L’impact de la fonte glaciaire sur un dépôt de combustible nucléaire ?

Quel serait l’impact d’une calotte glaciaire sur le dépôt définitif suédois pour le combustible nucléaire irradié ? Comment un dépôt définitif affecte l’environnement immédiat si le sol est perpétuellement gelé ? Les réponses à ces questions se trouvent au Groenland.

À Kangerlussuaq, à l’ouest du Groenland, la Société suédoise de combustibles nucléaires et de gestion des déchets, SKB, participe à un projet de recherche international majeur visant à étudier comment l’eau issue de la fonte glaciaire pénètre et circule sous la calotte glaciaire et forme des nappes phréatiques qui, à leur tour, pourraient affecter la sûreté du dépôt. Le projet s’intitule « Greenland Analogue Project » (Projet sur les analogies au Groenland), ou GAP en abrégé.

SKB étudie par ailleurs ce qu’il se passe à la surface du sol dans un environnement de pergélisol. Comment l’eau en surface circule-t-elle dans un paysage dans lequel le sol est perpétuellement gelé ? Et comment la biosphère fonctionne-t-elle, où se réfugie la vie ? Ce sont les questions auxquelles tente de répondre le projet « Greenland Analogue Surface Project » (GRASP – Projet sur les analogies de surface au Groenland).

Le Dépôt de combustible nucléaire doit fonctionner et demeurer sûr pendant très longtemps.

Les analyses de sécurité de SKB étudient ce qu’il arrivera au dépôt au cours d’un million d’années. Cela représente l’équivalent de huit cycles glaciaires. En étudiant les calottes glaciaires existantes, telles que celle du Groenland, les climatologues peuvent en apprendre suffisamment pour pouvoir modéliser ce qui est susceptible de se produire dans un avenir très éloigné.

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Steph

‘Le Dépôt de combustible nucléaire doit fonctionner et demeurer sûr pendant très longtemps.’ C’est quoi ‘tres longtemps’? J’aimerais bien savoir comment on peut modeliser le vieillissement de couches geologiques meme stables, des parois de la mine ou des gangues de plomb et beton entourant les dechets nucleaires et tout ca sur les quelques 50-100 000 ans necessaires pour que le plutonium cesse d’etre un poison.

Temb

A ce propos, si je ne me trompe pas le site de Bure est à 340m d’altitude donc en cas de montée du niveau des océans “on” (nos petits, petits petits, petits… enfants) est relativement tranquilles, pas de risques d’inflitration non plus?

Bachoubouzouc

L’ANDRA s’est donné la peine de mettre en place un site sur lequel leurs interlocuteurs répondent à vos commentaires sur leurs articles et à vos questions : éo.com/foire-aux-questions

Enrevant

… qu’est ce que les promoteurs de ces “entrepôts” en ont à faire ici ou ailleurs, qu’ils resistent 100, 5000 ou 100.000 ans ? Personne n’ira leur chercher querelles le jour on l’on se rendra (enfin) compte qu'”on aurait pas du…” Alors laisser les s’amuser avec nos sous. N’oubliez pas, le filière nucléaire c’est aujourd’hui 120.000 emplois directs et pfffff… (au moins !) en indirects. Alors qu’est ce qu’on en a à faire des générations futures, hein ?

Temb

Merci, pas encore de réponse à cette question (sans doute naïve), plus qu’à attendre du coup!

Pas naif

sachant qu’au bout de 1100ans la radioactivité du Cs137 et Sr90 est éteinte au point qu’on pourraît en donner des morceaux sous forme de sel ou plâtre à des bambins pour jouer !! Bien sûr les autres isotopes moins chauds mais plus longs (Cs135) seront toujours là mais un simple calcul les comparant au Potassium40 naturel présent à haute dose dans les roches encaissantes à haute dose (30kg/m3) montre déjà que la radioactivité artificielle “dangereuse” de Cs135 est inférieure à la radioactivité naturelle (davantage dangereuse car de même nature mais de plus haute énergie) du potassium. Et pan! sur les peurs écolos: la Nature est pire que l’homme. Tous ces discours coupant les cheveux en 4 ne servent qu’à égarer les gens mais la vérité finira toujours par s’établir…

Strene

1100 ans, une paille….Cela fait juste 33 générations vous devoir payer nos choix actuels !

