GRTgaz, le principal gestionnaire de réseau de transport de gaz naturel en France et filiale du groupe GDF Suez, a indiqué avoir enregistré un nouveau pic de consommation journalière de 3395 GWh pour la journée du 7 février 2012.
La consommation de gaz naturel sur le réseau de GRTgaz avait déjà atteint un pic historique la semaine dernière avec 3232 GWh – les 2 et 3 février 2012.
Ces pics successifs de consommation s’expliquent par la vague de froid qui sévit en France. Elle entraîne notamment un fonctionnement à pleine puissance des centrales de production d’électricité à gaz mises en service en France entre 2009 et 2011.
Selon les prévisions du gestionnaire, ce nouveau record ne devrait pas être dépassé dans les jours à venir :cf. voir tableau ci-dessous.
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La semaine dernière le russe Gazprom a baissé ses livraisons de gaz naturel vers l’Europe de l’ordre de 10% pendant quelques jours avant de les ramener à un niveau normal. (Voir l’article du jour à ce sujet)
** GRTgaz a pour mission d’assurer dans les meilleures conditions la livraison du gaz qu’il reçoit des fournisseurs du marché français, en entrée aux frontières ou à la sortie des stockages souterrains et des terminaux méthaniers.
Où peut on avoir accès aux consommations de gaz en France ? (Source du document joint dans l’article)
Le gaz n’est aussi transparent que l’électricité. On a juste droit à un PDF sur les prévisions journalières et réalisations au 07 février. Ce que je retiens c’est que le pic gazier dépasse très laragement le pic d’électricité. En effet, le 07 février, la France a consommé : – 2 179 GWh d’électricité – 3 395 GWh de gaz Au bilan, la pointe de gaz a été supérieure de 1 216 GWh à celle d’électricité, soit + 55,8 % A mon avis, les français ne se chauffent pas qu’avec des chauffages électriques… dont on sait par ailleurs qu’ils équipent majoritairement des logements mieux isolés.
M Dan comme d’habitude (escusez moi) vous êtes tres habile, mais vous comparez 2 fois 2 choses qui n’ont rien à voir: – Un pic se mesure en MW et non en MWH – De plus du gaz est utilisé pour faire de l’électricité donc pas étonnant que la consommation de gaz en MWH, soit supérieure à la consommation d’électricité. Comparons en énergie primaire. En énergie primaire la france a consommé en électricité 2225 MWH de plus que pour le gaz soit + 65% ! … Et oui !
Votre chiffre de consommation de gaz en MWh est un peu surévalué car il me semble qu’une partie (environ 200MWh) ont été consommés pour produire de l’électricité.
Pour Pierrotb001. Je remarque que vous êtes nettement moins accro à l’énergie primaire lorsqu’il s’agit de mesurer le taux d’indépendance énergétique de la France :
Effectivement, du gaz a été utilisé pour produire de l’électricité (la partie rouge du graphique). Et alors? Vous en déduisez quoi? On fait plus de nucléaire, plus de charbon, plus de fuel pour produire de l’électricité ( ne me répondez pas plus d’isolation, tout le monde est d’accord mais vous savez bien que les constantes de temps de la transformation de l’habitat sont énormes). Concernant le pic (MW vs MWh), il y a quand même un grande différence entre electricité et gaz: l’électricité doit effectivement être produite en temps réel, pour le gaz il y a le stock en conduite qui lisse. D’ailleurs vous remarquerz bien que GRTGaz parle en flux journalier.
A Pierrotb001. « M Dan comme d’habitude (escusez moi) vous êtes tres habile » Non non, faut pas vous excuser ! « Un pic se mesure en MW et non en MWH » Oui et non, car il y a toujours une notion de temps dans les données de RTE. En effet, RTE diffuse les données chaque quart d’heure et la puissance mentionnée n’est alors pas instantanée mais moyennée sur cette période de temps. C’est pourquoi, lorsque je télécharge les données au format Excel, je divise la somme des puissances de la journée par 96 et je multiplie par 24 (en réalité une division par 4) pour obtenir directement la quantité d’énergie En GWh. Lorsque RTE diffuse les données heure par heure, il y a équivalence entre la puissance moyenne et la quantité d’énergie sur une heure. En résumé, on peut parler de pic horaire, journalier, hebdomadaire, mensuel, saisonnier…. en faisant forcément appel à des moyennes en puissance ou en parlant en quantité d’énergie, le tout est de bien préciser les hypothèses. Pour ce qui est du raisonnement en énergie primaire, je vous laisse lire ce que j’ai écrit à maintes reprises sur le sujet.
