Taxis aériens : les rafales de vent en ville, un obstacle à surmonter

Taxis aériens : les rafales de vent en ville, un obstacle à surmonter

Les taxis aériens s’apprêtent à investir nos cités. Toutefois, une récente étude met en garde contre la nécessité d’élaborer des réglementations prenant en compte les rafales de vent dangereuses générées autour des immeubles et autres infrastructures urbaines.

Le marché du taxi aérien est sur le point de décoller, avec des géants tels que Boeing, Hyundai, Airbus et Toyota qui s’affairent à la constitution de flottes destinées à transporter les navetteurs à travers le ciel. Les États-Unis et l’Europe ont déjà esquissé de nouvelles règles pour permettre aux taxis aériens de commencer leurs opérations dans la décennie à venir, l’Australie suivant de près avec son Autorité de sécurité de l’aviation civile (CASA).

Des études de plus en plus pointues, dont une récente menée par l’équipe de recherche sur les systèmes d’aéronefs sans équipage (UAS) de l’Université RMIT, ont analysé comment se forment les rafales de vent soudaines autour des immeubles des villes, mettant en péril la stabilité des aéronefs.

Crédit RMIT

Les défis des rafales de vent dans le cadre urbain

Le principal chercheur et ingénieur aérospatial, Dr Abdulghani Mohamed, qui a étudié la dynamique des rafales de vent pendant plus d’une décennie, affirme que cet aspect doit être adéquatement pris en compte par la réglementation en Australie et à l’étranger avant que nos cieux urbains ne soient peuplés de taxis aériens et autres drones. Les rafales de vent fortes sont courantes autour des immeubles de ville.

Les aéronefs volant à basse altitude sont vulnérables aux rafales de vent car ils atterrissent et décollent à basse vitesse. La recherche de la RMIT révèle que les rafales de vent soudaines peuvent représenter des défis de sécurité significatifs pour les taxis aériens et les drones en moins d’une seconde.

Sécuriser nos cieux urbains

Les réglementations pour les aéronefs de mobilité aérienne avancée (AAM), comme les futurs taxis aériens, sont en cours d’élaboration dans le monde entier, y compris aux États-Unis et en Europe. L’équipe de la RMIT souligne la nécessité de cadres météorologiques pour garantir que cette nouvelle technologie est sûre et fiable.

Les réglementations et les certifications doivent spécifiquement aborder la sécurité des opérations lorsque les aéronefs traversent les flux d’air des bâtiments“, affirme Mohamed.

Il soutient que des simulations et des mesures de vent spécifiques aux sites sont essentielles pour identifier les régions dangereuses.

Prochaines étapes

Des vertiports construits spécifiquement pour ce but pourraient nous permettre d’intégrer des caractéristiques de conception géométrique pour réduire les conditions de flux dangereuses, et nous explorons cela dans nos recherches actuelles“, a déclaré Mohamed.

En Australie, on ne sait pas encore si cela relève de la compétence de la CASA ou du Bureau de météorologie, mais les taxis aériens devront recevoir des informations météorologiques à une résolution beaucoup plus élevée et à des taux plus rapides que ce qui est actuellement possible. C’est important pour la planification des vols.

La marge d’erreur sera beaucoup plus faible que dans les aéroports, où les gros avions peuvent tolérer des rafales beaucoup plus fortes. Nous n’aurons pas cette flexibilité avec les taxis aériens dans les villes“.

Les chercheurs poursuivent leurs recherches sur les rafales de vent autour des bâtiments, en explorant plus avant les différentes formes de bâtiments susceptibles de minimiser les effets néfastes. Ils continuent également d’étudier la sensibilité des véhicules aux rafales et aux turbulences, ainsi que les technologies de stabilité de vol.

L’étude intitulée “Gusts Encountered by Flying Vehicles in Proximity to Buildings” (rafales rencontrées par les véhicules volants à proximité des bâtiments) est publiée dans la revue Drones de MDPI (DOI : 10.3390/drones7010022). Les recommandations pourraient contribuer à la réglementation des vertiports, des trajectoires de vol et des exigences relatives aux taxis aériens en Australie et, éventuellement, dans le monde entier.

Article traduit et adapté de l’auteure Sarah Gates du RMIT

Cette recherche a été menée en collaboration avec l’université du Maryland et l’université de Lehigh, et a été financée par l’Office de la recherche scientifique de l’armée de l’air américaine et le groupe DSI.

En synthèse

L’arrivée des taxis aériens représente une avancée technologique majeure, mais elle soulève également des défis en termes de sécurité, en particulier en ce qui concerne les rafales de vent en milieu urbain. Des réglementations adéquates et des technologies innovantes sont nécessaires pour garantir que ces nouveaux modes de transport soient à la fois sûrs et efficaces.

Pour une meilleure compréhension

Quels sont les défis des taxis aériens en milieu urbain ?

Les rafales de vent soudaines autour des immeubles peuvent déstabiliser les taxis aériens et les drones en moins d’une seconde.

Comment peut-on atténuer les effets des rafales de vent ?

L’équipe de recherche de la RMIT explore la possibilité d’intégrer des caractéristiques de conception géométrique pour réduire les conditions de flux dangereuses.

Quel rôle jouent les réglementations dans la sécurité des taxis aériens ?

Les réglementations sont essentielles pour garantir des opérations sûres, notamment lors du passage des aéronefs à travers les flux d’air des bâtiments.

[ Rédaction ]

            

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