Les lave-linge et lave-vaisselle dans le collimateur

L’Union européenne a adopté deux nouvelles mesures ambitieuses visant à limiter les consommations d’électricité et d’eau des lave-linge et des lave-vaisselle.

Ces mesures supplémentaires s’inscrivent dans la droite ligne du programme de réduction des consommations des appareils électriques initié en 2008 sous présidence française de l’Union européenne.

Ce programme, qui permettra de d’économiser 340 TWh (soit l’équivalent de la consommation électrique du Royaume-Uni) et de réduire de près de 140 millions de tonnes les émissions de CO2 de l’Union européenne à l’horizon 2020, a déjà été mis en œuvre pour la veille des appareils électriques, l’éclairage, les décodeurs numériques, les alimentations externes et chargeurs électriques, les moteurs, circulateurs, réfrigérateurs, congélateurs et téléviseurs.

Les nouvelles mesures concernant les lave-linge et lave-vaisselle ont été adoptées par le comité règlementaire réunissant les experts des États membres de l’Union européenne vendredi dernier.
Ces dispositions doivent maintenant être soumises au Parlement et au Conseil avant d’être publiées au cours de l’été.

Aujourd’hui, les consommations d’électricité liées aux seuls lave-linge dans l’Union européenne sont estimées à 35 térawatts-heures, pour des émissions de 18 millions de tonnes de CO2.

Des progrès significatifs ont déjà été réalisés sur ces appareils, qui bénéficient pour 90% d’entre eux d’un classement en A selon l’étiquetage énergétique en vigueur depuis une dizaine d’années. Les nouvelles mesures adoptées le 28 mai 2010 vont induire un nouveau progrès, capital dans un contexte d’usage croissant d’appareils toujours plus puissants.

Concernant les lave-linge, le règlement impose des seuils de performance sur l’énergie et l’eau. Les règlementations combinées d’éco-conception et d’étiquetage conduiront à une réduction de 1,5 TWh en 2020 et 2,7 TWh en 2025.

Concernant les lave-vaisselle
, le règlement fixe des exigences d’éco-conception en trois étapes, pendant 6 ans. Les économies annuelles attendues des mesures combinées d’éco-conception et d’étiquetage se chiffrent à 2,3 TWh d’électricité en 2020.

D’autres exigences que l’efficacité énergétique sont réglementées. Pour les lave-linge, des obligations pèsent sur les notices d’informations, la consommation en modes veilles et arrêt, l’obligation d’un cycle à 20 et les seuils de performance sont fixés sur : outre l’efficacité énergétique, l’efficacité de lavage et la consommation d’eau. On relève des obligations similaires concernant les lave-vaisselles.

Aux mesures de performance énergétique s’ajoute l’étiquetage énergétique, qui fait également l’objet de réglementations qui devraient être adoptées rapidement puisque la directive-cadre « étiquetage » sur laquelle ces mesures s’appuient vient d’être adoptée par le Parlement européen. Cette directive introduit un nouveau format d’étiquette avec toujours 7 classes de performance, allant jusqu’à A+++ pour les meilleurs produits.

« Ces nouvelles mesures de réduction des consommations d’énergie d’appareils électroménagers de la vie de tous les jours s’inscrivent dans la continuité du programme ambitieux lancé en 2008 par la présidence française de l’Union européenne. Après la veille des appareils limitée à 1 W, l’éclairage des rues et des bâtiments tertiaires, la fin des ampoules à incandescence, les réfrigérateurs et les téléviseurs, nous franchissons une nouvelle étape qui va permettre de réduire les consommations d’énergie et les émissions de CO2, et redonner du pouvoir d’achat à tous les ménages en Europe, et même au-delà puisque ces nouvelles normes sont appelées à devenir des standards internationaux. » a indiqué Jean-Louis Borloo, ministre de l’Écologie et du Développement durable dans un communiqué.

L’UFC Que Choisir a plaidé récemment pour "une réactualisation de l’étiquetage énergétique" et demande également à appliquer  "un système de Bonus/Malus pour les appareils ménagers".

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imagreen

C’est une bonne idée de s’attaquer à la performance énergétique des lave-linge et lave vaisselle mais à mon avis c’est pas le sujet principal dans la lutte des GES. Pour rappel : • 70 à 90 % des émissions de CO2 proviennent de la combustion des énergies fossiles (transport, chauffage des bâtiments, production d’électricité à partir de combustibles fossiles…). • 10 à 30 % sont issues de la déforestation. Source : Les travaux du GIECC Donc bon, les lave-linge et les lave-vaisselle c’est l’arbre qui cache la fôret sans mauvais jeu de mot…

Timothee

Bonjour! petite réaction au commentaire précédent 🙂 ce n’est pas LE sujet principal dans la lutte contre les GES (L’europe a déjà utilisé beaucoup de ses capacités d’économie d’énergie, grace aux précédentes politiques), mais une remarque cependant : Pourquoi s’en priver, alors que ce sont des mesures “faciles” à mettre en oeuvre, et peu couteuses? L’europe impose des nouvelles normes=> les constructeurs se mettent au travail et mettent sur le marché des machines plus efficaces => les effets se ressentent en 4 à 5 ans (rapide…). Et au final, on évite quand même la construction de nouvelles centrales (couteuses), ce qui est gagnant économiquement! Petite remarque/question supp : 340Twh d’économie pour le programme, c’est par an, ou sur les 10ans à venir? (/an semble plus logique)

Tancoat

Une vrai possibilité de réduire la consommation électrique des machine à laver est de les équiper de deux entrées d’eau. L’une pour l’eau froide (classique). L’autre pour l’eau chaude. Ainsi nous pourrions fournir à la machine de l’eau préchauffée par les panneaux solaire ou la chaudière bois. Nous réduisons ainsi le recour à l’électricité, enrgie gasoillée à la production de chaleur. Les économies globales (GRS, centrales, investissements, ressources minières…) seront colossales. Donc une partie des 70 à 90 % d’émessions de GES que mentionne Imagreen sera évitée. Et Thimotée a raison, c’est une mesure facile à mettre en place rapidement.

Pastilleverte

toujours excellentes les intiatives “locales” visant à une meilleure efficacité énergétique (la question des GES étant très secondaire). Mais pas au prix d’un marché de dupes, comme pour les machines à froid, à savoir, le prix d’achat supérieur qui n’est pas compensé par la baisse des consos, ou pas avant 10 ans…

imagreen

C’est vrai, travailler sur le performance énergétique des équipements electroménager est facile à mettre en oeuvre… toutefois c’est pas le sujet central, mais je suis d’accord avec vous c’est un plus dont on ne doit pas se priver ! Par contre les marques font du marketing à base de “green washing” pour vendre leurs produits “verts” à des prix parfois prohibitifs…je pense donc pas que cela profite au plus grand nombre malheureusement… Très bonne idée de Tancoat, a retenir !

Devanh17

Des lave-linges avec une entrée froide et une entrée chaude existent… mais très difficile à trouver dans la grande distribution. Il faudrait promouvoir et encourager la distribution d’électroménager de ce type. Pour ma part, l’achat de ce type d’électroménager s’est fait via une commande sur un site internet.