Le vent souffle moins fort dans l’hémisphère Nord

Est ce une mauvaise nouvelle à venir pour l’éolien ?
Une première étude d’envergure de l’évolution des vents dans l’hémisphère Nord a été publiée par des chercheurs du LSCE (1) (CEA- CNRS- UVSQ) et du CEPMMT (2).

L’analyse poussée des enregistrements de plus de 800 stations de mesures du vent indique une baisse de la vitesse du vent de l’ordre de 10% en moyenne depuis trois décennies, dans plusieurs régions du globe : aux Etats Unis, en Chine, en Australie et dans quelques pays d’Europe.

Cette étude publiée en ligne par Nature Geoscience le 18 octobre 2010 a été menée au Laboratoire des Sciences du Climat et de l’Environnement, en collaboration avec le Centre Européen de Prévision Météorologique à Moyen terme (CEPMMT — ECMWF 3 en anglais) constitue une première de par l’ampleur de l’analyse. Jusqu’à présent la qualité souvent insuffisante et l’hétérogénéité des observations du vent effectuées à partir d’anémomètres 4 n’avaient pas permis une étude à l’échelle globale de son évolution à long terme.

Ici, les chercheurs ont mené une analyse statistique approfondie des enregistrements de plus de 800 stations de mesure du vent depuis 1979, à une altitude inférieure à 10 mètres au dessus du niveau du sol. L’analyse des tendances révèle un phénomène majeur : le vent a décliné sur la plupart des régions des latitudes tempérées des surfaces terrestres de l’hémisphère nord (voir la figure ci-dessous), une baisse de l’ordre de 10% en moyenne. L’étude révèle aussi que sur l’Asie, ce sont les vents modérés à forts qui ont décliné le plus rapidement.

Le vent souffle moins fort dans l'hémisphère Nord

L’étude tente également de comprendre la raison de ce déclin. En utilisant des simulations numériques effectuées au CEPMMT et au LSCE, des observations satellitaires et des radio-sondages 5, les auteurs montrent que cette baisse du vent peut s’expliquer par des changements dans la circulation générale de l’atmosphère depuis 30 ans, et surtout par l’augmentation de la végétation : les vagues de reforestation, par exemple en Sibérie, ont augmenté ce que les chercheurs appellent la « rugosité » du sol, c’est-à-dire la capacité des éléments de la surface du sol à freiner les vents.

Référence : Northern Hemisphere atmospheric stilling partly attributed to an increase in surface
roughness, Robert Vautard, Julien Cattiaux, Pascal Yiou, Jean-Noël Thépaut, Philippe Ciais, Nature Geoscience, 18 octobre 2010.

1 Laboratoire des sciences du climat et de l’environnement
– LSCE/IPSL. http://www.lsce.ipsl.fr
2 Centre Européen de Prévision Météorologique à Moyen terme
3 ECMWF : European Centre for Medium-Range Weather Forecasts.
4 Anémomètre : appareil permettant de mesurer la vitesse ou la pression du vent.
5 Radio-sondage : mesures météorologiques de l’atmosphère faites par des ballons.

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indianagrenoble

Personellement je vole en parapente depuis plus de 14 ans et je n’ai fait qu’observer un vent toujours plus présent et plus fort ces dernières 5 années…

traction0

Si je me réfère au commentaire de “Indianagrenoble”, cette info serait de l’intox ?? Personnellement je n’ai jamais cru en le photovoltaïque et les Eoliennes, tout ceci est orchestré par des entreprises ne voyant que le profit, si nous attendons ces deux systèmes boiteux pour obtenir les économies nécessaires que demande la terre qui se détruit vitesse grand V, celle-ci sera détruite bien avant une alimentation “propre” ! Je ne vois personnellement aucune solution (actuellement) surtout lorsque l’on constate l’émergence économique de pays comme la Chine, énormes pollueurs potentiels, non, nous devons faire aveu d’impuissance, la civilisation se terminera à court ou moyen terme par une modification climatique et autres catastrophes pour une part naturelle et d’autre part dûe à l’activité et les gaspillages éhontés de l’humanité, croire le contraire c’est simplement jouer le pigeon !!

Anemometre

Ces mesures ne peuvent pas être extrapolées au delà de 40 à 50 m (et encore avec pas mal d’incertitudes). Concrètement cela signifie que cette étude ne dit rien sur le potentiel pour le grand éolien (à partir de 80 m de hauteur). En particulier la rugosité due à la forêt (arbres de 10 à 20 m) n’a pratiquement aucune conséquence à 100 m.

Oeil de cain

Effectivement, faire une étude comparative du vent à moins de 10 mètres, alors que les forêts sont à 25 mètres de moyenne, il fallait le faire ! Voilà une étude qui pourra intéresser les fourmis …….  En tous cas, Parapenteux peut être tranquille …….  On espère que nos bons chercheurs du CEA et CNRS font çà bénévolement après leur service ……

Arnaud64

S’il y avait plus de stations dans l’hemisphere Sud, je pense que l’on verrai peut etre la meme chose. Apres que le CEA pousse a croire que le vent diminue et que le secteur eolien est menace, ca ne me surprends pas…..

Wally

si je ne me trompe, le réchauffement climatique doit générer des vents plus fort. Donc, le fait d’augmenter la rugosité du sol contre quart celui-ci ( et c’est une bonne chose car le vent peut être très destructeur) ou on nous raconte n’importe quoi en terme de réchauffement climatique !!!

traction0

Moi aussi je crois que beaucoup se trompent mais je suis certain de ne pas me tromper en affirmant que l’on nous mène en bateau, allez, bon vent !!!

Pastilleverte

après le vilain CO2, après l’acidification des océans, la perte de biodiversité, la baisse de la concentration en O2, les alarmes sanitaires, pourquoi pas le vent ? D’ailleurs, le vent “souffle où il veut”, et si il veut punir les méchants humains de l’hémisphère nord, c’est bien son droit ! @ wally : + 1

Fab

serait-ce une étude financée par les antis changement climatique (pétroliers…) ?!

Dan1

Il existe une autre étude qui donne une tendance à la baisse du facteur de charge de 1958 à 2100 :

Sicetaitsimple

qu’une des interventions (Arnaud64) ne remette pas en cause l’intégrité du CEA dans cette affaire…. Bon, même 10% de moins en trente ans, ça ne remet pas en cause le développement de l’éolien, dont les tarifs sont généralement calculés sur 15 ans…et dont la durée de vie physique estimée est plutôt de 20à 25.

De passage

… l’étude se bornait diplomatiquement à ne parler que de la Vitesse du vent et ses -10%. En termes énergétiques, ceci baisse de 27% l’énergie transportée par le vent (histoire de cube) et encore davantage sur les pales d’éoliennes qui ne fonctionnent plus très bien quand le vent baisse en dessous de 30km/heure. Bonne nouvelle pour le fabricants d’éoliennes, ils voient leur marché se gonfler d’autant, tant qu’il y aura des politiques débiles pour financer ça.