Quand les sacs en plastique seront recyclés en produits pétroliers

Les sacs en plastique que l’on retrouve par la force des choses aussi bien sur terre qu’en mer constituent paradoxalement une source abondante de déchets et pourraient un jour être convertis en produits pétroliers.

Une équipe américaine de l’université de l’Illinois (Urbana-Champaign) a conçu un processus de conversion capable de générer beaucoup plus d’énergie qu’il n’en consomme. Les sous-produits ainsi obtenus peuvent être mélangés avec des carburants déjà existants comme les diesels à faible teneur en soufre et le biodiesel. D’autres hydrocarbures, tels que le gaz naturel, le naphta (solvant), l’essence, les cires et diverses huiles lubrifiantes (huile moteur et hydraulique) peuvent également être obtenus à partir des déchets plastiques.

"Il y a d’autres avantages dans notre approche qui consistent à chauffer les sacs plastiques dans une chambre sans oxygène, un processus appelé pyrolyse," a précisé Brajendra Kumar Sharma, chercheur principal au Centre de technologie durable de l’Illinois (CIST). "Vous pouvez obtenir seulement 50 à 55% de carburant de la distillation du pétrole brut", a ajouté le Pr. Sharma. "Mais lorsque ce plastique est fabriqué en premier lieu à partir du pétrole nous pouvons récupérer près de 80% du carburant à travers la distillation."

Les américains jettent environ 100 milliards de sacs en plastique chaque année, selon le Worldwatch Institute . L’Agence américaine de protection de l’environnement indique que seulement 13% sont recyclés. Le reste des sacs finissent dans les décharges ou s’échappent dans la nature, finissant bien souvent leur périple dans les cours d’eau.

Les sacs en plastique transformés en carburant diesel

Les sacs en plastique représentent une part importante des déchets de plastique que l’on retrouve dans les plaques géantes océaniques qui détruisent la faune. Les sacs en plastique "ont été détectés aussi loin au nord comme au sud des pôles," ont écrit les chercheurs. "Dans le temps, ce matériau se brise en petits morceaux, et est ingéré comme le plancton par des animaux aquatiques", a indiqué le Pr. Sharma. "Les poissons, oiseaux, mammifères marins et autres animaux ont ainsi été retrouvés avec beaucoup de particules de plastique dans leurs estomacs." Les grands sacs de plastique menacent également la faune, a affirmé le Pr. Sharma. "Les tortues par exemple pensent que les sacs de course en plastique constituent des méduses et c’est pourquoi elles essaient de les manger (…) d’autres animaux s’emmêlent dans les sacs."

Des études passées ont déjà utilisé la pyrolyse pour convertir des sacs de plastique en pétrole brut. L’équipe du Pr. Sharma se propose d’aller encore plus loin en divisant le pétrole brut en plusieurs produits pétroliers différents. Ensuite, il les a testé pour savoir si ces produits étaient conformes aux normes nationales concernant la faible teneur en soufre.

"Un mélange de deux fractions de distillats, fournissant l’équivalent du diesel US n°2, a répondu à toutes les spécifications requises par rapport à d’autres carburants diesel en usage aujourd’hui – après addition d’un antioxydant" a indiqué le Pr. Sharma. "Ce mélange diesel a une teneur d’énergie équivalente, un indice de cétane plus élevé (une mesure de la qualité du diesel nécessitant un allumage par compression de combustion) et une meilleure onctuosité que le diesel à très faible teneur en soufre" a t-il insisté.

Les chercheurs ont même réussi à mélanger jusqu’à 30% de diesel dérivé du plastique avec du diesel ordinaire. Selon le PR. Sharma, "cette opération n’a révélé aucun problème de compatibilité avec le biodiesel".

** La publication de cette nouvelle étude est parue dans la revue ‘Fuel Processing Technology’.

Articles connexes

9 Commentaires
Le plus ancien
Le plus récent Le plus populaire
Commentaires en ligne
Afficher tous les commentaires
Le bel elio

Une enteprise belge a déjà mis en route un tel process (avec comme base, mes matières plastiques issues du “désossage” des véhicules (car to fuel). Un autre inventeur belge, d’origine italienne, a aussi développé cette technologie.

