MethaneSAT débute sa mission d’identification des fuites de gaz sur notre planète

MethaneSAT débute sa mission d'identification des fuites de gaz sur notre planète

L’observation de notre planète a franchi un nouveau jalon avec le lancement réussi de MethaneSAT, un satellite conçu pour cartographier et quantifier les émissions de méthane à l’échelle mondiale. Ce projet ambitieux ouvre la voie à une gestion plus précise et responsable de ce puissant polluant atmosphérique.

En conséquence, cette initiative pourrait transformer notre approche de la surveillance environnementale et contribuer à la lutte contre le changement climatique.

Une mission dédiée à la surveillance du méthane

Le lundi 4 mars, MethaneSAT s’est détaché avec succès de la fusée Transporter-10 de SpaceX, marquant le début de sa mission pour surveiller les émissions de méthane, un puissant gaz à effet de serre. Développé par une filiale du Fonds de Défense de l’Environnement (Environmental Defense Fund, EDF), ce satellite a pour objectif de catalyser la réduction des émissions de méthane, en se concentrant initialement sur les opérations pétrolières et gazières, sources majeures de ces émissions.

Prototype de données MethaneSAT recueillies en 2021.

Le président de l’EDF, Fred Krupp, souligne l’importance de cette initiative : « Réduire la pollution par le méthane provenant des opérations de combustibles fossiles, de l’agriculture et d’autres secteurs est le moyen le plus rapide de ralentir le taux de réchauffement tout en continuant à décarboner nos systèmes énergétiques. »

MethaneSAT jouera un rôle crucial en fournissant des données complètes sur ces pollutions à l’échelle mondiale, permettant de tracer les émissions jusqu’à leur source.

Capacités et attentes de MethaneSAT

Grâce à sa capacité à mesurer précisément les niveaux de méthane avec une haute résolution sur de vastes zones, MethaneSAT identifiera les grands émetteurs de méthane, y compris les sources diffuses qui représentent la majorité des émissions dans de nombreuses régions. Steven Hamburg, scientifique en chef de l’EDF et chef de projet MethaneSAT, explique : « Savoir combien de méthane provient de où et comment les taux changent est essentiel. »

MethaneSAT en construction.

En orbite autour de la Terre 15 fois par jour, MethaneSAT mesurera les variations de concentration de méthane aussi petites que trois parties par milliard. Cette sensibilité élevée, combinée à une haute résolution et un large champ de vision, permettra à MethaneSAT de dresser un tableau complet des émissions.

Transparence et responsabilité

Les données interactives sur les émissions sont accessibles depuis le site www.methanesat.org et sur Google Earth Engine, une plateforme de données géospatiales utilisée par plus de 100 000 experts et analystes.

Dr. Kelly Levin, chef de la science, des données et du changement de système au Bezos Earth Fund, affirme : « Les émissions de méthane ont été négligées et difficiles à détecter pendant bien trop longtemps. MethaneSAT change la donne, mettant la science et les données au premier plan. »

MethaneSAT ciblera des régions spécifiques du monde.

Vers une gestion améliorée du méthane

En plus d’identifier les sources et les taux d’émission pour une région donnée, MethaneSAT permettra de comparer les taux de perte d’émission à travers les principales régions pétrolières et gazières du monde et d’évaluer les performances au fil du temps. Les analyses développées spécialement pour la mission retraceront ces émissions jusqu’à leurs sources au sein des régions ciblées.

Alors que les normes de méthane sont intégrées dans les politiques nationales et les accords commerciaux, MethaneSAT aidera à garantir que les objectifs soient atteints et à clarifier où les réductions revendiquées sont insuffisantes. Plus de 150 pays ont signé le Global Methane Pledge, s’engageant à réduire leurs émissions collectives de méthane d’au moins 30 % par rapport aux niveaux de 2020 d’ici 2030.

À la COP28, plus de 50 entreprises ont annoncé la Charte de décarbonation du pétrole et du gaz, s’engageant à éliminer pratiquement les émissions de méthane et le torchage de routine.

Le satellite a été construit dans le Colorado par l’unité Space & Mission Systems de BAE Systems. (anciennement Ball Aerospace) et Blue Canyon Technologies.

Cette initiative est rendue possible grâce au soutien des donateurs de l’EDF et au partenariat avec le gouvernement de la Nouvelle-Zélande, avec des contributions majeures de la part du Bezos Earth Fund, Arnold Ventures, la Robertson Foundation et le TED Audacious Project.

[ Rédaction ]

         

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