Manifestez vous : « Les navires du futur »

Le gouvernement a annoncé à travers plusieurs cabinets ministériels le lancement d’un appel à manifestations d’intérêt dans le cadre des investissements d’avenir piloté par l’ADEME et dédié aux navires du futur.

Selon eux**, l’industrie navale française se doit "impérativement de rester compétitive", car la France se situe au 6è rang mondial, alors même que le contexte de "la concurrence s’intensifie."

Pour cela, les filières maritimes, fluviales et de plaisance devront "relever plusieurs défis" liés notamment à la raréfaction du pétrole, à la croissance des échanges mondiaux ainsi qu’aux impacts environnementaux qu’elles auront à anticiper.

Ainsi, le navire du futur (économe, propre, sûr et intelligent) devra :

– Permettre un gain très important sur la consommation d’énergie actuelle ;
– Anticiper la réglementation en matière de protection de l’environnement sur sa durée de vie et garantir un recyclage dans des conditions économiques acceptables ;
– Améliorer les standards de sécurité, de sûreté et de confort de l’équipage, des passagers et de la cargaison au cours d’activités courantes comme en situations extrêmes (tempêtes, piraterie, etc.) ;
– Assurer l’optimisation de la navigation, des consommations, des émissions et des opérations courantes et critiques du navire.

Cet appel à manifestations d’intérêt (AMI) concerne les bateaux et navires du domaine civil ayant une fonction commerciale de transport maritime ou fluvial (personnes, marchandises, etc.), ou encore une fonction de travail (pêche, maintenance, surveillance, etc.) ou enfin une fonction de loisir (plaisance), ainsi que leurs équipements à bord (hors équipements spécifiques des navires de travail).

Pour chacune des technologies ou solutions proposées, les démonstrateurs permettront au final de :

  • Valider leurs performances économiques, environnementales, et sociales ;
  • Valider leur compatibilité avec la flotte, les infrastructures portuaires et fluviales, existantes ou anticipées ;
  • Valider leur conformité avec les réglementations existantes ou les évolutions identifiées ;
  • Préparer une industrialisation intégrée aux procédés industriels permettant d’optimiser leur coût de conception, de construction et de maintenance.

Les travaux éligibles à cet appel à manifestations d’intérêt porteront non seulement sur les techniques, les procédés, les méthodes et les produits mais aussi sur les services, les modèles d’affaire et la logistique. Sont également ciblées les innovations organisationnelles correspondant à de nouvelles coopérations entre agents économiques.

Enfin, le montant définitif consacré à cet appel à manifestations d’intérêt sera décidé en fonction de l’excellence des projets présentés.

La date limite de dépôt des dossiers est fixée au 11 janvier 2012.

** Nathalie Kosciusko-Morizet, Ministre de l’écologie, du développement durable, des transports et du logement, François Baroin, Ministre de l’Economie, des finances et de l’industrie, Laurent Wauquiez, ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche, Eric Besson, Ministre de l’industrie, de l’énergie et de l’économie numérique, Thierry Mariani, Ministre des transports et René Ricol, Commissaire général à l’investissement.

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christophe1007

Cette technologie est tout à fait au point pour des navires militaires(portes-avions, sous-marin) ou civils(brises-glaces), et peut être rapidement adaptée aux gros navires de transport(paquebots, portes-container). La raréfaction du pétrole rendra le changement rentable; et ce sera un bon point pour l’action contre les gaz à effet de serre.

Tassin

Allons-y! Généralisons une technologie des années 50 sur tous les navires! Ben voyons…

Sand

et pour recycler facile, on le coule en grand fond marin, du coté de Fukushima. Ou alors en nouvelle Zemble, la bas dans le grand nord Russe, z’ont deja balancé toutes leurs merdes nucléaires de toute facon. Et en cas de naufrage sur les cotes bretonnes, pas de soucis, les cuves sont toujours étanches, tout au plus un peu de coeur a fondu.

Pastilleverte

que le navire du futur veillera également à augmenter la sécurité des équipages, y compris contre la piraterie (je n’invente rien, c’est écrit en toute lettre). D’où l’avantage de la propulsion nucléaire, avec sous produit bombinette (un peu trop violent, peut être ?) Sinon, vive le retour de la voile et de la vapeur, surtout produite par l’équipage en sueur suite aux efforts déployés pour hisser les voiles. (ouio, je sais, il existe des systèmes automatisés pour les moignons de voiles ou assimilés utilisés pour réduire la conso de carburant, mais alors comment résoudre les problème du chômage des gars de la marine ?)