Je ne comprends toujours pas l’intérêt de comparer les MWh gaz et des MWh gaz. Ce sont deux énergies totalement différentes. L’électricité permet d’obtenir toute type d’énergie finale avec un rendement proche de 100% (voire plus pour les PAC) mais n’est pas disponible à l’état naturel contrairement au gaz.
En réalité pour avoir une comparaison digne de ce nom c’est en tep qu’il faut s’exprimer. Si quelqu’un pouvait faire le calcul (moi j’ai la flemme) de la consommation de gaz ou d’électricité en tonne équivalent pétrole pour 1m² à chauffer on pourrait clairement affirmer lequel des deux systèmes de chauffage est le plus gourmand. Après, en ce qui concerne le consommateur, si on veut savoir ce qui lui coûtera le moins il suffit de multiplier les valeurs en tep par le prix unitaire d’une tep d’électricité ou d’une tep de gaz pour le consommateur final et les choses seront beaucoup plus comparables, non?
Oui effectivement et ça dépend surtout de la finalité recherché. Je réagissais surtout au commentaire de Dan1 qui comparait « brutalement » les conso en GWh de gaz et d’élec. Parce que : – d’une part on ne compare pas des pommes et des poires: – avec 1kWh de gaz il est possible d’obtenir 0,55 kWh d’énergie électrique – avec 1kWh de gaz il est possible d’obtenir 0,95 kWh d’énergie thermique – avec 1kWh de gaz il est possible d’obtenir 0,25 kWh d’énergie mécanique tandis que : – avec 1kWh d’élec il est possible d’obtenir 1 kWh d’énergie thermique (voire 5kWh avec les PAC) – avec 1kWh d’élec il est possible d’obtenir 1 kWh d’énergie mécanique Il y a bien une hiérarchisation des énergies. Avec l’électricité plus pratique pour l’usage final sauf qu’elle n’existe pas à l’état naturel (ou du moins pas exploitable (foudre, élec statique). – et d’autre part les problématiques sont complétement différentes. Le pic de consommation de gaz est peu significatif (-> peu médiatisé) puisque qu’il y a présence de stockage souterrain (plusieurs mois de conso?).
Tout à fait. Je donnais juste des ordres de grandeur dans ce cas 90%/100% de rendement c’est kif kif.
Dans le cas du gaz et de l’électricité, il n’est pas nécessaire de passer par les tep puisque les quantités d’énergie sont déjà exprimé dans la même unité : le GWh. Si vous voulez vous amusez, vous divisez les GWh par 11 628 (et les MWh par 11,628) et vous obtiendrez des tep pour l’électricité et le gaz, mais le ratio entre les deux restera le même. D’ailleurs GDF me donne une facture de gaz exprimée en volume et kWh avec un coefficient de conversion qui est aux alentours de 10,7 kWh/m3 (10,76 en 2010 et 10,83 en 2011, mais seulement 10,65 en 2006) selon le pouvoir calorifique moyen qui dépend des approvisionements. Le prix de l’énergie gaz est bien fixé en kWh et non en m3. Maintenant, pourquoi comparer brutalement le gaz et l’électricité ? Tout simplement parce que cela fait partie d’un mix énergétique global et que certienes énergies (ou vecteurs d’énergies) sont en concurrence pour certains usages. A ce sujet je rappelle la « guerre de trois » évoquée il y a quelques temps par nos parlementaires.
Ok je suis d’accord avec vous, vous le dites très bien d’ailleurs: « en concurrence pour certains usages ». Ca ne change rien au fait que je ne vois pas ce que peu apporter une comparaison des chiffres globaux (votre valeur de +55,8%) sachant que en plus du chauffage, le gaz est également utilisé dans l’industrie, la production d’électricité et l’élec dans les usages domestiques et tertiaires (PC, TV, éclairage, ventillation…), dans la mobilité et dans l’industrie.