Tech

Perso, mon plus gros volume de déchets, ce sont les pots de yaourt en plastique. et le tri selectif ne semble pas les accepter, avec les bouteilles en plastique je pense que c’est un énorme gisement si on arrive a recycler économiquement. je me demande aussi si on ne les laisse pas dans le reste des ordures pour aider à bruler dans les déchetteries thermiques?

Bob1

Préférez les yaourt dans des pots de verre, on en trouve dans toutes les grandes surfaces Ca dépense ptet plus d’énergie a transporter et à refondre, mais c’est recyclable

pierreerne

Les sacs en plastiques sont des polymères organiques : polyoléfines ou polyesters qui ont la propriété de brûler en produisant de l’énergie. Il suffit de mettre ces produits dans une chaudière convenable qui sépare les produits de combustion dangereux comme les dioxines, furanes, pyranes, etc. ou les métaux dits lourds pour produire une belle et bonne énergie capable d’alimenter des turbines qui génèrent de l’électricité. On peut au contraire les enterrer comme le font nos cousins nordiques ou germaniques… et se passer de l’énergie qu’ils contenaient… On peut évidemment aussi les transformer en carburants d’après la méthode décrite dans l’article. Car, pourquoi faire simple quand on peut faire compliqué, ou bon marché quand on peut faire onéreux ? La réponse générale à cette dernière question est : parce que comme ça on crée des emplois… On peut aussi employer la moitié des chômeurs à faire des trous, et l’autre moitié à les boucher. Ainsi avance le progrès écologique…

Guydegif(91)

Pour ceux générés depuis des décennies: OK, d’appliquer pyrolyse pour gazeification, Très Bien ! Par contre, banir les sacs plastiques stds et promouvoir soit sacoches-multi-usage, ou sacs recyclables en papier ou bio-plastique, les 2 biodégradables. Voilà qui vaut mieux que de tuer oiseaux, poissons et autres êtres vivantes et polluer la planète, sur terre et mer ! YA+KA ! ASAP ! A+ Salutations Guydegif(91&68)

Sicetaitsimple

Le problème pour des sacs plastiques, c’est d’abord la collecte, pas très facile à automatiser. Pour le fun, je m’étais livré à la réalisation d’un “Business plan” lors d’un article sur le même sujet, là l’inventeur étais Japonais: Le mieux est quand même certainement d’essayer d’en limiter la consommation….

Tech

faites moi donc le bilan énergétique po de verre, pot en plastique! je vous signale aussi qu’il existait il n’y a encore pas longtemps des pots en carton, filmé ou parafinné. oui j’ai connu la consigne (mince cela donne une idée de mon age ;o) pour un grand nombre de récipients en verre, lait, vin, limonade, bierre, yaourt,… le problème c’est que personne n’est capable de remettre en cause -arguments et preuves à l’appuis- l’abandon du verre consigné!

Pastilleverte

j’ai eu l’occasion de consulter et analyser une étude sur le bilan comparé “cradle to cradle” des gobelets en carton versus gobelets en plastique (pour boissons chaudes) En fait, la principale difficulté est de “bien “collecter lesdits gobelets. la solution la meilleure (ou la moins pire, c’est comme on veut) se trouve dans la collecte des gobelets plastiques, dans une colonne dédiée dans l’appreil distributeur (“aidée” par un jeu associé type loterie, gain d’un café gratuit tous les x occurences). Dans ce cas là, le gobelet plastique peut être recyclé et a un bilan légèrement supérieur à celui en carton ! C’est valable dans des “collectivités”, entreprises ou centres commerciaux par exemple. Pour les pot sde yaourts “individuels”, il semblerait bien que l’incinération soit encore le meilleur rapport “qualkité/prix”, à condition d’arriver à bien filtrer les produits de combustion, ce qui est techniquement possible. Je rejoins Hudax pour l’entreprise indienne, j’avais effectivement lu ça il ya … quelques années.

Le bel elio

ja, ik ben een echte belg 🙂 il s’agit d’une entreprise de Charleroi (CometSambre à Chatelet), qui en est en fin de R&D. Si le contact avec l’initiateur de cette démarche, par ailleurs inventeur du process (un ingénieur italo-belge habitant en Hainaut), vous intéresse professionnellement, il peut sûrement “passer la frontière linguistique” et donc oeuvrer en Flandres. Je peux vous donner les coordonnées, privées, mais via Enerzine, qui a mes coordonnées mail. Je ne me permettrai pas de laisser des données perso sur le web Tot ziens. (s) de mooie elio 🙂