L’UE veut réduire de 30 % les émissions de CO2

Une résolution votée mardi dernier au sein de la commission européenne de l’environnement, montre que l’Union doit s’engager à réduire de 30 % ses émissions de gaz à effet de serre d’ici 2020 (par rapport au niveau de 1990), et cela avant la fin de cette année.

Par ailleurs, des compensations devront aussi être autorisées, dans certaines limites, et il faudra également parvenir à une réduction de 25 % à l’intérieur de l’UE. "Cela créerait plusieurs millions d’emplois nouveaux dans l’Union et apporterait d’autres avantages économiques" a indiqué la Commission de l’environnement.

Le vote de la commission (44 voix pour, 14 voix contre et 1 abstention) prépare le terrain à un vote solennel, prévu le 23 juin. Selon Bas Eickhout (Verts/ALE, NL) qui a élaboré la résolution: "La position du Parlement européen a évolué au cours de l’année dernière. L’objectif d’une réduction de 30 % reçoit aujourd’hui un large soutien et il est particulièrement important pour l’économie européenne de mener des politiques climatiques ambitieuses."

Réduction interne de 25 %

La commission de l’environnement demande à l’UE de fixer un objectif contraignant de 30 % dans les plus brefs délais, et ce avant la fin 2011. Concernant l’engagement actuel d’une réduction de 20 %, il devrait être possible d’inclure des compensations financées dans d’autres parties de la planète, toutefois l’UE doit s’engager à réduire de 25 % les émissions de gaz à effet de serre à l’intérieur de son territoire, précise la commission de l’environnement.

Les députés reconnaissent que la réalisation de ces objectifs dépendra en grande partie de celle des objectifs de l’Union en matière d’énergie renouvelable et d’efficacité énergétique. Les mesures nationales, telles que l’investissement dans l’innovation et les allégements fiscaux, peuvent jouer un rôle décisif. En ce qui concerne l’Union, la commission estime qu’un ajustement du système communautaire d’échange de quotas d’émission (ETS) pourrait s’avérer nécessaire à l’avenir.

Ces réductions visent à contribuer au projet, partagé par l’Union européenne et les Nations unies, visant à limiter le réchauffement de la planète à 2° C, une étape que les scientifiques considèrent comme décisive pour faire face au risque de conséquences graves du changement climatique.

Crise économique, avantages économiques

Les députés font observer que les réductions des émissions de CO2 de l’Union depuis 1990 ont déjà atteint 17 %, à la faveur de la crise économique. Quant à l’avenir, ils estiment que le fait de placer la barre à 30 % apportera de nombreux avantages économiques. La résolution cite une étude selon laquelle six millions d’emplois nouveaux pourraient être créés. La révision des objectifs créera également des défis dans certains secteurs, même si les députés notent que la plupart des industries à haute intensité énergétique bénéficient de mesures spéciales dans le cadre du système ETS.

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jl06

Voilà une annonce qui me semble importante… C’est le genre d’objectif qui pourrait structurer l’Europe pour la décennie à venir en fournissant les bases pour les suivantes. Dans le sillage de Copenhague (était-ce donc l’échec que l’on a prétendu?), ce vote commence à mettre les points sur les i. Ne pas lâcher l’étape 2020, c’était essentiel, mais aujourd’hui, c’est aussi un message clair à tous, émetteurs directs comme consommateurs. Admettons maintenant que cet objectif soit au sommet de la hiérarchie énergétique européenne. Quels sont ceux qu’il faut classer derrière? Assurer la demande de chacun quelle qu’elle soit? Sortir du nucléaire? Développer les filières EnR? Interdire la fracturation hydraulique? Car il va falloir bien réfléchir aux contraintes que l’on veut réellement imposer, sans quoi l’objectif premier ne sera pas atteint. Il serait donc bienvenu que l’UE s’attache à présent à définir et à communiquer les objectifs, contraintes et degrés (pas Celsius!) de liberté associés au programme -30%. On peut alors imaginer que tout projet d’envergure devra démontrer comment il s’intègre dans un tel programme, sans quoi il ne serait pas autorisé. Ça simplifierait les débats et ça permettrait de se concentrer sur les autres décisions importantes dans la mesure où l’objectif “2 °C max” n’est pas menacé. Saluons donc cette étape – ça va dans le bon sens pour le climat.

enerZ

On va se pencher sur la question … Merci pour votre remarque… La rédaction