Le Centre de l’énergie de l’EPFL a développé une plateforme d’information sur la transition énergétique. Elle propose notamment un calculateur énergétique national qui permet d’élaborer des scénarios sur l’avenir énergétique de la Suisse.
Notre système énergétique est en pleine révolution. Quelles énergies vont remplacer le nucléaire ? Les prix de l’électricité vont-ils augmenter ? La voiture à hydrogène fera-t-elle partie de notre quotidien en 2050 ?
Pour comprendre les enjeux de la transition énergétique, le Centre de l’énergie de l’EPFL, en collaboration avec des partenaires publics, a développé une plateforme d’information, transparente et accessible à tous. Mis en ligne le 13 avril, Swiss-Energyscope propose un calculateur énergétique national, basé sur des données scientifiques, qui permet de visualiser des scénarios d’avenir. La plateforme internet offre aussi des cours pour tous en ligne et une liste de 100 questions/réponses sur la transition énergétique.
Jusqu’à présent, notre système énergétique était relativement simple : le pétrole servait aux transports, l’électricité à alimenter les lampes et les appareils électroniques et le gaz ou le mazout pour la production de chaleur. Mais ce schéma est en train de voler en éclats. Nous devons revoir de façon radicale notre système énergétique suite à la décision d’abandonner l’énergie nucléaire et la volonté de réduire nos émissions de gaz à effet de serre. Au terme de cette transition, à l’horizon 2035 voire 2050, la plupart des sources d’énergie, incluant les nouvelles énergies renouvelables, serviront à toutes les applications.
Visualiser notre consommation d’énergie en 2050
Les enjeux de cette métamorphose vont bien au-delà d’une simple substitution d’une énergie par une ou plusieurs autres. Devrons-nous importer davantage d’énergie au risque d’accroître notre dépendance? Faudra-t-il revoir notre qualité de vie? Notre croissance économique est-elle menacée? Indépendance énergétique, sécurité d’approvisionnement, maintien de notre qualité de vie, croissance économique, impact environnemental ou progrès technologiques sont autant de paramètres à prendre en compte.
Complexe à réaliser mais très ludique, le calculateur énergétique national est un outil inédit pour comprendre ces enjeux. Il présente d’abord la situation énergétique actuelle de la Suisse, de manière annuelle ou saisonnière, ainsi que les scénarios élaborés par la Confédération pour 2035 et 2050. Mais son atout principal est de permettre d’élaborer et de visualiser des scénarios personnels et d’en comparer les conséquences pour la Suisse. Comment parvenir à équilibrer nos besoins et nos sources d’approvisionnement? Quelles sources d’énergie combleront au mieux nos besoins? Quelles mesures, dans le domaine des transports par exemple, contribueront à réduire notre demande ou à faire baisser nos émissions de CO2 au meilleur coût? Le calculateur est disponible en quatre langues (FR, DE, IT, EN).
Des cours pour tous
En outre, afin que chacun puisse, à son propre rythme, découvrir ou rafraîchir ses connaissances sur les questions énergétiques, Swiss-Energyscope propose une série de cours pour tous. Gratuits et sans prérequis, ces cours en ligne abordent les notions de base de l’énergie et fournissent des clés de compréhension pour les discussions citoyennes ou politiques. A travers des modules d’une dizaine de minutes y sont notamment détaillés les défis géopolitiques (risque de pénurie), opérationnels (risque de catastrophe) ou techniques (opportunités et limites) ou économiques (compétitivité).
Enfin, le site propose une liste des 100 questions/réponses que l’on se pose sur la transition énergétique. Elles abordent tant les aspects de production et de consommation d’énergie que de politique énergétique, de stockage d’énergie ou d’efficacité énergétique. Outre les trois co-auteurs du Centre de l’énergie, plus d’une trentaine d’experts apportent leur caution scientifique à l’ouvrage. Les 100 questions/réponses sont publiées sous forme de livre électronique (FR, DE). Une version condensée sortira, dans chaque langue, en librairie au mois de juin 2015.
Plateforme d’envergure nationale, Swiss-Energyscope est le fruit d’une collaboration avec SuisseEnergie, le Canton de Vaud et la Ville de Lausanne.
quand je lis « scenario d’avenir », je sors… mon ? Si c’est aussi « fiable » que les modèles utilisés pour « prévoir »le climat, nous volà, enfin les voilà (les helvètes) mal partis.