Briacl

De l’atome à bord de nos navires sillonant les mers… Quand on voit comment vieilli un navire qui au bout de 15 à 20 ans quitte les pavillons du premier registre pour un bal des nationalités dans les états “maritime” de complaisance et ce jusqu’à la retraite à plus de 40 ans… Avec une baisse continue de l’entretien, de la qualification de l’équipage et du contrôle par l’état du pavillon, c’est un projet qui me semble aberrant et dangereux. Quid du tarif d’assurance de tel engin ? Le transport maritme reste aléatoire, on parle toujours d’expédition maritme, météo, erreur de quart, avarie machine, terrorisme… Ouha! Ca sent bon le docteur Folamour ! Le navire du future pour quel transport dans le future ? Avec le prix de l’énergie qui explose, pensons relocalisation et développons une flotte de caboteur fluvio-maritime qui déservira l’Europe et l’Afrique à la voile avec complément biocarburant/gaz/hydrogène… et rouvrons une ceinture de ports secondaires sur nos façade maritme en liaison avec le rail et le fluvial. La voile a fait beaucoup de progrès (mat magnuss sur un transporteur d’éoliennes, skysail sur cargo, grément moderne sur transport de vin…) Il n’y a pas de chômage chez les gars de la marine, merci pour eux ! On embauche encore…

michel123

Le navire du futur utilisera dans un premier temps des piles à combustible hautes température avec soit du gaz naturel ( ou biométhane) à utisation directe (sans reformage ) soit de l’hydrogène . Cette solution permet de produire de l’électricité avec des électrodes sans platine , un bon rendement surtout si la chaleur excédentaire sert à faire tourner une turbine à vapeur en circuit fermé ( la source froide indispensable à la condensation c’est la mer ) on peut arriver à des rendements de 50% + 40% du reliquat : soit 50 + 20 = 70%. C’est d’autant plus facile que la technologie existe déjà et ne demande aucun bond technologique . Rien n’empêche d’ajouter des voiles pour économiser le carburant .

Lionel_fr

Les SOFC trouveront leurs premiers débouchés dansdes puissances < 100Kw et risquent de couter des fortunes.. Alors les motoristes auto pourront compter leurs abattis. Mais si on peut stocker du méthane à la manière des méthaniers (à – 161°) alors un moteur classique fonctionne très bien. L'évaporation du méthane liquide va directement dans les moteurs. Le problème , c'est que tout ceci nous échappe au point de vue industriel, excepté gdf qui développe des terminaux méthaniers, rien en France sur les SOFC et comment faire le poids face à des fuels lourds qui coûtent quelques centimes en eaux internationales ? Les méthaniers sont les navires les plus chers au monde hélas. Il me semble difficile d'esperer améliorer les bateaux autrement que par le vent qui est la seule énergie gratuite raisonnablement fiable à bord. Optimiser le design du bateau et l'utilisation du vent me semblent les seules réponses au problème tel qu'il est posé ici

Dan1

Pour l’instant pour le propulsion des bateaux porte-conteneurs : big is beautiful. La compagnie danoise (le pays qui fait des éoliennes) MAERSK possède déjà 8 super porte-conteneurs qui peuvent embarquer chacun 14 000 conteneurs de 20 pieds (6 mètres de long et 30 m3). Chaque bateau peut donc rapporter en Europe du nord en un seul voyage 420 000 m3 de marchandise en un peu moins d’un mois : Pour cela il suffit de le propulser avec un moteur diesel finlandais de 110 000 chevaux : Evidemment, c’est du diesel, donc rien de révolutionnaire. Sauf que celui là consomme dans les 120 grammes par cheval et par heure… ce qui est très peu. Enfin, la bête va tout de même consommer dans les 6 tonnes à l’heure (à peu près pareil qu’un gros AIRBUS). Cela veut dire que la machine va engloutir dans les 3 000 tonnes de pétrole pour faire Shangaï – Rotterdam… mais elle aura transporté 400 000 m3 sur 18 000 kms. Donc chaque m3 aura consommé environ 8 litres de pétrole. Avec un camion semi-remorque de 80 m3 dont chaque mètre cube aurait consommé 8 litres (640 litres au total) on aurait parcouru 1 600 km (à 40 litres au cent). Avec un petit utilitaire de 10 m3 on aurait parcouru 600 km, et en voiture particulière (1m3 max) 150 km. Au final, existe-t-il aujourd’hui une solution qui permette globalement de transporter 400 000 m3 sur 18 000 avec moins de 3 000 tep consommées ? Est-ce que le prix du pétrole qui explose va inciter à la relocalisation alors qu’un m3 de marchandise venant de Chine coûte 8 litres de pétrole comme s’il venait en voiture à 150 km de chez-vous ? PS : des bateaux de 18 000 conteneurs sont en gestation : Pour le Danemark, le vent souffle dans les voiles !

