initiative financée par l’UE visant à développer une nouvelle génération de microélectronique en utilisant des Nanotubes de Carbone et l’ADN.

Qui sont les chercheurs impliqués ?

Denis Garoli et Remo Proietti Zaccaria, tous deux basés à l’IIT à Gênes, coordonnent ce projet. Ils travaillent avec des chercheurs de plusieurs pays européens.

Quelles sont les limites des technologies actuelles ?

Les technologies actuelles de semi-conducteurs et de nanoelectronique sont presque à leur point de saturation en termes de puissance de calcul et d’efficacité énergétique.

Quel est le rôle de l’ADN dans ce projet ?

L’ADN est utilisé comme une « matrice » pour créer des géométries en 2D et en 3D pour les transistors, les logiques numériques et la mémoire.

Quelle est la taille des nano-transistors fabriqués ?

La résolution spatiale est presque aussi fine que le diamètre d’un double brin d’ADN, soit environ 2 nanomètres.

Quelle est l’implication pour l’industrie de la microélectronique ?

Cette nouvelle approche pourrait mener à la création de composants électroniques plus compacts et plus efficaces, redéfinissant ainsi le futur de la microélectronique.

Outre l’IIT, le consortium 3D-BRICKS est composé de : Université de Fribourg (Suisse), Universitaet Leipzig (Allemagne), Universitaet Hamburg (Allemagne), Universiteit Antwerpen (Belgique), Karlsruher Institut Fuer Technologie (Allemagne), KERR S.R.L. (Italie), Fundacio Institut Catala De Nanociencia y Nanotecnologia (Espagne), CNT Innovation (Belgique).

Légende illustration article : Un nanotube de carbone usiné avec 3 pointes métalliques pour obtenir un transistor (Garoli/IIT)

+ d’informations : https://3d-bricks.eu/

[ Rédaction ]

         

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