RTE : CA et investissements en hausse en 2008

Le gestionnaire de réseau électrique RTE publie des résultats annuels marqués par une hausse de la consommation du pays et un renforcement des investissements.

Les résultats 2008 de RTE, publiés mercredi, présentent un chiffre d’affaires de 4 221 M€, en  hausse de 2,3% en 2008.

Cette évolution provient en particulier de la croissance de la consommation française d’électricité (+1,2 %, corrigée des aléas climatiques), explique RTE. Ce facteur étant accentué par l’impact de conditions climatiques plus rigoureuses (1).

En revanche, la baisse de 2,6% de la consommation d’électricité de la grande industrie, particulièrement marquée sur les trois derniers mois de l’année, n’a pas eu d’effet significatif sur les résultats du gestionnaire en 2008.

Sécurisation du réseau

Les dépenses de sécurisation mécanique du réseau (111 M€) ont sensiblement progressé en 2008 (+26%).

Pour mémoire, suite aux tempêtes de 1999, ces actions de sécurisation avaient été engagées en 2002, à la demande du Ministre en charge de l’énergie. L’augmentation de ces dépenses, décidée fin 2007, doivent permettre à RTE de respecter l’échéance d’achèvement de ce programme, fixée à 2017.

Les dépenses liées à l’exploitation du système électrique, d’un montant de 1 062 M€, augmentent de 13 % (+ 123 M€). Cette évolution résulte principalement de la hausse des prix de l’électricité du marché européen, sur lequel RTE achète l’électricité qui compense les pertes physiques du réseau.

Croissance des investissements

Les investissements de RTE ont continué de croître en 2008, pour atteindre 835 M€ (+ 61 M€, soit +8%).

Décidé en 2007, cet effort s’est concrétisé en 2008 par la réalisation et le renouvellement de 785 km de circuits électriques à haute et très haute tension et le raccordement au réseau de 21 nouveaux postes (400 kV et 225 kV).

En 2008, RTE a accru ses embauches, particulièrement dans l’ingénierie. Les effectifs globaux sont ainsi passés de 8379 à 8536 entre le 31 décembre 2007 et le 31 décembre 2008.

En 2009, les investissements de RTE continueront à progresser pour atteindre 1 030 M€.

Résultat net en recul

L’EBITDA (2) s’élève à 1 349 M€, en baisse de 15% par rapport à 2007. Le résultat net après impôt est de 295 M€, inférieur de 171 M€ au résultat 2007.

Selon RTE, cette évolution en retrait résulte de la hausse des dépenses d’exploitation ; elle a été accentuée par l’effet de la décision rendue en août 2008 par le Tribunal Administratif de Paris, qui a condamné en première instance RTE à verser 128 M€ (hors taxes) à la SNCF à propos des conditions de dénonciation d’une convention datant de 1999 (3). RTE a fait appel de cette décision.

Conditions de financement

La rentabilité économique brute (4) de RTE se situe en 2008 à 7%, légèrement en deçà du taux de 7,25% retenu par la CRE pour le cadrage du tarif (TURP 25), en lien avec la baisse du résultat d’exploitation et l’absence de nouveau tarif au cours de l’année 2008, indique le gestionnaire.

La perspective du remboursement de deux échéances d’emprunt, en octobre 2008 et en janvier 2009, ainsi que la hausse des investissements, ont conduit RTE à émettre deux emprunts obligataires, pour les montants de 1,25 milliard d’euros en avril 2008 et de 1 milliard d’euros en août 2008, dans des conditions financières jugées favorables.

Les taux nominaux obtenus sont de 4,875 % pour la première opération et de 5,125 % pour la deuxième. A fin décembre 2008, la dette nette de RTE se présente en augmentation de 108 M€à 6 064 M€ 

(1) En 2008, la consommation intérieure française est de 486,1 TWh en données corrigées des aléas climatiques et de l’effet « année bissextile ». Elle est de 494,5 TWh en données brutes

(2) « Earnings Before Interest, Tax and Depreciation », soit le chiffre d’affaires et les produits de gestion courante sous déduction des achats de matières, travaux et services, des frais de personnel et des impôts et taxes autres que l’Impôt sur les Sociétés.

(3) Cette convention définissait les conditions financières d’utilisation par RTE du réseau d’énergie électrique haute tension de la SNCF.

(4) ROCE (Return On Capital Employed), calculé sur la base des comptes sociaux de RTE SA en normes françaises, rapport du résultat d’exploitation aux capitaux propres mobilisés par RTE pour son activité

(5) A noter que le Tarif d’Utilisation du Réseau de Transport (TURP 2), entré en vigueur le 1er janvier 2006 et d’une durée d’application initialement prévue de 2 ans, a été maintenu inchangé sur l’année 2008 et continue à s’appliquer dans l’attente d’une nouvelle proposition tarifaire que la Commission de Régulation de l’Energie doit faire aux ministres fin février 2009.

   

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