Nonmaisdisdonc

Christophe 1007 C’est fou ça quand meme de n’avoir que du nucleaire a proposer !

Minitax

pour les escrologistes obscurantistes (pléonasme), ce sera de toute façon NON. Même du cabotage treuillé par des ânes, ils vont trouver que ça saccage le littoral. En tout cas, une chose est sûre, c’est que si on veut que le secteur maritime coule, c’est de laisser les crânes d’oeuf du gouvernement lui dicter ce qu’il faut faire. A chaque fois que le gouvernement intervient, les Chinois peuvent se réjouir.

Reivilo

Faire des bateaux plus économes et plus propres pourquoi pas mais le problème n’est-il pas au départ de savoir si on a vraiment un besoin vital de mouton australien, de vin d’Amérique du sud ou de pavés en granit chinois (avec capricornes asiatiques en prime) ? Subventionner les solutions destinées à développer ce système aberrant uniquement guidé par les intérêts financier à court terme n’est sûrement pas une priorité. Que le bateau marche à voile ou à vapeur ne changera pas grand chose au final. Pendant ce temps là on met des batons dans les roues aux systèmes de relocalisation ou de valorisation des circuits courts qu’on devrait au contraire favoriser si on voulait vraiment combiner économie, écologie et social comme le dit si joliement (et hypocritement) la très communicante NKM.

Dan1

Nous sommes face au coeur du système qui fait vivre la mondialisation dont nous sommes aussi bénéficiaire. Or ce système : le transport maritime de très grande capacité est détenu en partie par un petit pays connu pour son penchant écolo : le Danemark. Nos Vikings avaient bien développé le Drakkar (c’est à la mode en ce moment) à l’échelle européenne. Mille ans plus tard ils en sont au super Drakkar de 400 mètres de long faisant le tour de la terre plusieurs fois par an. MAERSK, l’emblématique entreprise viking possède actuellement environ 600 navires ayant au total une capacité de transport de 1,9 millions de conteneurs de 20 pieds : L’une des plus grandes entreprises du pays des éoliennes s’avèrent donc être l’une des clés de la mondialisation. Et ce n’est pas près de s’arrêter car les danois préparent l’avenir : Il est même écrit : “The deal with Daewoo Shipbuilding & Marine Engineering Co. includes 10 firm orders for vessels able to carry 18,000 containers, enough for 18 million flat-panel televisions”. Je vous propose donc de présenter vos interrogations philosophiques à nos chers Danois : “Subventionner les solutions destinées à développer ce système aberrant uniquement guidé par les intérêts financier à court terme n’est sûrement pas une priorité. Que le bateau marche à voile ou à vapeur ne changera pas grand chose au final.” Danois – Chinois même combat…. sacrés Vikings ! Et pour l’instant, c’est aussi les coréens qui gagnent.

Reivilo

Eh oui le Danemark à une forte activité maritime, on s’en doutait un peu. Mais ironiser la-dessus ne fait pas beaucoup avancer le schmilblick. La mondialisation n’est ni bonne ni mauvaise dans son ensemble. Ce vers quoi il faudrait tendre à mon avis dans le contexte de crise énergético-écolo-économique actuel c’est d’aider à relocaliser ce qui peut l’être ; par exemple ce qui pèse lourd et qui est déjà disponible localement (le pavé de granit chinois prévu par Vinci pour équiper le tramway de la ville de Brest me semble un bon exemple de cette abérration). Cela ne signifie pas qu’il faut s’enfermer à double tour et refuser les échanges de produits spécifiques, et non disponibles sur le territoire ou les échanges de cultures ou de connaissances dont nous pouvons effectivement tous profiter. Y compris dans le sens sud->nord. La philo ça n’a jamais été mon fort, mais si l’approche philosopique de la mondialisation et de l’avenir des civilisations vous intéresse vous trouverez dans l’interview ci-dessous des pistes de réflexion intéressantes. Le camarade Edgar est un gars qui y a eu le temps de réfléchir et qui a le don rare de nous faire ressentir aisément des notions très complexes. Une contribution enrichissante et un livre à lire d’urgence.

