Le convoi de déchets radioactifs presqu’à destination

Vendredi 5 novembre, un transport ferroviaire comprenant 11 emballages de déchets nucléaires vitrifiés a été organisé entre le terminal ferroviaire de TN International à Valognes (France) et le site de Gorleben en Allemagne.

Le convoi se trouve actuellement à 25 kilomètres de son terminus, Dannenberg, sous la haute protection de 20 000 policiers. Une évacuation d’environ 3 000 militants antinucléaires a eu lieu cette nuit et jusqu’à 8h30 ce matin.

Il s’agit du onzième retour de déchets vitrifiés vers l’Allemagne, réalisé conformément aux contrats commerciaux conclus entre les compagnies d’électricité allemandes et Areva. Les 11 emballages contiennent 308 conteneurs pour un poids total de 154 tonnes et correspondent aux déchets ultimes de 513 tonnes d’uranium initial.

"La production électronucléaire permet d’éviter l’émission d’environ 2 milliards de tonnes de CO2 dans le monde". Et le train qui contient les déchets issus du traitement de combustibles nucléaires ont fourni de "l’électricité sans CO2 à plus de 24 millions d’Allemands pendant un an" précise Areva dans un point de situation.

La semaine dernière Greenpeace avait comparé ce transport à un Tchernobyl.  Ce propos est "outrancier et sans fondement" a estimé le géant français du nucléaire. "Le dispositif mis en place assure une sécurité maximale du transport".

Pour Areva, "la radioactivité des déchets est piégée dans du verre inaltérable et les emballages sont conçus pour résister à des agressions ou accidents extrêmes telles qu’une collision avec un train lancé à grande vitesse ou la chute d’un avion".

Et de finir, "il est pour le moins paradoxal que ceux là même qui prétendent dénoncer la dangerosité du transport s’évertuent à affaiblir les mesures de sécurité qui l’entourent en menant des actions ou en divulguant des informations destinées à entraver sa bonne marche".

Le convoi de déchets radioactifs touche à sa fin

Ce onzième transport porte à 2716 le nombre de conteneurs retournés vers l’Allemagne depuis 1996, soit 90% du total des conteneurs de déchets vitrifiés à acheminer.

Historique des acheminements :

1996 : 1 transport – Retour de 28 conteneurs
1997 : 1 transport – Retour de 56 conteneurs
2001 : 2 transports – Retour de 336 conteneurs
2002 : 1 transport – Retour de 336 conteneurs
2003 : 1 transport – Retour de 336 conteneurs
2004 : 1 transport – Retour de 336 conteneurs
2005 : 1 transport – Retour de 336 conteneurs
2006 : 1 transport – Retour de 336 conteneurs
2008 : 1 transport – Retour de 308 conteneurs

Les caractéristiques des déchets vitrifiés :
Le mélange constitué par les produits de fission et du verre constitue les déchets vitrifiés. Dans un volume compact, il contient 99 % de la radioactivité totale des différents déchets séparés au cours des opérations de traitement. Après avoir produit pendant 3 ou 4 ans de l’électricité dans le coeur du réacteur, le combustible nucléaire est usé et doit être déchargé. Ce combustible usé représente encore une importante source d’énergie valorisable.

Le traitement est l’opération industrielle qui permet d’une part de récupérer au sein de ce combustible usé les matières valorisables (l’uranium 96% et le plutonium 1%) et d’autre part, de séparer puis de conditionner en vue de leur transport et de leur stockage définitif les déchets ultimes (4% de produits de fission). Les produits de fission résultant de la réaction nucléaire et contenus dans le combustible usé représentent l’essentiel de la radioactivité liée à la production d’électricité. Ils ne sont pas utilisables et sont gérés comme des déchets de haute activité (High Level Waste).

Lors du traitement-recyclage, les produits de fission, ainsi que les traces d’autres déchets ultimes, sont "vitrifiés" c’est à dire incorporés dans une matrice de verre au borosilicate qui les immobilise définitivement et permet leur confinement sous une forme appropriée à leur stockage définitif.

Stable, homogène et inaltérable dans le temps, ce verre est de composition comparable à celle d’une roche volcanique naturelle (l’obsidienne). Dans le monde, ce verre au borosilicate est unanimement reconnu comme étant la matrice la mieux adaptée et la plus stable pour ces déchets.

Src : Areva

 

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Teredral

Bravo et merci à Enerzine pour cette brève qui rétablit quelques vérités et tranche avec l’information unilatérale et mensongère assénée ce week-end par la plupart des medias à propos de ce transport de colis de déchets vitrifiés.

michel123

Toutes ces informations sont connues des gens qui prennent le temps de s’informer . Malheureusement la plupart des médias ne parlent que du train de tchernobyl qui va semer la mort tout le long de son trajet , tout juste si le train n’est pas accusé de semer pas une poussière dangereusement radioactive voire d’exploser dans l’apocalypse finale . L’hystérie collective est bien organisée avec une mise en scène trés professionelle : Le train de la mort progresse vers la pauvre allemagne qui ne survivra pas à cette catastrophe malgré les valeureux écologistes combattant les méchants policiers à la solde du grand capital , prés à se faire couper en deux par le train maudit….

Dan1

Cet article est en effet factuel et didactique. En un mot, il est digne d’un magazine traitant sérieusement de l’énergie. Cependant, il pose un sérieux problème : si on commence à informer systématiquement et objectivement le peuple du fonctionnement et des dangers réels de chaque filière électrogène, que restera-t-il à terme comme marge de manoeuvre pour la propagande ? Il est à craindre qu’une société instruite soit beaucoup moins réceptive à la désinformation grossière et que certaines de nos associations se retrouvent “ringardisées”. C’est d’ailleurs ce que j’écrivais à propos des principaux ennemis des antinucléaires : Il serait probablement plus efficace de lutter contre l’Education Nationale et Internet que contre AREVA ! Attention donc, le journalisme de qualité n’est pas sans conséquence !