En l’an 2000, 153 pays de l’ONU et une vingtaine d’organisations internationales ont listé huit Objectifs du Millénaire pour le Développement, en s’engageant à les atteindre en 2015.
L’approvisionnement électrique et le droit à l’énergie sont au carrefour de ces objectifs, qui ont pour but de réduire l’extrême pauvreté et la mortalité infantile, la lutte contre les grandes pandémies, l’accès à l’éducation, l’égalité homme-femme et l’application des principes du développement humain durable.
Les huit Objectifs du millénaire pour le développement visent à réduire l’extrême pauvreté et la faim (objectif 1), assurer l’éducation primaire pour tous (objectif 2), promouvoir l’égalité et l’émancipation des femmes (objectif 3), réduire la mortalité infantile (objectif 4), améliorer la santé maternelle (objectif 5), combattre les maladies (objectif 6), assurer un environnement humain durable (objectif 7), et enfin mettre en place un partenariat mondial pour le développement (objectif 8).
La notion de pauvreté énergétique au coeur du problème du développement
Du point de vue de l’approvisionnement électrique et du droit à l’énergie, ce dernier point des Objectifs du Millénaire pour le Développement résumerait presque tous les autres. En effet, le rôle de l’approvisionnement électrique dans le développement des pays les plus pauvres est essentiel. C’est d’ailleurs pourquoi des experts de l’Agence internationale de l’énergie, du PNUD (Programme des Nations Unies pour le Développement) et d’autres organisations ont fait inscrire la notion de «pauvreté énergétique» dans les textes de l’Accord de Copenhague signé en l’an 2009.
Les femmes, premières victimes de la fracture énergétique
En effet sans énergie et particulièrement sans électricité, les enfants n’ont pas de lumière pour étudier (objectif 2). Sans énergie électrique les femmes se chargent de tâches lourdes qui consument l’essentiel de leur temps : ramasser du bois, moudre le grain, aller chercher de l’eau… Sans électricité, pas de réfrigération des vaccins, pas d’imagerie médicale, pas de bloc opératoire moderne. Pas non plus de transports en commun modernes et non polluants. Sans électricité, le recours massif au bois de chauffage et au charbon de bois accélère la déforestation et l’effet de serre. Sans approvisionnement électrique, les camps de réfugiés des guerres qui ravagent certaines des régions les plus pauvres de la planète deviennent des coupe-gorges et des foyers d’infection… La liste est longue des effets néfaste de cette fracture énergétique.
Des actions de solidarité internationale de toutes les échelles
Pour y remédier, plus d’un projet humanitaire a vu le jour, d’ampleur et d’ambition très diverses. Il y a les grandes infrastructures, pilotées par de grands acteurs internationaux comme celui de ligne à haute tension entre l’Ethiopie, riche en ressources hydroélectriques et le Kenya à la population urbaine en pleine explosion. Pilotée par l’ADB (African Development Bank) et les deux Etats, elle reçoit aussi le soutien de l’Agence française de développement.
Les actions de solidarité internationale peuvent aussi prendre la forme d’un chantier solidaire, comme le projet de développement d’un système d’énergie «intelligente» pour les camps de réfugiés. D’autres actions, menées par des organisations comme Electriciens sans frontières, Droits à l’énergie ou SOS Futur entendent travailler avec les populations pour en faire des acteurs du développement durable, en leur donnant accès à des sources d’énergie renouvelables qui leur confèrent l’autonomie énergétique (photovoltaïque, éolien, micro-hydraulique).
>>> Pour en savoir plus sur l’accès à l’électricité dans le monde :
http://www.legrand.com/FR/acces-a-l-electricite-pays-pauvres_13086.html
Il y a aurait des milliers d’exemples de solidarité à citer et à saluer. En voilà deux supplémentaires en France.
Oui, trois fois oui, la précarité énegétique à grande échelle est au coeur des freins au développement, comme très bien expliqué dans le texte. L’erreur serait d’aller tout de suite au « 100% » renouvelable, sauf cas particuliers (hydroélectricité, mais attention aux effets pervers des grandes retenues des barrages !) Par exemple, pour l’éclairage de base, une lampe à kérosène sera toujours moins nocive pour la santé qu’un feu de biomasse (bois) et moins qu’une lampe à gaz. Pour la cuisson, des fours à charbon de bois « optimisés », et permettant une réduction de la consommation de bois d’au moins 50% sera toujours mieux qu’un « four solaire », utilisable uniquement pour le déjeuner. Un groupe électrogène restera indispensable au moins pour prendre le relais d’une installation solaire ou éolienne qui produirait du froid (conservation aliments et médicaments, climatisation) pendant une petite moitié de la journée, et encore pas tous les jours. Autrement dit, ne pas tomber dans le piège de la « transition énergétique »dont se gargarisent les pays « riches », mais continuer d’améliorer fortement l’efficacité énergétique des « producteurs » d’électricité à base de fossiles ou de biomasse-bois pour, petit à petit introduire les techniques fiabilisant sur 24h les énergies « renouvelalbles » (et l’horizon en est, malheureusement, lointain) Ce qui est vrai pour les téléphones portables, ne l’est pas encore pour la production d’énergie électrique.
Bonjour, Cet article semble réapparaitre chaque jour depuis début février. Cordialement,