Lionel_fr

La solution doit être un mélange de tout ça… En plus d’une adaptation des conteneurs pour les derniers km à terre… Le but n’est pas de changer de techno mais plutôt d’optimiser les prochaines générations de cargos. Le problème principal me semble la vitesse. On ne va pas à la même vitesse en remontant le vent q’avec 110 000 chevaux sous le capot. Donc les voyages sont plus longs et plus chers sauf quand on va dans le sens des vents dominants…. On peut bien couvrir le bateau de panneaux solaires , je doute que cela change grand chose surtout que le fuel international n’est pas taxable. Reste à exploiter la chaleur des moteurs et permettre au vent de jouer son rôle quand c’est possible.

Dan1

Pour Reivilo. “Dan marque contre son camp”. Quel est donc ce camp ?

trimtab

Sources pour ‘chercheurs de vérités’ et ‘liseurs entre les lignes’: Tapez ‘orcelle’ dans recherche sur Enerzine, (ou ‘green flagship’ sur google) et vous verrez qu’il y a déjà des ‘grosses pointures’ qui oeuvrent dans les ‘concepts ships’ du future ! trimtab

Minitax

du “bunker fuel”, c’est à dire du pétrole brut, carburant le plus polluant qui puisse exister (après le feu de bois). Or, on a DEJA la technologie pour supprimer entièrement cette énorme pollution (sans compter les nettoyages sauvages de cuves en mer !), à savoir les réacteurs nucléaires qui équipent des centaines de navires et sous-marins qui parcourent le globe depuis des décennies sans le moindre incident. Motoriser 5000 porte-containers par le nucléaire, chose qu’on sait parfaitement faire en toute sécurité, techniquement et économiquement now, revient à supprimer définitivement la conso en carburant de 2x le parc automobile français (100 millions). Seulement, les politiciens se gardent bien d’évoquer ce genre de solution éprouvée et faisable, preuve qu’ils n’en ont rien à battre de la lutte contre la pollution qui n’est qu’un prétexte pour imposer toujours plus de contraintes et de restrictions et ainsi étendre leur pouvoir. C’est bien plus porteur de tirer des plans sur la comète avec des solutions foireuses pondues par le lobby vert et les banksters du racket carbone de la City vu que la populace est prête à gober n’importe quelle propagande du moment que c’est vert. Donc s’il y a des innovations réelles, il n’y a aucune chance que ça vienne des plans quinquénaux sovietiformes dont nos énarques ont le secret, ça viendra des Chinois qui eux au moins ne se laissent pas conter par les escrologistes.

Lionel_fr

procurer des réacteurs et de l’uranium très enrichi aux pirates ? Prourquoi pas des bombes toutes faites ? comment pouvez vous présenter le nucléaire avec autant de légèreté ? Heureusement que quelques armées de l’air veillent au grain

Lionel_fr

Pour en revenir à nos bateaux. Un gros stirling entre les gaz d’échappement et l’eau de mer comme source froide permettrait de gagner un bon 30% non ? Pourquoi stirling ne fait il jamais recette ? les 70% d’énergie dispersé en chaleur sont quand même la source d’énergie la plus disponible à bord non ? La question est QUI va construire des moteurs stirling de centaines de Kw ? Phillips l’avait fait mais a jeté l’éponge quand les transistors ont rendu le générateur inutile. Les suédois motorisent leurs sous-marins avec de gros stirling, Qu’attendent-ils pour patcher les cargos ? Pour les bateaux, je ne vois pas mieux

jmdesp

Tu ne connais vraiment pas le sujet. Les diesels marines n’ont absolument pas le rendement merdique des moteurs de voitures particulière de 30%, mais d’environ 60%, celui des meilleurs cycle combiné pour le gas. Ils sont au top de l’efficacité, il n’y aucune marge de progession. C’est vrai que comme l’indique Minitax leur carburant est très polluant, mais quand il n’est pas brulé dans ce type de moteur il est utilisé comme fioul lourd dans les centrales électriques thermiques. Mieux vaut d’abord que ces centrales soient remplacées par quelquechose de plus efficace, y compris si c’est le gas (sauf si c’est le lignite comme c’est le cas en Allemagne malheureusement).

jmdesp

Comme je le marque juste au dessus, les navires porte-container ne brule pas du pétrole brut, mais des résidus de production dans les rafineries, la partie du pétrole qui est de trop mauvais qualité pour être incorporés dans le carburant destiné aux autres véhicules. Par ailleurs, comment fonctionne l’industrie chinois aujourd’hui ? Sur la base de plan quinquénaux élaborés par le régime et imposés au reste de l’économie, dont ceux qui ont conduit à la fabrication d’éolienne sans qu’elles soient connectées au réseau électrique, à un moment plusieurs dizaines de GW tournaient ainsi sans alimenter quoi que ce soit. M’enfin bon, je vais arréter de répondre à des sujet de l’année dernière en ne remarquant pas le décalage d’un an 🙂