Une centrale au charbon plus propre en Australie

GE Energy a annoncé développer en Australie la première centrale au monde à cycle combiné à gazéification intégrée (CCGI) intégrant 90 % de capture et stockage du CO2 (CCS).

La technologie CCGI permet l’utilisation de grandes quantités de charbon pour produire de l’électricité, avec des émissions plus faibles que la technologie traditionnelle à charbon pulvérisé, tout en capturant le carbone pour un stockage et une récupération assistée des hydrocarbures, explique GE Energy.

Il s’agit de transformer le charbon en combustible liquide plus propre, utilisé ensuite par un système à cycle combiné de turbine à gaz pour produire de l’électricité. La technologie GE a été mise en application dans de multiples projets-phares, notamment la centrale pilote, Coolwater, à Barstow (Californie) et la centrale Polk Tampa Electric (Floride) qui ont su confirmer la faisabilité industrielle. GE a également produit la technologie CCGI pour le site de Duke Energy à Edwardsport (Indiana), qui devrait être le site CCGI le plus grand au monde dès sa mise en service en 2012.

En début d’année, GE a soumis une proposition de projet complète aux gouvernements fédéraux du Queensland et d’Australie ainsi qu’à l’Association australienne du charbon. Le projet Wandoan produirait 400 MW d’énergie grâce à un système de pré-combustion et serait capable de capturer 90% du CO2 dans le circuit de carburant pour un stockage futur.

Si la phase de développement se concrétise cette année, la centrale devrait être prête pour une exploitation commerciale fin 2015 ou début 2016.

M. Steve Bolze, Président de la division Power & Water de GE Energy, a affirmé que le projet répondrait à la future demande en électricité du Queensland : « La centrale CCGI pourvue d’un système de capture du carbone comme le propose le consortium Wandoan Power serait une étape capitale pour assurer l’avenir d’une technologie au charbon plus propre pour la production d’énergie. A noter que le charbon, la ressource de carburant la plus abondante en Australie en serait l’acteur principal» affirme M. Bolze.

Le charbon joue un rôle crucial dans l’économie australienne. En 2009, Les exportations de charbon, principalement vers les pays asiatiques, devraient atteindre 56 milliards de dollars australiens $A. De plus, environ 80% de la production d’électricité australienne provient actuellement des centrales au charbon. En début d’année 2009, les gouvernements fédéraux du Queensland et d’Australie ont inscrits dans leur programme législatif leur intérêt de financer le développement et le déploiement de projets relatifs au charbon qui intègrent de grandes quantités de CCS.

GE travaille avec Stanwell et Xstrata Coal au développement du projet. Les points décisifs reposent sur les ressources en charbon et les solutions de stockage à long terme du CO2. Xstrata travaille en coopération avec le consortium pour identifier et sécuriser ces solutions qui serviront ce projet.

            
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Guydegif(91)

Au vu des % en jeu, on ne peut qu’encourager ces efforts de recherche pour faire ”plus propre” ! Keep going ! A+ Salutations Guydegif(91)

Pastilleverte

Pour moi une centrale au charbon “propre” émet avant tout peu de…. suies/particules/poussières, sans parler du bruit des odeurs et des aspects esthétiques. Au lieu de “stocker” le CO² (combien de temps ?) autant l’utiliser, soit pour “forcer” la récupération de pétrole, mais ça doit correspondre à peu de localisations géographiques, sauf à tirer des kilomètres de tuyaux, soit, mieux, à alimenter des réacteurs d’algues pour produire du “vrai” bio carburant renouvelable, et, on peut l’espérer rentable économiquement. Autant utiliser le CO² pour ce qu’il est : l’aliment indispensable à la croissance de toute forme de la flore terrestre.

couposanto

Face aux débuts débuts de réactions entousiastes pour le CCGI : Le charbon propre n’existe pas! Parler de charbon “plus” propre frole le blanchiment écologique. En l’absence de séquestration, les émissions de CO2 restent identiques à celle de n’importe quelle autre centrale à charbon à rendement égal. La réaction a été hostile de la part des démocrates en 2007 face aux projets de CCGI: Controversy about IGCC emission Par rapport à la séquestration du CO2, les problèmatiques sont quasiment similaires à celle de la gestion des déchets nucléaires (risque innaceptable, seulement 90% peut être récupéré, énergie non renouvelable, cout énergétique du traitement et lourd héritage des déchets pour les générations futures) . (voir Wiki sur les critiques du captage et stockage du dioxyde de carbone )

De passage

‘seriez pas un peu “green-locked”” par hasard? A moins que vous ne sachiez pas même lire? En tous ca on se fend la pipe à vous lire.

christophe1007

Beaucoup de baratin sur les centrales CCGI de GE; mais rien sur le procédé hypothétique de capture “éventuelle” de 90% du CO2. Quel serait le rendement global ? Serait-il positif ?  Comment sera stocké le CO2 ?  Comment sera-t-il séparé des gaz de combustion ? Aucune réponse. Comme d’habitude, on annonce la construction d’une nouvelle centrale à charbon, énorme, en laissant entendre qu’elle sera propre. Sans dire comment…

couposanto

Je voulais juste rapeler que quand on parle de technologie à base de charbon, on ne peut pas parler d’une technologie “propre”. Le CCGI et le CCS ont une certaine magie a se faire paraitre “propre”. J’ai même vu qu’il y avait des conférences sur le CCS au NEREC ( North European Renewable Energy Conference).  Après que je suis “green-locked” (?), confronté tous les jours à la réalité du terrain, je suis loin d’être idéaliste et si tu te fends la pipe à me lire, tant mieux parce qu’on est un sacré paquet de petit rigolo vu que j’essaye de toujours mettre des liens à des sites extérieurs pour les gens qui veulent plus d’info ( et plus rigoler 😉 ).

marcob12

Sans vouloir défendre une filière combinant la CCGI et la capture et stockage du CO2, il n’en demeure pas moins que ce serait une amélioration très nette de la filière actuelle. Le DoE finance en ce moment un projet (CCGI + CCS) qui vise à transformer le charbon en hydrogène et CO2 (H2 brûlé en centrale et CO2 capturé via un procédé type “rectisol”) et la mention “full carbon capture” peut laisser supposer que la quasi-totalité du CO2 peut être récupéré (on considère que les procédés “post-combustion” peuvent récupérer plus de 90%, chiffre déjà atteint en “post-combustion”). Le procédé pour capturer le CO2 ne semble pas choisis (on est peut-être encore à la recherche de la meilleure formule économique). On peut considérer que l’acharnement à améliorer la filière charbon est aussi pathétique que de vouloir améliorer le moteur thermique (essentiellement un appareil de chauffage de l’air quoi qu’on fasse), mais considérant l’immensité du parc actuel de centrales (qui ne seront pas démantelées pour satisfaire une minorité) et l'”aubaine” que des ressources abondantes en charbon constituent (USA, australie, chine), il faut considérer l’option de “limiter la casse”. Le charbon a malheureusement un avenir, mais des formules de ce type lui seront imposées, on le sait déjà.