Nucléaire : Vers la relance dans le monde ?

La dernière en date est l’annonce par la Chine qu’elle levait le moratoire qui avait été établi après Fukushima sur la construction de centrales nucléaires dans le pays.Par contre le programme de construction très ambitieux qui avait été établi va être rétabli mais de manière "stable et ordonnée" et à un "rythme raisonnable". Il est vrai qu’il y a actuellement en construction en Chine pas moins de 26 réacteurs nucléaires d’une puissance globale de 30 GW qui viendront s’ajouter aux 15 existants qui ont une puissance de 12,5 GW. Pas étonnant donc que la Chine ne prévoit plus qu’un petit nombre d’autorisation de construction de centrales d’ici la fin du 12éme plan, en 2015.

Les centrales nouvelles seront exclusivement érigées pour l’instant sur des sites côtiers et plus à l’intérieur du pays ce qui n’est d’ailleurs pas très cohérent avec le fait que la catastrophe de Fukushima a eu lieu…sur un site côtier. De ce fait trois projets dans des provinces de l’hinterland chinois, au Hunan, Jiangxi et Hubei ont été stoppés pour au moins trois ans.

Tous les nouveaux réacteurs devront être de génération III c’est à dire celle des réacteurs EPR d’Areva ou AP 1000 de Westinghouse. Les chinois considèrent que la sureté nucléaire la meilleure serait lié à la plus grande homogénéité possible des types de réacteurs, ce qui constitue une certaine menace pour l’EPR dont deux seulement ont été vendus en Chine face au choix officiel de l’AP1000.

Le gouvernement a relevé la part des énergies renouvelables et du nucléaire dans ses estimations de contribution à la satisfaction de la demande globale par les différentes formes d’énergie, avec 30% d’électricité en provenance des énergies renouvelables et du nucléaire pour 2015. L’objectif précédent portait sur 20% dont 5% de nucléaire pour 2020 et la contribution actuelle du nucléaire à la production globale n’est que de 1,8% face à un charbon ultradominant. La Chine considère que le "Nucléaire est irremplaçable pour concilier leur soif énergétique croissante et le nécessité de réduire les émissions de CO2".

Le second pays au monde dans lequel un programme important de construction de centrales nucléaires était prévu était la Grande Bretagne. Ce programme, sur le principe, est maintenu dans toute son amplitude mais connait néanmoins quelques hoquets du fait de la décision allemande de sortir du nucléaire. E.ON et RWE qui avaient constitué une société commune en Grande Bretagne appelée Horizon Nuclear Power, pour construire 4 réacteurs, ont décidé de se retirer du projet et de vendre leur parts. Areva avait exprimé son intérêt pour reprendre le projet à son compte avec…l’électricien chinois CGNPC, la China Guangdong Nuclear Power Holding, Avec laquelle elle coopère en Chine, avant de décider de ne pas poursuivre le projet, considéré comme trop couteux.

Finalement, ce serait le japonais Hitachi qui serait sur le point de racheter Horizon pour 50 milliards de yens avec l’objectif de construire deux réacteurs sur des terrains que possède Horizon au pays de Galles et du coté de Bristol. Hitachi s’est allié au canadien SNC-Lavalin, géant de l’ingénierie, pour déposer une offre en commun pour ce projet, pour lequel elle trouvera en face d’elle l’autre japonais Toshiba, avec le réacteur Westinghouse.

Enfin EDF, qui est très engagé en Grande Bretagne depuis son rachat de British Energy, doit y construire quatre réacteurs et cherche actuellement à trouver des partenaires pour partager le fardeau financier que cela représente. EIle s’est rapproché pour cela… des électriciens chinois CGNPC et SNPTC qui ont besoin d’un partenaire occidental pour être accepté dans la fourniture d’un élement énergétique aussi important pour un pays que son électricité.

Autre activité importante en gestation chez nos voisins britanniques. Celle d’une activité de déconstruction de centrales atomiques. ces derniers ont institué une Nuclear Decommissioning Authority, Autorité de Démantèlement nucléaire, pour gérer la mise à l’arrêt et la déconstruction de vieux réacteurs en Grande Bretagne qui se comptent au nombre de 18, tous de technologie Magnox. Une industrie à inventer et qui débouchera sur celle de la gestion des déchets dans laquelle nous sommes particulièrement avancés en France. C’est d’ailleurs Areva qui a prévu de répondre à l’appel d’offre en préparation pour les premières déconstructions britanniques pour des montants de l’ordre de 8 à 10 milliards d’euros

Le Japon a abandonné pour l’instant tout projet nouveau de relancer le nucléaire, en dehors de quelques réacteurs qu’il souhaiterait relancer après travaux de maintenance et dont il a absolument besoin pour satisfaire les besoins des populations et des industries et pour ne pas crouler sous la surcharge financière considérable qui représente sa conversion au gaz liquéfié. Ses industriels du nucléaire, Hitachi et Toshiba, se détournent de l’archipel pour tempter leur chance… à l’exportation dans ce domaine.

Sur le même principe que l’Equipe de France du Nuclaire,le Japon a coinstuitué également son équipe du Japon du Nucléaire baptisé Jined et qui regroupe ses exploitants, dont Tepco, les constructeurs de réacteurs et les entreprises de travaux oublics.

Le Vietnam, pays de 90 millions d’habitants et à la croissance économique forte (6,8% en 2010), vient de passer commande au russe Rusatom pour uen centrale dotée de deux réacteurs VVTR de 1000 MW chacun, dont la connexion au réseau est prévue pour 2020. Il vient également de signer avec le consortium japonais çi dessus pour la fourniture d’une autre centrale dotéé également de deux réacteurs de 1000 MW mais de conception japonaise. Ils seront installés, comme ceux de Rosatom dans une centrale atomique à contruire à partir de 2014 pour une connection au réseau en 2020.

 

[ Archive ] – Cet article a été écrit par CaDerange

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