La filiale turque d’Akuo Energy a annoncé fin décembre avoir sélectionné General Electric comme partenaire exclusif pour la fourniture de 31 turbines qui équiperont son projet éolien Baglar de 100 MW situé en Turquie (Konya).
Cet accord entre Akuo Energy et General Electric est le second du genre, puisque le premier a déjà sélectionné le second comme fournisseur de turbines pour son projet éolien Krnovo de 72 MW au Monténégro.
Selon la compagnie française, ce nouvel accord de partenariat pourrait comporter 50 MW additionnels si les barrières administratives gelant pour le moment la poursuite du développement du projet éolien de 50 MW d’Ardichli en Turquie (Konya) étaient levées. Cela porterait alors la totalité de la capacité installée par Akuo Energy en partenariat avec General Electric à 222 MW, dont 150 MW seraient basés en Turquie.
"Au regard de l’importance de ses ressources, nous sommes convaincus que la Turquie est l’un des pays les plus prometteurs en termes d’énergie éolienne. General Electric est le partenaire idéal avec lequel travailler sur ce territoire pour des projets d’aussi grande envergure. Nous sommes très heureux de la perspective de signer ce nouvel accord de fourniture de turbines en Turquie avec General Electric et nous espérons que les barrières administratives sur le projet d’Ardichli seront rapidement levées afin de renforcer encore notre partenariat" a déclaré Eric Scotto, Président d’Akuo Energy.
Dans la crise actuelle il y a des secteurs qui sont en plein boom, et de courageuses PME françaises pour en profiter. Pourquoi courageuses? Car elles viennent du pays le plus anti-éolien de la planète, ou tout est fait pour entraver le développement de cette filière d’avenir… Bravo à Akuo ! Turquie et Monténégro, deux pays ou l’environnement investisseur n’est pourtant pas le plus facile. Mais ils y arrivent et sans soutien de l’administration et du gouvernement français. Qu’est-ce que cela serait si l’éolien bénéficiait du même soutien massif que le nucléaire pour l’export, avec chef d’état et ministres se bousculant pour emmener les PDG avec eux en visites officielles, offrir des garanties et se faire les meilleurs VRP possible de nos entreprises éoliennes?
¤ Avec un ensoleillement bien supérieur à celui de l’Allemagne, comme vous savez, la Turquie pourrait dès maintenat produire de l’électricité photovoltaïque entre 5,9 c€/kWh (au sud) et 7,3 c€/kWh (au nord) avec l’assistance de l’expertise allemande dans ce domaine. Alors que la production PV annuelle en Allemagne est de 950 à 1.050 kWh/kWc, elle est de 1.300 à 1.600 kWh/lWc en Turquie. Sur la base d’un tarif d’achat de 9,47 c€/kWh en Allemagne en centrale solaire (janvier 2014), faites la translation pour la Turquie, ou la Jordanie, ou d’autres pays au sud de la Méditerranée … Pour le réacteur nucléaire Atmea projeté en Turquie pour 2023, le coût avancé est déjà de 9,1 c€/kWh (source : 0,118$/kWh), hors dérive habituelle. En 2023, l’électricité solaire sera encore moins chère comme vous savez.
¤ Vérification faite, l’électricité solaire coûte encore moins cher qu’indiqué en Turquie. Pour bien comparer avec nos tarifs habituels, il faut savoir qu’il existe deux composantes pour les tarifs d’achat en Turquie : l’un global pour dix ans (et pas 20 ans), l’autre local et variable pendant les cinq premières années seulement. Pour le photovoltaïque, c’est 10,3 c€/kWh pendant 10 ans, plus de 0,5 à 5,2 c€/kWh pendant 5 ans. Selon le calcul habituel sur 20 ans, cela fait de 5,28 à 6,45 c€/kWh, dès 2014. Pour l’éolien, le même principe s’applique avec des tarifs plus faibles (pays bien venté). Cela donne de 5,85 à 7,05 c€/kWh calculé sur 10 ans ou de 2,92 à 3,52 c€/kWh calculé sur 20 ans. Eolien et solaire ont dès maintenant un coût non seulement très inférieur à celui du nucléaire futur pour la production d’électricité, mais sans doute aussi à celui du gaz et du pétrole, peut-être même que celui du charbon pour l’éolien. Note globale : « The feed-in tariff is limited to 10 years. The bonus tariff for local-content support is limited to first 5 years of operation. »
Je reconnais que les chiffres turcs paraissent très interessants ( le couple tarif/durée). Mais sauf à avoir mal compris votre raisonnement, dans votre transposition sur un « tarif » moyen sur 20 ans , n’en profitez quand même pas pour exagérer! Entre 11 et 20 ans, l’électricité produite ne sera pas gratuite!
¤ Dans pratiquement tous les pays, le tarif d’achat est valable 20 ans. Cela correspond, en moyenne pour le pays, à l’amortissement du système solaire sur 20 ans en fonction de la production prévisible en 20 ans (plus un petit bénéfice d’environ 5%). L’amortissement concerne le coût « overnight », les frais financiers, les frais divers pendant 20 ans et le changement d’onduleur (mais certains ont déjà cette durée de vie). Certe, l’électricité produite entre 11 et 20 ans ne sera pas gratuite, mais son coût (faible) a déjà été pris en compte dans le calcul du tarif d’achat. Pour comparer les tarifs d’achat turcs à ceux d’autres pays, il faut aligner la durée sur 20 ans et donc diviser le coût total sur le nombre de kWh produits en 20 ans. En France, compte tenu de la durée de vie des panneaux solaires, la CRE proposait il y a quelques mois de diminuer les tarifs d’achat mais de les faire durer 25 ans (au lieu de 20) pour répartir une CSPE plus faible sur une plus grande période. Mais si cela pouvait avoir du sens il y a 5 ans, ce n’est plus le cas aujourd’hui avec la baisse des coûts du PV. Supprimer l’intégration totale au bâti (IAB) présente beaucoup plus d’intérêt. Au besoin, laisser une surcôte de 10% par rapport au tarif ISB.