Le projet F-City ouvre la voie au véhicule propre en libre service

Le pôle de compétitivité "Véhicules du futur" a l’ambition de devenir la référence en matière de solutions innovantes de mobilité urbaines. Parmi les projets les plus aboutis, figurent deux véhicules en libre service à motorisation électrique : le Cristal, de Lohr Industrie, et le F-City, de FAM Automobiles. Le premier pourrait rouler dans trois ans, soit sous forme de véhicule individuel, soit en mode "convoi" collectif. Le second, qui repose sur un système de batteries électriques amovibles, entrera bientôt en phase de production.

Le pôle des régions Alsace et Franche-Comté cherche à résoudre le problème des déplacements individuels en ville. "Nous pensons que les collectivités vont toutes restreindre ou interdire l’accès des voitures individuelles classiques en centre-ville. Nous soutenons donc des projets qui proposent des alternatives pertinentes, basées sur la mise à disposition de véhicules propres en libre usage", explique Philippe Chican, directeur des programmes de R&D du pôle Véhicules du futur.

Si ce dernier croit en l’avenir des voitures à piles à combustible, les projets de mobilité les plus avancés à ce jour concernent pour l’instant des véhicules à motorisation électrique. C’est le cas notamment du système de transport "Cristal", porté par Lohr industrie. Ce véhicule individuel public (VIP) d’une capacité de six personnes pourrait être disponible à partir de 2011 dans des parcs de stationnement urbains dédiés.

Le Cristal a la particularité de se situer à mi-chemin entre transports collectifs et individuels. "C’est une solution au problème des ruptures de charge en ville : entre les tramway et les véhicules individuels, par exemple, il n’y a souvent aucune offre de mobilité", souligne Philippe Chican.

Mais la grande originalité du Cristal, c’est de pouvoir fonctionner en mode "convoi". Les véhicules pourront en effet être attelés les uns aux autres et redistribués par l’exploitant dans les différents parcs de stationnement en fonction des besoins. Mieux : "en mode convoi, le Cristal peut faire office de transport collectif, pour réaliser des dessertes scolaires ou des parcours touristiques", ajoute Jean-François Argence, directeur commercial de Lohr.

D’un coût global de 25 millions d’euros, le programme Cristal sera expérimenté dans trois ans à Strasbourg et à Montbéliard. Mais d’ici là, un autre projet de véhicule électrique en libre accès, le "F-City", aura vu le jour au sein du pôle. Et il ne s’agit pas "d’une maquette, les produits sont déjà en cours de fabrication", annonce Pascal Bernard, directeur général de FAM Automobiles, qui porte le projet au sein du pôle de compétitivité. Pour ce dernier, le F-City " est une réponse à l’appel à projets de la Ville de Paris pour l’Auto’lib. Plusieurs autres villes sont intéressées, tout comme la SNCF, qui souhaite l’intégrer à une solution combinée train-véhicule électrique individuel."

Le F-City est plus qu’un simple véhicule électrique, il s’agit d’une "famille de solutions de mobilité, qui inclut notamment un volet intelligence embarquée testé depuis un an et demi sur une flotte de véhicules à Antibes", souligne Pascal Bernard.

Une technologie qui permet par exemple à l’utilisateur désireux de louer un F-City de localiser le véhicule en stationnement le plus proche, ou de déjouer au jour le jour les problèmes de circulation en centre-ville. Et ce n’est pas tout. "F-City résout le problème du temps de chargement des batteries, principal frein à l’utilisation des véhicules électriques. En effet, plutôt que d’immobiliser pendant huit heures une voiture pour la recharger, l’exploitant du parc de F-City n’a qu’à changer la batterie, puisque nous avons mis au point un système de rack démontable en dix minutes", se félicite le directeur général de FAM.

D’ici 2020, en combinant les avancées en matière de stockage d’énergie et l’usages des technologies Web, nous allons voir émerger un nouveau concept de déplacement reposant sur un service à la carte, souple et personnalisé, dépassant l’alternative entre la possession d’un véhicule individuel et l’usage des transports en commun tels que nous les connaissons aujourd’hui.

Nous pourrons alors, au moins en milieu urbain, nous déplacer à un coût énergétique, environnemental et collectif bien moins important qu’aujourd’hui, à condition toutefois que les responsables politiques aient le courage, au niveau local et national, de mettre en place un nouveau cadre légal et fiscal permettant la généralisation et le financement de ces nouveaux modes de déplacement.

[ Archive ] – Cet article a été écrit par René Tregouët

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