Voilà un lien pour mieux comprendre les guerres intestines de l’énergie : Nos parlementaires savent bien que la guerre est feutrée mais bien réelle, je reprends le passage important : LA « GUERRE DES TROIS » Il est frappant de constater combien la réglementation thermique est un champ d’affrontement des filières énergétiques : EDF et l’électricité, d’un côté, GDF-Suez et le gaz de l’autre. Ces deux champions disposent d’aides de camp à visage découvert : « Promotelec » pour l’électricité, « Energie et Avenir » ou l’AFG (Association française du gaz) pour le gaz ; mais aussi d’auxiliaires qui se sont manifestés pour être auditionnés, tout en conservant leur étendard dans leur poche. Tous ces acteurs sont rôdés aux pratiques du lobbying, payent des cabinets spécialisés pour les assister, ont eu soin de placer à leur tête des dirigeants venus des arcanes du pouvoir, et connaissant bien les relais clefs et les arguments efficaces : cette situation est presque un cas d’école pour la théorie économique de la « recherche de rente », qui met en évidence l’intérêt objectif, pour les entreprises, dans certains cas, d’investir dans une action de communication visant à obtenir une situation réglementaire favorable, plutôt que de faire jouer uniquement leurs atouts sur le marché. En l’occurrence, la saisine de l’OPECST fournit en elle-même un indice du niveau atteint par l’intensité des pressions exercées. Les deux commissions des Affaires économiques du Parlement, celle du Sénat, à l’origine de l’amendement définissant la mission de l’OPECST, et celle de l’Assemblée nationale, qui a demandé une saisine anticipée, ont jugé plus sage de confier la réflexion sur la modulation de la réglementation thermique à un troisième organe parlementaireChaque acteur proteste de sa bonne foi en mettant en avant sa dimension multi-énergies ; chacun présente des tableaux de calcul réglementaire qui appuient sa thèse, pour ou contre telle ou telle forme de modulation, de manière imparable : il était vraiment indispensable de prendre le temps de resituer la question dans son contexte global, d’aller rencontrer des professionnels sur place, de visiter les principaux sites de référence à l’étranger, pour se constituer une opinion sereine au bénéfice de l’intérêt général. Néanmoins, il convient d’observer que ce jeu d’affrontement ne met pas face à face seulement deux camps, mais trois ; il s’agit bien en effet d’une « guerre des Trois », car certains courants écologistes s’introduisent dans le débat pour manifester indirectement leur hostilité à l’énergie nucléaire, en souhaitant que la nouvelle réglementation thermique bride la part de l’électricité dans la consommation énergétique des bâtiments, quitte à ce que l’espace ainsi libéré pour d’autres énergies soit approprié par le gaz, et non pas nécessairement par des énergies renouvelables. Le paradoxe d’une posture qui favorise ainsi une énergie qui est manifestement, en France, plus émettrice de gaz à effet de serre que l’électricité, est résolu en poussant la thèse du contenu marginal en carbone de l’électricité, thèse qui renvoie à un autre débat théologique, analysé ci-après. Tous les courants écologistes ne sont pas sur cette ligne, puisque les rapporteurs sont allés visiter, à Houilles, dans les Yvelines, le 7 juillet 2009, la « maison écologique » de M. Bruno Comby, qui a créé « l’Association des écologistes pour le nucléaire ». M. Bruno Comby a construit un bâtiment maximisant les économies d’énergie et les apports naturels, et utilisant un faible complément d’électricité pour la pompe à chaleur et l’échangeur double flux. Sa maison atteint ainsi une performance de 13kWh par mètre carré et par an, en deçà des exigences fixées pour les Passivhaus. Par rapport à une maison standard chauffée au gaz et conforme à la norme RT 2005, la consommation d’énergie est réduite d’un facteur 20 et les émissions de CO2 d’un facteur environ 200. Pour ce qui les concerne, les rapporteurs sont convaincus de la nécessité d’aller de l’avant, autant que faire se peut, dans les économies d’énergie et le recours aux énergies renouvelables, et souhaitent que le choix de l’utilisation des énergies classiques (électricité, gaz, voire fioul) soit piloté exclusivement par une logique d’optimisation de la solution en fonction de la situation particulière du bâtiment, notamment au regard de la disponibilité de l’accès aux circuits de distribution. Ainsi, en dépit de sa contribution indiscutable à l’effet de serre, le recours au gaz, en France, présente un véritable intérêt sous trois aspects : – d’abord, le réseau de distribution du gaz, qui couvre environ 75% de la population, soit 45 millions d’habitants, 11 millions de ménages, et moins de 10 000 communes, est le résultat d’un effort de plusieurs décennies après la création de Gaz de France en 1946 ; Gaz de France a en outre