C’est un outil d’aide à la décision, ce n’est pas le programme qui décide, ce sont les hommes qui l’utilisent. Une fois que vous avez correctement renseigné le moteur d’inférences, vous devez encore fixer l’énoncé de votre scénario et lui donner un nom : pex : « blackout gaz russe », « suréquipement éoliennes », « 50% H2 », .. La possibilité de mixer les scenarii entre eux est facile à programmer via un langage de programmation qui accède aux bases de données, si cela a du sens , on peut ajouter des modificateurs mais personnellement je préfère les scénarii composites formés de plusieurs scénarii bruts. Ainsi le scenario qu’on saisit n’a pas besoin d’être très différent du standard basé sur des prolongations tendancielles simples. C’est leur mélange qui multiplie les possibilités (et la comlexité) Ainsi , si l’Italie s’équipe en éoliennes comme les prévisions de Bloomberg le prévoient , cela aura un fort impact sur la production suisse Je suppose que les modèles meteo de chaque région ainsi que les éphémérides sont accessibles dans une base de données administrées par différents organismes, du moins c’est comme ça que je le ferais Enfin le logiciel fait sa simulation et calcule chaque journée conformément aux inférences, aux données de scénario incluant notamment la croissance de chaque source , chaque consommation.. Il n’y a pas besoin de supercalculateur pour faire tourner un tel logiciel, un simple PC fait bien l’affaire, surtout que les bases de données interrogées à distance consommeront les ressources des serveurs qui les hébergent et non pas le processeur local Vous pouvez douter de la pertinence des résultats.. en fait c’est surtout la qualité des saisies (inférences et scenario) qui risque d’introduire des aberrations. Pourtant la simulation n’a aucun équivalent dans les résultats rendus. Nos cerveaux ont tendance à s’économiser en réduisant les calculs et sont incapables de faire de l’amortissement (calculer jour à jour) Enfin les cerveux français même bien formés abusent des multiplications et utilisent des assiettes bien trop larges pour prétendre à quelque fiabilité que ce soit. Les méthodes de calcul enseignées en france pour faire des simulations sont notoirement illégales en matière de gestion => prison : il est illégal de faire de la compta sur des multiplications , seules les additions et les soustractions sont autorisées et les pourcentages (tva) posent des problèmes récurrents… Les français adorent les pourcents et passent leur temps à faire de grosses erreurs de calcul par leur faute .. C’est exactement ce qu’un programme comme celui là fait le mieux : supprimer les multiplications et les remplacer par des additions conformément à toutes les lois du monde concernant les calculs financiers.
Le modèle complet (non pas le simplifié) est relativement bien fait, les efforts en énergie finale sont très forts sur 20 ans, avec des gains sur le transport notamment que je ne m’explique pas surtout en Suisse, Quelques remarques: – Les couts sont pointés sur des bases qui méritent d’être détaillées. – Le bilan éco n’est pas rentable et suppose un effort financier supplémentaire, avec en outre des importations d’électricité conséquente en 2035 malgré une politique d’efficacité énergétique marquée – les émissions des CO2 en 2035 méritent d’être plus fines, le cas des imports d’électricité est traité comment par exemple ? – il est peu probable de voir de nouveaux barrages au fils de l’eau en Suisse dans le proporitions proposées en 2035 En visio macro, les couts augmentent, le bilan se base sur une efficacité énorme sur 20 ans, et la composante électrique fait reporter des investissements sur les voisins. La Suisse ne serait elle alors plus la plaque de cuivre du continent ouest ?
Mise à jour? dans le quiz des tableaux de 2011 !!!
Les Anglais l’avaient fait avec 2050-Pathways sur le site web du DECC. Les Suisses le font. Et nous ? Considère-t-on que les citoyens sont trop bêtes pour réfléchir en France ? Il n’y a pas d’universitaires pour faire le modèle (rires ! le DECC utilisait un modèle d’origine française, quelle ironie). Un petit modèle, un manuel d’utilisation, quelques documents de vulgarisation, et voilà un excellent moyen participatif de faire émerger une trajectoire originale, et de tester en même temps sa popularité. C’est ça la démocratie d’avenir. PS: je ne crois pas qu’il s’agisse de « simulation », mais plutôt de modèles par « optimisation », à partir des conditions finales. PPS : si l’EPFL pouvait ajouter un onglet pour représenter le diagramme de Sankey, ce serait parfait. Il y a un module 3D.js pour ça.