Alors que l’industrie automobile tergiverse entre le tout électrique et le pragmatisme énergétique du thermique, Stellantis affiche une certaine confiance dans l’avenir des véhicules hybrides. Avec plus de 1,65 million d’immatriculations en Europe sur les huit premiers mois de 2025, le géant franco-italien consolide non seulement sa deuxième place sur le marché, mais domine désormais le segment hybride avec une part de marché en forte hausse. Pour la firme, italo-franco-américain, les hybrides ne sont pas une transition, mais plutôt un pilier stratégique. Et les chiffres semblent lui donner raison.
Sur l’ensemble de l’UE30, la part de marché de Stellantis dans le segment hybride (PHEV + HEV) atteint 15,6 % sur l’année, en progression de 4,1 points de pourcentage. En août 2025, ce bond s’accélère encore : +4,9 points par rapport à l’an dernier.
Plus révélateur encore, dans la sous-catégorie des hybrides classiques (HEV), Stellantis truste la première place avec une part dépassant les 18 %. Des marques comme Peugeot, dont la croissance a propulsé la marque de sept places dans le classement annuel, prouvent cette dynamique. Ce n’est pas un hasard si les modèles cités en exemple ( Citroën C3, Fiat Grande Panda, Opel Frontera ) sont précisément ceux qui rencontrent un fort succès commercial.
Napolitano ne cache pas son optimisme
Luca Napolitano, directeur des opérations commerciales de Stellantis, ne mâche pas ses mots : « Surpasser 1,65 million d’immatriculations dès août sur l’année est un signal très positif. Nous sommes particulièrement satisfaits de nos solides performances dans le segment des véhicules utilitaires, où Stellantis a traditionnellement occupé une position de leader. Une mention spéciale doit être faite de nos résultats dans le segment des véhicules hybrides, que nous considérons d’une haute importance stratégique. Nous avons récemment atteint la première place et continuons de progresser, grâce notamment à des modèles comme la Citroën C3, la FIAT Grande Panda et l’Opel Frontera, qui gagnent progressivement la reconnaissance qu’ils méritent. »
Il ajoute : « En outre, je tiens à souligner tout particulièrement les marchés qui continuent de croître d’une année sur l’autre : l’Autriche, la Belgique, l’Italie et la Pologne ont livré des performances vraiment remarquables au cours du dernier mois. »
Le choix de mettre en avant des modèles abordables, urbains, et techniquement hybrides ( et non 100 % électriques ) montre que Stellantis mise sur une transition progressive, adaptée aux réalités des consommateurs européens : des infrastructures de recharge encore inégales, des prix élevés, un usage quotidien mixte. C’est en quelque sorte un pari sur le bon sens, autant que sur la technologie.
Des marchés nationaux en écho
En France, trois modèles du groupe figurent dans le Top 5 des voitures les plus vendues dont deux hybrides ou électriques. En Italie, la Fiat Panda Hybrid domine le marché, tandis que la Jeep Avenger (souvent en version hybride rechargeable) caracole en tête des SUV. Au Portugal, les ventes de BEV grimpent, également, mais c’est dans le segment hybride que se trouve la croissance structurelle. Même en Allemagne et au Royaume-Uni, où les exigences environnementales sont fortes, c’est l’Opel/Vauxhall Corsa souvent choisie en version hybride qui domine son segment.
Ces succès locaux forment une stratégie continentale qui s’adapte aux spécificités régionales. Stellantis propose une évolution naturelle, où l’hybride joue tout autant le rôle de passerelle que de destination pour une large part de la clientèle.
L’hybride, un refuge ou un avenir ?
Alors que certains constructeurs semblent hésiter, tiraillés entre la pression réglementaire et la réalité du marché, Stellantis a décidé de tracer son chemin selon sa propre vision. Sa confiance dans l’hybride ne semble pas être une posture purement défensive face à l’électrique, mais plutôt la conviction qu’il existe une demande pour des véhicules qui combinent à la fois la sobriété énergétique, l’autonomie rassurante, et un juste coût.
L’avenir nous dira si l’hybride était bel et bien un socle solide ou s’il était juste une étape à franchir avant de passer au tout électrique.
Source : Stellantis