Un étudiant de l’EPFL développe un dispositif portable et bon marché pour transformer de l’eau ordinaire en désinfectant grâce à la technologie du plasma. Ce projet innovant combine physique des plasmas, ingénierie spatiale et applications médicales.
De l’eau activée par plasma aux propriétés désinfectantes
Constant Panisset, étudiant en master à l’EPFL, travaille sur un projet de semestre au Swiss Plasma Center sous la supervision du professeur Ivo Furno. Son objectif : mettre au point un dispositif portable, robuste et bon marché capable de transformer en moins d’une minute de l’eau ordinaire en désinfectant grâce à la technologie de l’eau activée par plasma.
Ce projet répond à plusieurs critères : il combine la passion de Constant pour la physique des plasmas et son intérêt pour les applications industrielles concrètes. De plus, le dispositif doit pouvoir fonctionner dans l’espace, ajoutant ainsi un défi technique supplémentaire.
L’eau activée par plasma possède des propriétés antiseptiques bien connues. Exposée à un plasma, sa composition chimique est modifiée et contient alors du peroxyde d’hydrogène, des nitrites et des nitrates qui lui confèrent des capacités bactéricides. Ce type d’eau trouve déjà des applications en agriculture, dans le médical ou l’hygiène.
Un générateur d’eau activée compact et robuste
Pour son projet, Constant a choisi une approche robuste basée sur la génération d’un fort potentiel électrique dans l’air et dans l’eau. L’objectif est d’obtenir un dispositif compact et fonctionnel en microgravité.
Après optimisation, le prototype tient dans la main et ne coûte qu’une centaine de francs en composants. Il peut produire de 20 à 60 ml d’eau activée par plasma.
Selon Constant, cette technologie pourrait être très utile dans de futures missions spatiales habitées ou sur des bases lunaires. Avec seulement de l’eau et de l’électricité, elle permettrait de prévenir la propagation des maladies.
Un premier test dans l’espace prévu en octobre
Le dispositif développé par Constant devrait être testé dans l’espace dès octobre, à bord de la fusée Nordend de l’EPFL Rocket Team. Ce vol inaugural permettra de valider le fonctionnement du générateur d’eau activée par plasma en conditions de microgravité.
« Je m’intéresse à l’étude de l’eau activée par plasma en environnement de microgravité, pour déterminer si cette technologie peut prendre place dans de futures missions habitées. Avec seulement de l’eau et un peu d’électricité, elle pourrait prévenir la propagation des maladies dans de futurs véhicules spatiaux ou sur des bases lunaires comme Artemis. » a indiqué Constant.
En synthèse
Le projet de Constant Panisset à l’EPFL combine de façon innovante la physique des plasmas et ses applications médicales et spatiales. Son dispositif portable et bon marché transforme l’eau en désinfectant grâce à la technologie de l’eau activée par plasma.
Compact et fonctionnel même en microgravité, il pourrait prévenir la propagation des maladies dans de futures missions habitées. Le prototype sera testé dans l’espace en octobre, ouvrant la voie à de nouvelles applications médicales de la physique des plasmas.
Pour une meilleure compréhension
Qu’est-ce que la physique des plasmas?
La physique des plasmas étudie la matière ionisée, appelée plasma. Il s’agit d’un gaz dont les atomes sont séparés de leurs électrons. Le plasma possède des propriétés uniques et de nombreuses applications industrielles.
Comment l’eau activée par plasma est-elle produite?
Exposée à un plasma, la composition de l’eau est modifiée. Elle contient alors du peroxyde d’hydrogène, des nitrites et des nitrates qui lui confèrent des propriétés désinfectantes.
Quels sont les avantages du dispositif développé par Constant?
Le dispositif est portable, robuste et bon marché. Il peut fonctionner en microgravité. Avec seulement de l’eau et de l’électricité, il permet de produire un désinfectant.
Où ce dispositif pourrait-il être utilisé?
Il pourrait être très utile dans de futures missions spatiales habitées ou sur des bases lunaires pour prévenir la propagation des maladies.
Comment le dispositif sera-t-il testé?
Il sera envoyé dans l’espace en octobre à bord d’une fusée de l’EPFL Rocket Team pour valider son fonctionnement en microgravité.
Légende illustration principale : Crédit EPFL
Article adapté du contenu de l’auteure : Hillary Sanctuary