Pour la toute première fois, des scientifiques ont réussi à voir une énorme explosion de matière s’échapper d’une étoile située hors de notre système solaire. Cette découverte, faite par une équipe internationale grâce à des instruments européens de pointe, pourrait changer notre façon de comprendre l’environnement autour d’autres étoiles et les chances d’y trouver un jour la vie.
Qu’est-ce qui s’est passé ?
Les explosions observées, appelées « éjections de masse coronale », sont déjà bien connues sur notre Soleil. Elles projettent d’énormes quantités de matière dans l’espace et provoquent sur Terre les aurores boréales, mais peuvent aussi perturber nos satellites et réseaux électriques. Pendant des années, les astronomes ont pensé que ce phénomène existait aussi sur d’autres étoiles, mais ils n’avaient jamais pu le prouver jusqu’ici.
« Les astronomes cherchent à repérer une éjection sur une autre étoile depuis des décennies », raconte Joe Callingham, le chercheur principal derrière l’étude. Les scientifiques ont utilisé des signaux radio détectés par le télescope LOFAR et des informations du satellite XMM-Newton pour identifier la trace définitive de cette explosion sur une petite étoile appelée naine rouge, située à environ 40 années-lumière d’ici.
Pourquoi c’est important pour la vie ailleurs ?
Les naines rouges sont le type d’étoile le plus répandu dans la galaxie, et beaucoup de planètes connues tournent autour d’elles. Mais ces astres sont très différents du Soleil : plus petits, plus froids, possédant des champs magnétiques beaucoup plus forts. Or, si des explosions aussi puissantes se produisent régulièrement, elles pourraient arracher l’atmosphère des planètes voisines, rendant la vie impossible même si l’eau y existait.
Henrik Eklund, spécialiste à l’Agence spatiale européenne, l’explique ainsi : « Ce travail ouvre une nouvelle manière d’étudier et de comprendre ce qui se passe autour d’autres étoiles. Cela montre que la météo de l’espace peut être bien plus extrême ailleurs, et cela change notre façon d’imaginer des mondes habitables ».
Une réussite européenne et de nouveaux horizons
Cette découverte est le fruit d’une collaboration entre le satellite européen XMM-Newton et le radiotélescope LOFAR. David Konijn, un membre de l’équipe, souligne que les deux instruments étaient nécessaires pour établir la preuve. Grâce à cette avancée, les astronomes vont désormais pouvoir rechercher plus facilement d’autres explosions de ce genre dans la galaxie et mieux comprendre les risques pour d’éventuelles planètes habitables.
Comme le résume Erik Kuulkers, qui suit le projet à l’Agence spatiale européenne : « XMM-Newton nous aide à découvrir comment ces explosions varient selon les étoiles. C’est passionnant, car cela nous rapproche de la réponse à la grande question : où la vie pourrait-elle vraiment se développer ailleurs ? »
En bref
L’observation marque un tournant car pour la première fois, on a la preuve qu’une étoile lointaine peut projeter suffisamment de matière pour transformer l’environnement de ses planètes. De nouvelles observations permettront bientôt de mieux comprendre à quel point ces phénomènes sont fréquents… et ce qu’ils impliquent pour le destin d’autres mondes.
The paper, “Radio Burst from a Stellar Coronal Mass Ejection” by Callingham et al., is published in Nature on 12 November. DOI: 10.1038/s41586-025-09715-3 s41586-025-09715-3
Source : ESA