Dan1

Et une calotte glacière ou un événement moins étendu mais plus ciblé et immédiat sur les conteneurs CASTOR entreposés en Allemagne, ça a quel effet sur nos enfants et nos petits, petits petits, petits… enfants ?

Devoirdereserve

Les stockages géologiques profonds ne sont pas des “coffre-forts”. Le but n’est pas d’avoir un truc indéformable, intègre sur 100 000 ans : les ingénieurs connaissent les limites de leur art ! Déjà, assurer la réversibilité sur 100 ans, c’est un beau challenge. Non, l’idée, c’est que au-delà de la fermeture du stockage, la diffusion des radioéléments se fera à un rythme lent, garanti par la physique et la géo-physique. Et quand les radioéléments les plus mobiles atteindront la surface, ce sera après leur fin de vie radioactive. Par ailleurs, les arguments que vous soulevez plaident contre les entreposages et les stockages sub-surface. Tandis que le stockage profond apporte des garanties. Enfin, pour l’instant, il n’est pas question de stocker du plutonium (en France du moins). Juste les produits de fission. Les combustibles usés contiennent trop de matière énergétique valorisable pour qu’on les mette au fond. Evidemment, je pense à la transmutation (par quelle que filière que ce soit). Et même si la France sort du nucléaire, ces matières (U et Pu) gardent une valeur énergétique et donc commerciale. Donc le fond, c’est que pour les produits de fission HA, et quelques déchets MA-VL. Pour répondre à Steph sur le comment de la modélisation, autrement que par un doc Andra : voici les travaux de l’IRSN, évaluateur de la sûreté. Vous noterez l’exigence de forger une expertise indépendante…

Coqueluche

Il faut arrêter avec les lobbies… que vaut-il mieux, stocker pendant 1000 ans en sachant de d’ici là on aura peut redémarrer un super phenix qui consomme les dechets nucléaires ou alors continuer à réchauffer la planète sans le nucléaire, auquel cas dans 1000 ans, l’homme n’aura plus de descendants?

jmdesp

Il me semble qu’il y a des actinides à stocker aussi, dont plusieurs ont de longues durées de vie. De plus le MOX ne peut pas repartir pour un tour, trop de 240Pu, etc., donc du coup ça fait bien du plutonium longue durée à stocker. Par contre, presque tout l’activité est sur les isotopes qui durent quelques centaines d’années, au delà de cela, on a un résultat qui n’est pas tant plus actif que le minerai qu’on a extrait du sol au départ (cf cette mine exceptionnelle au Canada qui atteint 20% d’uranium, et qui même unique représente plus de volume que nos centres de stockage).

Sicetaitsimple

J’avais retenu qu’en France, on ne retraitait que ce qui était nécessaire à la production de MOx pour une vingtaine? de réacteurs, le reste restait sous forme de combustible usé en piscine, dont notamment le MOx une fois utilisé. Bref, on travaillait à stock de Pu “pur” proche de 0. Par ailleurs, que deviennent les actinides issus de ce retraitement? Incorporés aux HALV?

jmdesp

Oups, il y a quiproquo apparement, effectivement pour l’instant le MOX est encore en piscine. Ce que je voulais dire en fait, c’est comme le souligne la radioactivite.com, un passage par le MOX ne réduit que de 25% le stock de plutonium, et le multi-recyclage n’est pas jugé économique, trop complexe de gérer les 242Pu (plus que le 240Pu) qui empoisonne le stock. Cette autre page sur le même site montre bien que sur le long terme, les 2 principales sources d’activité durable sont les actinides, et l’uranium 235 récréé par la décroissance du 239Pu. Par contre, c’est vrai que les autres isotopes Pu vont être plutôt moins génants. Bref, même si pour l’instant les assemblages sont encore trop chaud pour les vitrifié, ils le seront à terme, avec production de déchets vitrifiés contenant pas mal de plutonium, et à durée de vie plus longue. Sauf si entretemps … Ou qu’on décidait de stocker tel quel, sans retraitement, mais c’est pas du tout notre filière, donc ça me semble peu intéressant. Et sinon, comme décrit ici http://www.areva.com/FR/activites-3024/traitement-des-combustibles-nucleaires-uses-reduction-du-volume-de-dechets.html les déchets ultimes vitrifiés comprennent bien les actinides mineurs.