construit les deux terminaux méthaniers de Fos-sur-Mer et Montoir-de-Bretagne amenant le gaz naturel liquéfié (GNL) ; l’accès au gaz a été ainsi une conquête nationale, c’est un investissement historique de la collectivité qu’il serait dommage de ne pas utiliser pleinement aujourd’hui ; – ensuite, le gaz est une source d’énergie qui se stocke, procurant une sécurité d’approvisionnement, surtout pour l’hiver ; la France dispose ainsi d’une capacité de stockage souterrain équivalente à 28% de sa consommation annuelle, alors que celle de l’Allemagne ne représente que 22% et l’Italie 18% ; l’accès au GNL contribue également à la sécurité d’approvisionnement, et GDF-Suez en est le premier importateur en Europe avec une flotte de 15 méthaniers en exploitation, et 3 en construction ; – enfin, le réseau de transport et de distribution du gaz conservera son importance stratégique au-delà de la disparition inéluctable du gaz fossile,puisque celui-ci pourra être relayé par le biogaz, ou par un mélange comportant de l’hydrogène. Le biogaz, énergie renouvelable sans contribution à l’effet de serre, peut s’obtenir par méthanisation des déchets ou par gazéification de la biomasse. En Allemagne, depuis décembre 2006, des opérateurs alimentent le réseau de distribution en biogaz. En France, l’AFSSET a rendu, en octobre 2008, un avis favorable pour l’injection de biogaz dans le réseau de gaz naturel. GDF-Suez s’intéresse au gaz renouvelable, puisqu’il contribue notamment au projet Gaya de gazéification de la biomasse, qui vise à produire du « méthane vert ». Vos rapporteurs ont néanmoins été surpris de constater que l’argument de ce relais potentiel assuré par le biogaz, pourtant très convaincant pour toute personne consciente des contraintes de l’avenir, n’a pas été mis en avant par les responsables de GDF-Suez auditionnés. C’est peut-être le sentiment qu’il s’agit, en France, d’un dossier au trop long cours, qui incite à ne pas trop y mettre le nez. » Comparer les consommations de gaz et d’électricité n’est jamais innocent car derrière il y a des parts de marché. Ceci explique aussi peut être pourquoi l’AFGAZ a milité si fortement pour faire croire que le chauffage électrique émettait plus de CO2 que le fioul et le gaz, avec les fameux 600g/kWh que nous n’atteindront jamais…. faute d’émissions suffisantes !
En revanche, je trouve la réglementation actuelle (2005 je ne suis pas encore passé à la 2012) relativement équilibrée. Je ne pense pas qu’elle favorise le gaz par rapport à l’électricité malgré l’utilisation de l’énergie primaire. A un moment, il est normal de limiter les convecteurs électriques pour passer aux pompes à chaleur!
Je reviens sur la fameuse GUERRE DES TROIS et notamment sur le rôle occulte d’un protagoniste : l’écologiste militant antinucléaire. Voilà ce qu’écrivent nos parlementaires qui ont subi toutes les pressions EDF, GDF et : « Car certains courants écologistes s’introduisent dans le débat pour manifester indirectement leur hostilité à l’énergie nucléaire, en souhaitant que la nouvelle réglementation thermique bride la part de l’électricité dans la consommation énergétique des bâtiments, quitte à ce que l’espace ainsi libéré pour d’autres énergies soit approprié par le gaz, et non pas nécessairement par des énergies renouvelables. Le paradoxe d’une posture qui favorise ainsi une énergie qui est manifestement, en France, plus émettrice de gaz à effet de serre que l’électricité, est résolu en poussant la thèse du contenu marginal en carbone de l’électricité, thèse qui renvoie à un autre débat théologique. » Et là on retrouve une collusion d’intérêt entre les antinucléaires et l’AFGAZ. Sinon, je suis d’accord pour limiter les convecteurs électriques (« chers » aux locataires), privilégier les pompes à chaleur… efficaces (expertiser les COP en température négative, là où l’on a ordinairement besoin de kWh… thermiques) et naturellement, je suis d’accord pour construire des bâtiments moins énergivores.
« ne me répondez pas plus d’isolation, tout le monde est d’accord mais vous savez bien que les constantes de temps de la transformation de l’habitat sont énormes » Je m’insurge contre une idée aussi fausse, ça a été prouvé là
A Airsol. Faites attention tout de même, vous allez finir par reconnaître les vertus du chauffage électrique et partant, pour la France, celle du nucléaire. Cette déviance est suffisamment grave pour être cloué au pilori « écologiste » où à défaut être condamné à porter une cangue sur laquelle sera mentionné : j’ai cessé de combattre le chauffage électrique et je lui ai même reconnu des vertus…. Si, vous ne voulez pas subir cet affront dans votre pays, il vous reste l’exil en Norvège qui ne fait pas de CHICHI avec le chauffage électrique. Pour tout renseignement sur ce pays, contactez la leader des écologistes antichauffageélectrique…. en France !