Qui n’a jamais entendu un jour ou l’autre le terme de Smart Grid ? il est actuellement au cœur de l’actualité du monde de l’Energie sur tous les continents, chez tous les acteurs.
La société de conseil et d’aide à la décision, Alcimed, revient sur ce qui se cache derrière ce concept et sur les raisons d’un tel engouement pour le Smart Grid. Elle propose un panorama complet en 4 volets de cette technologie que beaucoup d’observateurs considérent comme prometteuse.
2. Quels sont les acteurs des smart grids ?
Bien que son périmètre soit encore flou et mouvant, le Smart Grid est un marché estimé à plus de 100 milliards de dollars à horizon 2030 qui aiguise l’appétit de nombreux industriels.
Alcimed aborde une segmentation qui permet d’appréhender le jeu concurrentiel des acteurs se positionnant sur ce marché en plein essor : les spécialistes du Smart Grid (pure-players), les nouveaux entrants issus des secteurs de l’informatique, des télécommunications et du conseil, ainsi que les acteurs traditionnels de l’énergie.
A- Les spécialistes du Smart Grid (pure-players)
Les spécialistes du Smart Grid sont des start-up innovantes qui ont fait très tôt le pari du Smart Grid et ont choisi d’en faire leur cœur de métier. Pour se protéger des multinationales avec lesquelles elles ne peuvent rivaliser en termes de puissance commerciale, elles adoptent une stratégie de différenciation par l’innovation.
Ainsi, ces spécialistes vont par exemple proposer des compteurs intelligents intégrés (compteur électrique doté d’une solution de communication intégrée au compteur), à l’image de l’américain Itron ou du suisse Landis+Gyr, là où la multinationale GE se bornera à la partie hardware et « mesure » du compteur et devra faire appel à un sous-traitant pour réaliser la partie communication.
Un autre domaine du Smart Grid dominé par les spécialistes est le demand-response. Il s’agit de mettre à disposition des utilities des possibilités d’allègement ponctuel de la consommation d’électricité sur le réseau. Cette flexibilité évite ainsi aux utilities de lancer des centrales d’appoint peu efficaces et coûteuses lors des pics de consommation.
Concrètement, les acteurs du demand-response, ou agrégateurs comme on les appelle, rémunèrent les industriels énergivores qui acceptent de baisser ponctuellement leur consommation électrique, en différant certaines de leurs activités de quelques minutes. Les utilities payent ensuite à leur tour ce service de lissage de la demande électrique auprès des agrégateurs. Sur ce créneau, les spécialistes sont les sociétés Enernoc leader aux Etats-Unis (25% de part de marché), et Energy Pool en France se sont imposés.
« Dès lors que ces spécialistes ont éprouvé et pérennisé leur business model, ils deviennent très vite courtisés par des acteurs de taille mondiale qui y voient une opportunité unique et rapide soit d’acquérir une nouvelle technologie leur permettant d’élargir leur offre, soit de gagner de nouvelles parts de marché », commente Maxime Mandin, Consultant Energie chez Alcimed.
Ainsi, Energy pool vient d’être rachetée en décembre 2010 par Schneider Electric, et les vagues de fusions-acquisitions dans le domaine du Smart Grid ne cessent de s’intensifier. Dans un contexte économique difficile, le nombre de fusions-acquisitions dans le domaine du Smart Grid a de nouveau atteint un record avec 40 transactions sur l’année 2010 contre 30 en 2009 dans le monde. (source Mercom Capital Group).
B- Les nouveaux entrants issus des secteurs de l’informatique, des télécommunications et du conseil
1) Les acteurs de l’informatique
Les acteurs de l’informatique voient dans le Smart Grid un moyen de doubler la mise de la révolution Internet en bâtissant « l’Internet de l’électricité », véritable réseau d’information énergétique reliant dans un premier temps le producteur aux consommateurs, puis les consommateurs entre eux, afin de développer des applications autour des réseaux sociaux notamment. Ils ont en effet un vrai savoir-faire dans le domaine de la construction de réseaux de communications et la gestion et l’exploitation d’énormes quantités de données.
Cisco, IBM, Google, SAP, Oracle par exemple fournissent ainsi la partie logiciel du suivi consommation pour le client (Google PowerMeter), la partie gestion de données back-office pour les producteurs (SAP, Oracle), ou la partie hardware (serveurs, switchs, routeurs, capteurs, …) et systèmes de communication pour Cisco.
Cisco a récemment déclaré qu’il anticipait un chiffre d’affaires de 15 à 20 milliards de dollars sur le Smart Grid d’ici 5 à 7 ans, tandis qu’IBM est l’un des acteurs les plus impliqués dans le développement de projets pilotes en partenariat avec les utilities américaines, européennes ou chinoises.
2) Les acteurs des télécommunications
Les industriels des télécommunications cherchent un nouveau relai de croissance après avoir équipé la population mondiale en téléphonie mobile (réseaux, logiciels, terminaux, …), et les prochains titulaires de cartes SIM pourraient bien-être … les compteurs intelligents ! La révolution des objets communiquant entre eux (machine-to-machine ou M2M) est en marche dans tous les secteurs. Le nombre de cartes SIM dans le monde devrait exploser sous peu, et le Smart Grid n’échappera pas à cette tendance de fond.
Parmi les acteurs des télécommunications les plus actifs sur le Smart Grid, on retrouve Orange, Bouygues, Vodafone, Verizon, et AT&T.
A noter que les industriels bénéficient d’une autre porte d‘entrée potentielle vers le Smart Grid. Le boîtier de connexion Internet est en effet une interface de communication efficace et déjà présente dans de nombreux foyers qui pourrait assurer la communication entre les compteurs intelligents et les utilities via Internet.
C’est peut-être l’une des raisons qui a poussé Bouygues à confirmer son intérêt pour le Smart Grid en investissant récemment dans Ijenko, la start-up française qui commercialise depuis fin 2010 un kit de gestion de la consommation énergétique pour particuliers (software et hardware).
A suivre :
1 – Smart grids : quels sont les enjeux de cette nouvelle technologie ?
2 – Quels sont les acteurs des smart grids ?
3 – Les évolutions et les enjeux du smart grid
4 – Le tour du monde des plus grands projets smart grids
les acteurs français sur le D-R (demande – response) sont plus Voltalis et Edelia. Cette innovation, fait appelle à des technologies très pertinentes et existantes sans aucune refonte complete d’un réseau électrique. Comme Voltalis, un boitier installer en télémesure du compteur, avec intérupteur sur le chauffage et pour communiquer l’équivalent d’un téléphone avec forfait data. … c’est pas sorcier et efficace pour déporter la consommation à pic, et hautement polluante. vive le négawatt matt
Mouais… j’ai envie de dire que quand on parle de smart grid la première chose à faire c’est de citer les 4 cavaliers : Schneider Electric, GE, ABB et Siemens et c’est seulement ensuite qu’on peut commencer à parler du bac à sable…